- Cela fait une semaine que les enfants ont repris le chemin de l’école. Comment se présente cette reprise ?
Les échos que nous avons eus disent que tout est normal, malgré la présence de contaminations. C’est vrai qu’il y a des malades, mais cela reste pas très inquiétant pour l’avancement des programmes. Ceci à condition d’avoir une commission nationale pédagogique pour élaborer un plan de rattrapage.
Sur le plan hygiène, il n’y a pas beaucoup de changements. Il y a eu arrêt de cours pour casser la propagation de la contamination de Covid, mais ceci reste insuffisant. S’il n’y a pas renforcement des mesures barrières et si aussi on ne tient pas compte de l’environnement extérieur de l’école, on risque à tout moment de revenir à la case de départ. Il s agit de s’organiser en fonction de nos moyens.
Si une commune dispose de 3 bus de transport pour les trois paliers, il est possible de décaler la sortie des élèves d’une demie-heure afin de mobiliser ces véhicules pour chaque palier à part entière et respecter la distanciation physique. Ceci est juste un exemple qui peut être appliqué sur tous les volets, y compris dans les classes qui ont été fusionnées pour finalement revenir aux anciens nombres d’élèves par classe.
- Qu’en est-il du volet pédagogique, surtout en l’absence d’enseignants depuis le début de l’année ?
Sur le volet pédagogique, il ne faut pas se voiler la face. Nos futurs bacheliers seront amoindris du côté connaissances. Cela va faire deux ans qu’on traîne retard sur retard. Sur le plan pédagogie, il n’y a pas eu de véritable prise en charge de la crise sanitaire. On a laissé les choses évoluer comme si on était dans une situation normale, alors qu à travers le monde, beaucoup de changements ont été aménagés pour donner le maximum de connaissances aux élèves.
Je cite, à titre d’exemple, le Net et la télévision. De notre côté, on est resté sur un même schéma pédagogique qui va se répercuter directement sur le niveau des futurs bacheliers. Maintenant pour les élèves qui subissent le manque d’enseignants, l’urgence est d’aller vers les vacataires pour ne pas laisser les élèves sans professeur. Cela doit être automatique, sans perdre de temps. Les directeurs des établissements et de l’éducation sont les responsables de cette action.
- Pensez-vous qu’aujourd’hui il y aura recours à la révision à la baisse de la moyenne de passage et des examens de fin d’année ?
C’est une erreur à ne pas commettre. Il est préférable d’évaluer les élèves sur ce qui a été étudié sans toucher aux principes d’évaluation. Cela va créer chez les élèves une tradition difficile à supprimer. S’ils étudient 5 chapitres au lieu de 10, l’évaluation doit se faire sur ces 5. Aller vers une diminution de la moyenne est du populisme pédagogique. On doit former de futurs cadres avec des valeurs et surtout leur apprendre la rigueur, le savoir et l’amour du travail qui sont source de réussite.
Pour l’année prochaine, il faut se préparer dès maintenant avec des plans B, C et bien plus pour être prêts à affronter n’importe quelle situation. Il faut également installer la commission nationale pédagogique pour établir un plan de rattrapage et de sauvetage de l’année scolaire. Si la pandémie persiste, il faut préparer des polycopiés, des séries d’exercices avec leurs corrigés, des techniques diffusées à la télévision au profit des élèves afin de leur apprendre comment travailler seuls et s’auto-évaluer.