L’enclave palestinienne assiégée et privée d’électricité et de gaz : Israël commet un carnage à Ghaza

12/10/2023 mis à jour: 00:38
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Photo : D. R.

«Une déshumanisation aussi flagrante et des tentatives visant à bombarder un peuple pour le soumettre, à utiliser la famine comme méthode de guerre et à éradiquer son existence nationale ne sont rien de moins qu’un génocide», a écrit le représentant palestinien, Riyad Mansour, au Conseil de sécurité de l’ONU.

L’occupant sioniste israélien continue de pilonner sans relâche la bande de Ghaza. Pour le cinquième jour consécutif, l’armée israélienne a poursuivi ses bombardements en ciblant de nombreuses zones d’habitation, ayant recours à des armes internationalement interdites, y compris du phosphore blanc. Des frappes nocturnes effectuées du mardi au mercredi contre des bâtiments d’habitation, des usines, des mosquées et des magasins, et même une université, ont fait au moins 30 morts dans l’enclave palestinienne.

Le bilan s’y élève à 1055 morts et plus de 5000 blessés, pour la seule région de Ghaza, selon un dernier bilan du ministère de la Santé palestinien. Au total, on recense 1078 morts et 5314 blessés à Ghaza et en Cisjordanie,  rapporte l’agence de presse Wafa. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), citant les autorités palestiniennes, a fait état hier de dégâts importants à la suite de raids intensifs et ininterrompus de l’armée israélienne.

Plus de 1000 logements et 560 bâtisses, lourdement endommagés, ont été rendus inhabitables, a-t-il indiqué. Des rues entières sont transformées en champs de ruines en raison des bombardements.  «Les sionistes commettent un génocide contre les civils : des crimes de meurtre, de destruction et de déplacement de civils», a par ailleurs affirmé un communiqué  du ministère palestinien des Affaires étrangères. Cela en plus de la campagne visant à affamer les populations à travers la rupture des approvisionnements en produits et services nécessaires : électricité, eau, médicaments, carburant, nourriture... «Il s’agit de l’une des formes les plus odieuses de punition collective», a-t-il ajouté.

Le représentant palestinien auprès des Nations unies, Riyad Mansour, a clairement qualifié de «génocide» le bombardement par l’entité sioniste de la bande de Ghaza et son intention de lui imposer un siège complet. «Une déshumanisation aussi flagrante et des tentatives visant à bombarder un peuple pour le soumettre, à utiliser la famine comme méthode de guerre et à éradiquer son existence nationale ne sont rien de moins qu’un génocide», a-t-il écrit dans une lettre adressée mardi au Conseil de sécurité de l’ONU.

Plus inquiétant, les stocks de médicaments dans la bande de Ghaza sont presque épuisés, a, de son côté, alerté la ministre de la Santé palestinienne. Elle a fait savoir que l’entité sioniste empêchait les convois de médicaments d’entrer à Ghaza. «La situation est très difficile, les stocks de médicaments dans la bande de Ghaza s’épuisent.

Nous avons apprêté des convois (de médicaments) pour Ghaza, mais l’occupant les empêche d’entrer», a-t-elle déclaré, signalant dans ce sillage que l’agresseur israélien a bombardé deux des treize hôpitaux de l’enclave et n’informe pas les civils avant de bombarder des quartiers  résidentiels. La ministre a indiqué que l’hôpital  pour enfants de Beit Hanoun avait cessé ses activités en raison des bombardements incessants, précisant que les équipes médicales affectées à l’hôpital sont dans l’incapacité de remplir leurs fonctions.

Neuf employés de l’UNRWA tués

Même les employés de l’ONU ne sont pas épargnés par la folie meurtrière de l’armée sioniste. Neuf membres de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) ont trouvé la mort hier  lors de frappes aériennes contre la bande de Ghaza. En outre, l’agression sioniste contre Ghaza a fait plus de 263 000 déplacés internes depuis samedi passé, a indiqué hier le Bureau de l’Ocha.

Près de 175 500 déplacés ont trouvé refuge dans 88 écoles gérées par l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), a ajouté l’organisation. D’autres déplacés – plus de 14 500 – ont rejoint 12 écoles publiques, tandis que, selon les estimations de l’Ocha, près de 74 000 personnes se sont réfugiées chez des proches ou des voisins, ou bien dans d’autres lieux, tels que des églises.

Le nombre de déplacés à l’intérieur de la bande de Ghaza «représente le nombre le plus élevé de personnes déplacées depuis l’escalade de 50 jours (pendant) les hostilités de 2014», selon l’ONU. C’est dans ce contexte que les Etats-Unis semblent avoir pris toute la mesure du désastre qui se dessine dans les territoires occupés.

Washington serait en train de préparer un plan avec d’autres alliés pour mettre en place un corridor humanitaire et évacuer les civils, rapporte NBC News. D’après le média américain, ce corridor pourrait mener vers l’Egypte. Mardi, l’Union européenne (UE) s’est également dite en faveur de l’ouverture d’un corridor afin de permettre l’évacuation vers l’Egypte des civils.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait, elle aussi, exprimé le vœu de voir se créer «un couloir humanitaire pour acheminer les fournitures médicales essentielles aux populations». Même demande de la part du Programme alimentaire mondial de l’ONU, cette fois pour apporter de la nourriture. 
 

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