Merad évoque les dépenses liées aux catastrophes : Les dégâts sont évalués à 35 milliards de dinars par an

13/12/2023 mis à jour: 03:34
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Photo : D. R.

Les catastrophes naturelles ayant frappé, ces dernières années, l’Algérie ont engendré des pertes humaines et des dégâts matériels évalués à 35 milliards de dinars par an.

C’est ce qu’a affirmé, hier, le ministre de l’Intérieur, Brahim Merad, lors de la présentation suivie d’un débat à l’Assemblée populaire nationale (APN) du projet de loi portant les règles de prévention, d’intervention et de réduction des risques de catastrophes dans le cadre du développement durable.

Pour le ministre de l’Intérieur, «l’Algérie, de par sa position géographique et au vu des phénomènes naturels qu’elle enregistre, est exposée à un nombre de risques majeurs nécessitant une gestion appropriée, ce qui s’est produit, a-t-il rappelé, au cours des dernières années avec les incendies et les inondations qui ont causé des pertes humaines et des dégâts matériels, et où l’Algérie fut amenée à dépenser pas moins de 35 milliards de dinars par an au titre de l’intervention post-catastrophe».

Le projet de loi est composé de 9 chapitres, il renferme 24 nouvelles dispositions et ses rédacteurs ont procédé à la refonte de 66 articles existants, comme il a élargi la liste des risques de 10 à 18, intégrant de nouveaux éléments tels que les risques liés au changement climatique, à la technologie spatiale et cybernétique, aux infestations des criquets pèlerins et aux menaces biotechnologiques.

Ce texte de loi comporte, selon le ministre, 11 renvois à des décrets d’application, dont 10 ont été finalisés. Dans son exposé, M. Merad a rappelé que la loi n°04-20 du 25 décembre 2004 relative à la prévention des risques majeurs est intervenue pour la prise en charge des dix risques majeurs tels que les séismes, les inondations, les feux de forêts.

Et elle prévoit pour chaque risque majeur l’élaboration d’un plan général de prévention (PGPR) adopté par décret. Ce plan fixe l’ensemble des règles et procédures visant à atténuer la vulnérabilité aux aléas concernés et à prévenir les effets induits par la survenance de ces aléas.

Or, depuis la promulgation de cette loi en 2004, relève le ministre, un seul décret d’application relatif au plan général de prévention des risques radiologiques et nucléaires a été élaboré. En plus ce texte, précise-t-il, est aujourd’hui dépassé par les événements internationaux auxquels l’Algérie a souscrit notamment l’Accord de Paris sur le climat de 2015 (COP21) et du Cadre d’action de Sendai.

Révision du système d’assurance

En somme, reconnaît le ministre, la loi 2004 a montré ses limites. «Cette loi connaît des insuffisances en raison notamment de l’absence d’objectifs précis pour réduire les effets des risques majeurs, un calendrier d’exécution et de mécanismes de mise en œuvre outre le fait de ne pas définir les responsabilités de chaque secteur et les modes de financement», a soutenu le premier responsable du département de l’Intérieur.

Et d’ajouter que «les expériences précédentes ont démontré des faiblesses dans le cadre juridique actuel», en mettant en évidence «la nécessité d’inclure la prévision et la prévention comme des piliers essentiels de notre approche».

Ce constat a interpellé les pouvoirs publics pour revoir la stratégie nationale pour faire face aux risques majeurs, qui doit «fixer les dispositifs de prévention, d’intervention et de relèvement, en déterminant les effets de chaque risque, ainsi que le degré de vulnérabilité des infrastructures et de l’environnement».

A titre d’exemple, le plan général de prévention des risques d’incendies de forêt doit comporter une classification des zones forestières selon le risque d’incendie encouru, de déterminer les interfaces agglomérations-forêts et leurs systèmes constructifs et matériaux de construction adaptés et enfin déterminer les pistes forestières, les tranchées pare-feu, les points d’eau et les points de surveillance, dans un système d’information géographique…

Ce projet de loi vise également à «définir les moyens de financement», «à améliorer la gouvernance à travers la répartition et la définition claire des responsabilités et des tâches», ainsi que «la coordination entre les secteurs» et «à activer la participation de la société civile».

Le ministre a cité également d’autres objectifs dont notamment «l’introduction d’une phase finale consacrée au rétablissement post-catastrophe, la réhabilitation et la reconstruction, le durcissement des dispositions pénales en garantissant les mécanismes, les conditions et les règles relatives à la reconstruction et à l’exploitation des terres selon des normes plus sécurisées».

M. Merad a évoqué l’importance de renforcer la sensibilisation du public et l’éducation civique pour améliorer la résilience de la population face aux catastrophes. Il a aussi insisté sur la révision du système d’assurance contre les catastrophes en le rendant plus attractif à la souscription et plus flexible en matière d’indemnisation.

Lors des débats nombreux sont les députés ayant plaidé pour l’augmentation des salaires des sapeurs-pompiers qui sont sur tous les fronts et répondent aux urgences liées aux catastrophes naturelles. Ils ont aussi proposé l’intégration des agents contractuels du secteur des forêts dans des postes de travail permanents.


 

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