En Algérie, les prévisions de croissance portent sur un taux de 3,4% en 2025 et de 3,3% en 2026. Au cours des deux prochaines années, l’économie mondiale «se stabilisera», alors que dans la région MENA, la croissance devrait «s’accélérer» pour s’établir à 3,4% en 2025, puis 4,1% en 2026.
Selon les Perspectives économiques mondiales de la Banque mondiale (BM) de janvier 2025, l’économie mondiale «se stabilisera» au cours des deux prochaines années, et la dynamique de rattrapage des économies en développement sur les niveaux de revenu des économies avancées va «marquer le pas».
Ce rapport relève que «les économies en développement, qui contribuent à 60% de la croissance planétaire, devraient terminer le premier quart du XXIe siècle avec des perspectives de croissance à long terme au plus bas depuis 2000». Et ensuite de préciser que dans un contexte marqué par le repli progressif de l’inflation et des taux d’intérêt, «l’économie mondiale devrait croître de 2,7% en 2025 et 2026, soit un taux comparable à celui de 2024».
Dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), la croissance devrait «s’accélérer» pour s’établir à 3,4% en 2025, puis 4,1% en 2026. En Algérie, les prévisions de croissance portent sur un taux de 3,4% en 2025 et de 3,3% en 2026. Tandis que pour 2024, le taux de croissance est estimé à 3,1%.
«Les projections pour 2025, note la BM, sont plus faibles que celles anticipées en juin, du fait principalement de la prolongation des coupes volontaires de production pétrolière par plusieurs grands pays exportateurs.
Les perspectives économiques régionales sont particulièrement incertaines, dans un contexte marqué par la poursuite des conflits armés et des tensions toujours vives dans plusieurs pays.»
Les experts de la Banque mondiale considèrent que dans les pays exportateurs de pétrole, une baisse de la demande mondiale et des prix du pétrole «pourrait retarder encore davantage la fin des ajustements de production», ce qui pèserait sur les perspectives de croissance de l’ensemble de la région.
«Les pays importateurs de pétrole, a-t-on indiqué, pourraient quant à eux pâtir d’une recrudescence des mesures protectionnistes chez leurs partenaires commerciaux, qui entraînerait une baisse de leurs exportations.» Le rapport souligne que la région MENA est marquée par «un climat d’incertitude croissante lié à l’intensification des tensions géopolitiques et des conflits».
Incertitude politique accrue
«Si l’économie de la Cisjordanie et de Ghaza est frappée de plein fouet, les pays voisins souffrent également des répercussions de la situation de conflit au Proche-Orient. Au Liban, les hostilités ont causé de graves dégâts, même si la conclusion d’un cessez-le-feu en novembre 2024 a permis d’apaiser les tensions. Le trafic maritime par le canal de Suez reste perturbé et limité.
L’incertitude est également grande en République arabe syrienne après les bouleversements politiques survenus au début du mois de décembre. Avec un taux estimé à 1,8% pour 2024, la croissance dans la région MENA reste atone, plombée par une contraction de l’activité pétrolière liée en grande partie à la prolongation des ajustements volontaires de production dans les principaux pays exportateurs», a-t-on noté.
Et de déclarer : «Les perspectives de croissance restent particulièrement incertaines pour le Liban, la Syrie, la Cisjordanie et la bande de Ghaza, et la République du Yémen. (…) Par ailleurs, les risques de dégradation résident principalement dans une escalade des conflits armés dans la région et une exacerbation des incertitudes d’ordre politique, avec en particulier la menace de réorientations mondiales inattendues.»
La BM fait observer également que la croissance mondiale se stabilise, alors que l’inflation converge vers les niveaux cibles et que l’assouplissement des politiques monétaires soutient l’activité économique. «Ces facteurs, a-t-elle précisé, devraient conduire à une expansion modérée de la croissance mondiale de 2,7% en 2025-2026.»
Mettant le curseur sur une incertitude politique accrue et une évolution défavorable des politiques commerciales, pour mieux indiquer les principaux risques baissiers, cette institution financière internationale souligne «une intensification des tensions géopolitiques, une inflation plus élevée qu’anticipée et des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents».
Dans les économies en développement, note la BM, la croissance se consolidera autour de 4% au cours des deux prochaines années, mais «cette performance, en deçà des niveaux pré-Covid, ne sera pas suffisante» pour permettre les progrès nécessaires à la réduction de la pauvreté et, plus largement, à la réalisation des objectifs de développement.