Lutte contre la traite humaine dans la région MENA : Le rôle des organisations de la société civile acté

10/05/2023 mis à jour: 03:56
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La traite des êtres humains rapporte d’énormes sommes d’argent aux réseaux criminels internationaux - Photo : D. R.

Les représentants des OSC de plusieurs pays ainsi que des experts venus du Bangladesh, du Népal et des Pays-Bas ont échangé leurs expériences.

La traite des êtres humains, phénomène qui échappe en une large partie au contrôle des États, implique d’autres approches pour le circonscrire. À cette fin, l’apport des organisations de la société civile (OSC), à l’image de celles non gouvernementales (ONG) et des fondations, est qualifié de majeur par plusieurs institutions internationales, dont l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Ce dernier, pour définir le rôle conféré à ses associations humanitaires, a organisé, le 3 mai, en collaboration avec le Bureau régional pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (Romena), le comité de coordination pour la lutte contre la migration illégale et la traite des personnes et l’organisation internationale pour les migrations (OIM), un atelier régional au Caire (Egypte) autour de la question.

Au cours de ce conclave, selon un communiqué de presse, le premier du genre dans la région Mena, les représentants des OSC de plusieurs pays ainsi que des experts venus du Bangladesh, du Népal et des Pays-Bas, ont échangé leurs expériences. Le débat a aussi été axé sur les contraintes auxquelles les acteurs du terrain sont confrontés. L’Égypte, la Libye, la Tunisie et le Maroc sont les quatre pays du pourtour méditerranéen à y avoir participé. Ils font partie de cette région de l’Afrique du Nord concernée par un programme de 15 millions d’euros lancé en août 2019, conjointement par l’Union européenne (UE) et l’ONUDC.

Lequel programme est destiné à intensifier les efforts dans cette région afin de lutter contre les réseaux criminels impliqués dans le trafic de migrants et la traite des êtres humains, et à relever les défis de la migration en Méditerranée. «La traite des êtres humains et le trafic de migrants sont des formes de criminalité transnationale organisée qui affecte particulièrement les régions de l’Afrique du Nord, et la plupart des pays en représentent simultanément des points d’origine de transit et de destination. La proximité des côtes nord-africaines au sud de l’Europe a fait de ces pays une plaque tournante attrayante par la migration irrégulière», ont argué les initiateurs du projet. L’objectif global de ce dernier est de renforcer les capacités desdits 4 pays pour démanteler efficacement les réseaux criminels impliqués dans le trafic des migrants et la traite des êtres humains. Par quel procédé ?

En consolidant, entre autres, les aptitudes des premiers intervenants là où existe une situation d’urgence. Cela concerne les ONG qui sont perçues tel un maillon incontournable dans la chaîne de soutien aux victimes. Ces dernières, est-il relevé, sont de moins en moins visibles en raison de la pandémie de Covid-19. Selon le rapport onusien pour 2020, le nombre de victimes identifiées dans le monde a diminué de 11% par rapport à l’année précédente. La vaste majorité est représentée par les femmes et les filles à hauteur de 45% et 23%.

Un partenaire clé

Lors dudit atelier, les OSC ont été désignées en tant que partenaire clé dans cette lutte. De leur implication résulte le sauvetage de centaines de vies chaque année, assurent les intervenants, grâce notamment à leurs compétences en matière d’immersion et d’influence au sein des sociétés et groupes communautaires. Un statut qui leur facilite la détection des victimes potentielles à l’effet de leur apporter la protection et l’assistance juridique nécessaires. Pour Carlos Olivier, chef de mission de l’OIM en Égypte, «Les OSC peuvent apporter des contributions actives, constructives et positives à la réponse à la traite des êtres humains, plus largement à la protection des droits de l’homme pour tous».

Leur rôle est donc acté. «Les partenariats avec l’ensemble des parties prenantes concernées par la lutte contre la traite des êtres humains sont reconnus dans la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée (UNTOC) comme requise pour une réponse efficace dans le combat et la prévention de la traite des personnes vulnérables ou victimes», a confirmé, Cristina Albertin, représentante de l’UNODC dans la région Mena. 

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