La lutte contre la corruption nécessite la mobilisation de tous, autorité et citoyens confondus. Agir collectivement ou individuellement contre ce phénomène permettra de construire une société intègre et transparente.»
C’est du moins ce qu’ont déclaré, hier, Salima Mesrati et Ibrahim Boughali, respectivement présidente de la Haute Autorité pour la transparente, la prévention et la lutte contre la corruption (HATPLC) et président de l’Assemblée populaire nationale (APN), et ce, lors de la signature d’un accord-cadre de coopération entre les deux parties.
L’Autorité dirigée par Mme Mesrati veut être partie prenante dans l’élaboration des textes législatifs afin, précise-t-elle, de renforcer la coopération en matière de lutte contre la corruption.
Pour elle, la conclusion de cet accord constitue «un pas historique» dans le parcours de la HATPLC, car il contribuera, selon elle, à renforcer le partenariat institutionnel à travers l’échange d’expertises, des informations ainsi que l’organisation de programmes de formation, outre l’élaboration d’études conjointes pour le développement des dispositions nationales de prévention et de lutte contre la corruption.
«Cette convention, paraphée aujourd’hui entre la Haute Autorité et l’institution parlementaire, est une opportunité pour impliquer notre organisme dans les débats relatifs aux textes législatifs y afférents, ce qui permettra de renforcer la complémentarité institutionnelle», a indiqué Mme Mesrati, qui qualifie cette convention de «modèle pour une coopération fructueuse à même de renforcer les principes de transparence et de bonne gouvernance, pour répondre aux aspirations des citoyens et honorer les engagements nationaux et internationaux de l’Algérie». Pour rappel, l’Autorité s’emploie, dit-elle, à ancrer la culture de la transparence et à contribuer à la moralisation de la vie publique.
Processus inclusif
Depuis sa création, la HATPLC a mis sur pied plusieurs projets, dont l’élaboration de la Stratégie nationale pour la transparence, la prévention et la lutte contre la corruption pour la période 2023-2027, dont le taux de réalisation au cours du deuxième semestre 2023 a atteint 51,37% du total des mesures prévues pour cette période. L’élaboration de cette stratégie a obéi, a-t-elle affirmé, à un processus inclusif avec la participation de l’ensemble des institutions constitutionnelles, les départements ministériels, les parlementaires, la société civile, les chercheurs universitaires et les médias. «Ce travail est le fruit des efforts de différents acteurs.»
L’Autorité, à travers cette stratégie qui constitue une feuille de route, s’est fixée 17 objectifs à réaliser via la mise en œuvre de plusieurs projets étalés sur une période de 5 ans. Par ailleurs, la technologie numérique a été d’un grand apport dans la prévention et la lutte contre la corruption, et c’est dans cette optique qu’il y a eu le lancement de la plateforme Balaghana, qui facilite et encourage le signalement, et le réseau algérien de la transparence Narakom, à travers lequel interagissent les différents acteurs de la société civile.
De son côté, le président de la Chambre basse du Parlement a, dans son intervention, souligné l’importance de cette convention dans le renforcement et la coordination entre les deux institutions au service des objectifs nationaux visant «à moraliser la vie publique et à ancrer les principes de transparence, rappelant dans ce sillage le rôle de l’hémicycle dans l’élaboration des textes juridiques qui soutiennent les efforts de lutte contre ce fléau».