Nul ne peut nier le rôle capital et crucial des femmes dans les régions rurales en Algérie.
Depuis des lustres, elles ont été le pilier des activités agricoles et d’élevage, sans oublier l’importance de leur implication indiscutable dans la préservation du patrimoine culturel ancestral algérien en s’adonnant à l’artisanat traditionnel, dont la poterie et le tissage ont toujours été les plus importants vecteurs d’épanouissement économique pour leurs familles. Un rôle souvent relégué au second plan, faisant que ces activités soient destinées à subvenir aux besoins familiaux, rien de plus, alors qu’elles étaient génératrices d’importantes ressources et peuvent être étendues, avec un sens d’organisation de planification à une échelle beaucoup plus importante.
C’est dans ce sens que les pouvoirs publics, ayant pris conscience ces dernières années de la portée socioéconomique de ces activités accomplies par les femmes en milieu rural, ont décidé de leur donner plus d’importance en encourageant l’entrepreneuriat féminin en milieu rural capable de créer de la richesse et des postes d’emploi.
Il s’agit de mettre en application de nouveaux mécanismes capables d’aider les femmes à s’investir pleinement et d’accéder au monde de l’entrepreneuriat comme cela a été soulevé lors de la récente Conférence nationale sur la femme et le développement social et économique organisée par le Centre national d’études d’information et de documentation sur la famille, la femme et l’enfance (CNEIDFFE), sous la tutelle du ministère de la Solidarité nationale.
Le rôle du ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme demeure ainsi déterminant pour développer la contribution de ces femmes dans le secteur économique en leur donnant la possibilité d’adhérer au processus de production nationale à travers les multiples mécanismes tout en bénéficiant des avantages et des services offerts par les organes de l’Etat, en matière de soutien et d’accompagnement des petites entreprises.
Le plus important est de prendre en charge leurs préoccupations et attentes, en les formant à mieux gérer leurs projets et devenir autonomes financièrement.
Ce que l’Etat n’a pas manqué de faire, à travers la signature d’une convention entre le ministère de la Solidarité nationale et le ministère de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises pour renforcer l’implication des femmes des zones rurales dans l’économie nationale. Ceci ne sera pas suffisant sans l’organisation de formations à leur profit afin de maîtriser les procédures de création de projets et les mesures relatives à l’auto-entrepreneur.
L’information et la vulgarisation de tous ces dispositifs seront du ressort des directions de la solidarité dans les wilayas à travers des campagnes de sensibilisation animées par des cellules de proximité et des associations en direction des femmes des zones rurales, montagneuses, sahariennes et frontalières, dont certaines ont cumulé une expérience appréciable et très productive qui ne demande qu’à être valorisée grâce à l’ouverture d’espaces pour la promotion et la commercialisation de leurs produits.
On estime déjà que près de 8 millions de femmes rurales en Algérie jouent actuellement un rôle pionnier dans la réalisation du développement et de l’autosuffisance. Ce qui dénote qu'il y a un énorme potentiel à exploiter pour développer l’entrepreneuriat dans ces régions.
L’organisation des marchés de proximité durant le mois de Ramadhan a toujours été une excellente opportunité pour ces femmes ayant montré de réelles aptitudes, parvenant à avoir une clientèle importante et surtout fidèle. Ce genre d’événements devrait être suivi par d’autres pour ne pas briser cette belle dynamique.