Résistance

17/01/2024 mis à jour: 06:30
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En lançant, au mois d’octobre dernier, des attaques contre les navires traversant le détroit de Bab El Mandeb, au sud de la mer Rouge à destination des ports israéliens, les Houthis du Yémen, plus connus aussi par «Ansar Allah», ont fait une irruption remarquée dans la guerre menée par l’Etat sioniste contre la population de Ghaza. 

Ces combattants chiites, formant un groupe politico-militaire, soutenu par l’Iran, menant depuis des années une guerre contre le régime de Sanaa, ont affiché leur solidarité avec les Palestiniens et leur soutien à la résistance dès les premiers bombardements israéliens contre l’enclave. Ils ne se sont pas limités à ces actions militaires, ayant pris parfois des allures plus spectaculaires, avec la prise et le détournement des navires, mais ils se sont engagés directement dans cette guerre en lançant, depuis le mois de novembre, des missiles balistiques et des drones armés vers des cibles en Israël. 

Ce fait, pour le moins inédit dans l’histoire du conflit au Moyen-Orient, rappelle bien des choses. Pendant la première guerre du Golfe en 1991, le défunt président irakien Saddam Hussein avait décidé de mener une campagne de bombardements contre Israël. 

A l’époque, 39 missiles Scud lancés sur des centres urbains israéliens du 17 janvier au 28 février 1991 avaient fait 74 morts et plus de 230 blessés, sans compter les importants dégâts matériels. Depuis cet épisode, Israël avait bien retenu la leçon en renforçant son dispositif de protection contre les missiles ennemis pour faire face à toute éventualité. 

Toutefois, tous les spécialistes s’accordent à dire que la sécurité d’Israël ne peut être assurée sans la présence militaire des Etats-Unis et ses alliés à travers les flottes déployées en Méditerranée et en mer Rouge. 

Selon les rapports de guerre diffusés par les médias, des dizaines de missiles et de drones armées lancés presque quotidiennement par les Houthis en direction d’Israël ont été interceptés par les navires de guerre américains, britanniques et français en mer Rouge. 

C’est ainsi que le monde a appris, au fil de ces actions militaires, à mieux connaître ces combattants coriaces qui défient Israël et ses alliés, après avoir réussi à tenir pendant huit ans face à la coalition menée par l’Arabie saoudite dans une guerre ayant fait des milliers de morts, avant que la monarchie wahhabite ne décide de négocier avec les Houthis pour se retirer du «bourbier yéménite». 

Aujourd’hui, plus de 100 jours après, la guerre menée par l’Etat sioniste contre Ghaza s’est déjà régionalisée. Les répercussions des actions des Houthis, ayant affecté le trafic maritime mondial en Mer rouge, se sont déjà fait ressentir sur l’économie israélienne, mais aussi dans tous les pays de la région, y compris «les normalisateurs». Ces derniers ne sont pas eux aussi à l’abri des missiles balistiques des Houthis, alors que le Hezbollah au Liban n’écarte pas la possibilité de s’engager dans le conflit. 

Les frappes américano-britanniques du 12 janvier contre les bases des Houthis au Yémen n’ont guère ébranlé la détermination de ces combattants, qualifiés par les Occidentaux de «milices en guenilles dans les sandales», mais qui sont parvenus à réussir un tel coup militairement et médiatiquement. 

Les spécialistes estiment qu’il ne faut pas sous-estimer la force de frappe des Houthis. Leurs actions ne sont qu’une étape dans cette guerre à travers laquelle ils veulent transformer la mer Rouge en nouveau front contre l’Etat sioniste. Ils promettent déjà de faire beaucoup de mal à Israël dans les prochains jours, bien que se trouvant à 2000 km du Yémen.

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