Présidence du Sénat : La succession ouverte

17/02/2022 mis à jour: 00:30
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Salah Goudjil sera-t-il reconduit ou non à la tête du Sénat ? / Photo : D. R.

L’installation des nouveaux sénateurs interviendra lors d’une séance plénière prévue pour le 24 février prochain.

Après les élections pour le renouvellement partiel de la composante élue de la Chambre haute du Parlement, le président de la République a désigné mardi une partie des membres du Conseil de la nation au titre du tiers présidentiel. L’installation des nouveaux sénateurs interviendra lors d’une séance plénière prévue le 24 février.

La question qui taraude aujourd’hui les esprits et alimente les discussions dans les coulisses du Sénat est de savoir si l’actuel président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, dont le mandat de 6 ans est à mi-parcours, sera reconduit ou non à la tête de cette institution parlementaire.

Dans ce sens, l’article 134 de la Constitution stipule que «le président de l’Assemblée populaire nationale est élu pour la durée de la législature alors que le président du Conseil de la nation est élu après chaque renouvellement partiel de la composition du Conseil, il doit remplir les conditions prévues à l’article 87 de la Constitution».

L’élection du deuxième personnage de l’Etat constitue, selon nombre d’observateurs, l’unique enjeu politique des sénatoriales. Concerné par le dernier renouvellement de la moitié de la composante de la Chambre haute du Parlement, le poste du président du Sénat sera donc remis en jeu le 24 février lors d’une séance plénière. Salah Goudjil qui, selon son entourage, ne lâchera pas prise compte se présenter à sa propre succession.

Ce dernier, s’il a le quitus de tous les sénateurs, sera reconduit sans aucun problème, mais s’il y a d’autres candidats à ce poste, la donne ne sera pas la même. «Le poste de deuxième personnage de l’Etat est un poste politique et, de ce fait, la décision de reconduire ou non Salah Goudjil sera politique. Elle sera tranchée en haut lieu», résume un ancien sénateur.

D’ailleurs, au lendemain de la désignation des 26 nouveaux futurs sénateurs au titre du tiers présidentiel, des observateurs et d’anciens parlementaires se sont interrogés sur la désignation de Dahou Ould Kablia comme sénateur, lui qui était un homme de l’ère Bouteflika… 

Sera-t-il le concurrent de Salah Goudjil ? Selon nos sources, aucune personnalité parmi les futurs sénateurs désignés par Tebboune n’a le charisme, ni la légitimité révolutionnaire pour prétendre au poste de deuxième personnage de l’Etat.

Salah Goudjil, 91 ans depuis le 14 janvier, a été plébiscité, le 24 janvier 2021, président du Conseil de la nation, vieux et malade, il avait ce jour-là rejoint le perchoir péniblement en s’appuyant sur le bras d’un chargé du protocole. En s’installant, il déclare : «C’est la volonté du président de la République.»

En avril 2019, il est chargé de l’intérim à la tête de la deuxième Chambre parlementaire, le temps que Abdelkader Bensalah revienne à ses fonctions. Coup de théâtre, ce dernier, éprouvé par la maladie, démissionne officiellement de la présidence de la Chambre haute le 29 décembre 2019, quelques jours après l’investiture du chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune.

Des sénateurs réclament aussitôt l’élection d’un nouveau président, dans les délais impartis par le règlement intérieur de l’institution. Imperturbable, Salah Goudjil leur réplique, par écrits de presse interposés : «Rien n’a changé, j’étais, je suis et je reste président.» Il est effectivement maintenu dans le statut de «président intérimaire» pendant deux ans.

La dissolution de l’APN, par décret présidentiel signé le 21 février 2021, impose, néanmoins, le retour à la légitimité dans les instances organiques du Sénat. Le bureau de la deuxième Chambre parlementaire, élargi aux présidents des trois groupes parlementaires, adoube la candidature de Salah Goudjil.

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