Les relations entre le Maroc et l’Etat hébreu remontent à plusieurs décennies : Un auxiliaire d’Israël sans honte et sans dignité

03/03/2025 mis à jour: 09:44
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Hassan II a de tout temps cultivé une relation très étroite avec les milieux sionistes - Photo : D. R.

Le Maroc d’aujourd’hui n’est plus le Maroc d’antan, ce Maroc où on cultivait la solidarité et la fraternité intermaghrébine, marquée par un soutien résolu à la lutte du peuple algérien contre le colonialisme français et pour son émancipation.

Les peuples n’ont pas souvent les dirigeants qu’ils souhaitent, surtout dans le tiers-monde où le déficit démocratique est patent. Le Maroc est un cas d’école. Lorsqu’il a accédé à l’indépendance en 1956, le roi Mohammed V se distingue par sa sagesse, le peuple s’épanouit grâce à une liberté d’expression totale, à un multipartisme dynamique marqué par le sceau d’un Mehdi Ben Barka qui porte le Maroc sur la scène internationale.

Une parenthèse qui va se refermer doucement mais sûrement. Le Maroc d’aujourd’hui n’est plus le Maroc d’antan, ce Maroc où on cultivait la solidarité et la fraternité intermaghrébine, marquée par un soutien résolu à la lutte du peuple algérien contre le colonialisme français et pour son émancipation. Depuis le 8 octobre 2023, la monarchie marocaine, ou du moins ceux qui parlent en son nom, a montré le visage d’un pays qui a perdu son âme. Qu’on en juge.

A cette date, Israël a déclenché une terrible guerre d’extermination, voire d’éradication du peuple palestinien, à la suite de la prive d’otages la veille d’Israéliens, y compris 2 enfants, dont un bébé, par le Hamas palestinien. L’horreur va s’abattre sur son peuple. Le monde entier, en particulier les pays arabes, s’émeut de l’ampleur du massacre et des pays qui ont noué des relations avec Tel-Aviv les gèlent.

L’opinion arabe est en colère et ne digère pas les nouvelles et terribles épreuves imposées à un peuple désarmé et sans défense. Les Israéliens sont devenus infréquentables par des pays arabes avec lesquels ils avaient pourtant noué des relations diplomatiques.

Un seul pays se distingue : le Maroc. Pendant que les femmes et les enfants étaient impunément massacrés, les gouvernants de Rabat reçoivent, comme si de rien n’était, des délégations officielles israéliennes avec médiatisations et bousboussades.

Pas un mot officiel sur les tueries en cours en Palestine, du moins du côté officiel. Le peuple marocain, lui, blessé dans son amour propre ne cache pas sa colère et sa honte et l’exprime publiquement et quotidiennement. Il est choqué par le comportement indécent de ses gouvernants, leur absence d’empathie pour la Palestine.

Le roi Mohammed VI malade est absent de la scène politique. Détient-il encore les rênes du pouvoir ? On l’a vu lors de la visite de Macron. Il était vraiment fatigué et se déplaçait difficilement, l’air hagard. Il était l’ombre de lui-même. Cela n’a pas empêché le peuple marocain de dénoncer la trahison du Makhzen et sa collusion ouverte avec les génocidaires israéliens. Il a constitué un Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation.

Dans l’un de ses derniers communiqués, il souligne que «l’Etat marocain persiste dans la voie de la normalisation malgré les crimes de génocide et de purification ethnique avérés et confirmés par la Cour internationale de justice et la Cour pénale internationale». Le comité affirme que «le Maroc ne se contente pas de relations diplomatiques formelles, mais devient un acteur à part entière du projet sioniste».

Le Maroc acteur à part entière du projet sioniste ?

Le comité sait très bien ce qu’il dit. Les relations du Palais royal avec les Israéliens ne sont pas nouvelles. En réalité, elles ont commencé en 1960 lorsque le prince héritier Moulay El Hassan (futur Hassan II) autorise le transfert en masse de milliers de juifs marocains en Israël pour exaucer une demande du Congrès juif mondial, qui avait lancé une vaste campagne de peuplement du nouvel Etat avec la diaspora juive éparpillée à travers le monde.

Depuis, la coopération maroco-israélienne s’est développée dans plusieurs domaines. Par exemple : Hassan II, devenu roi, a fait appel à des agents des services israéliens pour assurer sa protection. On le retrouvera plus tard impliqué dans le rapprochement entre Israël et l’Egypte de Anouar El Sadate, c’est lui qui est à l’origine des premières rencontres entre les deux pays.

Elles ont eu lieu en Roumanie. Moshé Dayan, à l’époque des faits ministre des Affaires étrangères, révèle, dans son livre Paix dans le désert, avoir rencontré à plusieurs reprises le monarque marocain à Rabat. «J’avais l’impression qu’il aimait jouer les Messieurs bons offices», ironisait-il. Cela s’était passé après la guerre d’octobre 1973 et a abouti à la signature des accords de Camp David qui ont, depuis, provoqué de grands clivages au sein du monde arabe, qui ne s’en est pas remis jusqu’à ce jour.

Bizarrement, ce même monde arabe crée le Comité El Qods et en donne la présidence à Hassan II. Depuis, malgré sa complicité connue et reconnue avec Israël, c’est le Maroc qui est toujours à sa tête. Mais il en a fait une coquille vide qui ne rend de comptes à personne et auquel personne ne demande des comptes.

C’est même devenu un héritage réservé à la monarchie marocaine, on ne sait pas pourquoi. La coopération entre Rabat et Tel-Aviv continue à se développer et prend même des dimensions militaires. C’est Tsahal qui édifie le mur des sables, qui coupe Sahara occidentale en deux, le Sahara utile avec toute sa côte et les mines de phosphate de Boucraa et la partie aride revenant au Polisario, qui l’appelle d’ailleurs «le mur de la honte».

Dans ce conflit maroco-sahraoui, il n’y a pas qu’Israël qui s’y est impliqué. La France y a fait le coup de feu. En 1976, des bombardiers supersoniques français, à peine sortis d’usine, ont été expérimentés sur les civils sahraouis. Ils ont bombardé à Oum Dreyga un convoi de réfugiés sahraouis qui se fuyait vers l’Algérie, massacrant au moins 500 d’entre eux, selon le Front Polisario. Valéry Giscard d’Estaing était au pouvoir.

A l’époque de François Hollande, la France avait offert un satellite militaire au Maroc pour espionner l’Espagne et l’Algérie. Le pot aux roses a été découvert par Madrid, qui a protesté officiellement auprès de Paris.

Même l’Afrique du Sud raciste a mis la main à la pâte au Sahara occidental. Elle a vendu aux Marocains des véhicules de transport de troupes Panhard français fabriqués sans licence en Afrique du Sud. L’armée sahraouie en a récupéré quelques dizaines sur le champ de bataille et certains fonctionnent jusqu’à ce jour. Pendant que l’Afrique combattait l’Apartheid, Pretoria se livrait à un commerce juteux avec le Maroc. Comme quoi, le Makhzen est sans foi ni loi et il est prêt à s’allier avec le diable pour faire du mal aux autres.

En 1963, il n’a pas hésité à agresser l’Algérie, nouvellement indépendante, pour l’imputer d’une partie de son territoire. Une agression lâche alors que l’armée algérienne n’avait qu’un armement rudimentaire à l’époque. C’est ce qui explique, entre autres, la colère des Algériens contre Boualem Sansal.

Le jour de son arrivée à Alger, un petit quotidien français d’extrême droite publie une interview de l’écrivain dans laquelle il prétend que l’Ouest algérien jusqu’à Oran était marocain, que le Maroc s’est bien battu contre la France qui n’a pu en faire qu'un protectorat et que des Algériens n’ont pas été capables de protéger leur pays qui a alors été transformé en colonie par les Français.

Des mensonges qui font mal et une provocation bien prise en charge par l’extrême droite française et par le Maroc, qui tire les ficelles et qui cherche à redorer son blason sur le dos des Algériens. En pleine crise algéro-française, la ministre de la Culture Rachida Dati n’a pas hésité à se rendre au Sahara occidental, exacerbant la tension dans toute la région. Une région que le Maroc a transformée en zone d’instabilité en offrant ses services à tous les ennemis de l’Afrique.

Rabat a toujours joué les auxiliaires des Occidentaux dès qu’il était question d’affaiblir le monde arabe et l’Afrique. Le Comité marocain pour la Palestine, cité plus haut, a révélé que des navires étaient chargés de marchandises et d’armes en provenance et à destination d’Israël. Cette histoire a commencé durant la guerre d’octobre 1973.

Les Américains avaient créé un pont aérien pour l’envoi d’armes en urgence aux Israéliens. Aucun pays européen n’avait accepté que ces aéronefs survolent son territoire. Le Maroc a offert alors ses services et depuis la plupart des armes US destinées à Israël transitent par le Maroc. Les autres accointances révèlent le côté totalement immoral des maîtres du Maroc. N’ont-ils pas transformé leur pays en premier producteur mondial de cannabis ?

Un Maroc devenu narco-Etat et qui est en train de détruire la jeunesse du monde arabe et de l’Europe. En 1982, la presse britannique avait révélé que le roi Hassan II était le premier producteur de cannabis du Maroc. La veille, le souverain marocain avait annoncé qu’il soutenait les revendications espagnoles sur Gibraltar. Depuis ce soutien n’a jamais été renouvelé. 

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