Le rapport mensuel de l’Opep le confirme : La production de pétrole en nette baisse

15/06/2023 mis à jour: 02:07
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Photo : D. R.

Le rapport mensuel de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) indique que la production de pétrole de l’Opep avait chuté en mai, reflétant l’impact des réductions de production antérieures promises par l’Opep+.

L’Opep souligne dans son rapport du mois de juin publié sur son site que sa production de mai a chuté de 464 000 barils par jour à 28,06 millions de bpj alors que les réductions volontaires, promises par l’Arabie Saoudite et  huit autres membres de l’organisation dont l’Algérie, sont entrées en vigueur.

Les coupes volontaires  décidées le 2 avril 2023,  s’ajoutent au calendrier de réductions décidées par l’Opep+ l’année dernière, en raison de l’affaiblissement des prix. L’alliance avait convenu d’une réduction de 2 millions de bpj à partir de novembre 2022, sa plus forte réduction depuis la pandémie de Covid-19 en 2020.

L’Opep+ a décidé, lors de sa réunion du 4 juin dernier, de prolonger ses réductions de production jusqu'en 2024 en plus des réductions volontaires en cours depuis le mois de mai et une nouvelle réduction de l’Arabie Saoudite qui  a promis une coupe d’un million de barils jour à partir du mois de juillet.

L’Opep a maintenu, par ailleurs, son estimation de la demande de pétrole nécessaire pour équilibrer le marché à 29,3 millions de bpj, indiquant un déficit d’approvisionnement si l’Organisation continue de pomper au rythme de mai et applique les nouvelles restrictions promises.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole a laissé, en outre, ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2023 stables pour un quatrième mois consécutif, dans le cadre de ses prévisions mensuelles actualisées. La demande mondiale de pétrole augmentera cette année de 2,35 millions de barils par jour (bpj), soit 2,4%, a indiqué l’Opep dans son rapport.

Un chiffre légèrement supérieur aux 2,33 millions de bpj prévus le mois dernier. L’Opep avertit cependant que l’économie mondiale était confrontée à une incertitude et à un ralentissement de la croissance au second semestre de l’année en cours. «Il y a des incertitudes croissantes concernant la croissance économique au second semestre 2023 dans un contexte d'inflation élevée continue, de taux d'intérêt directeurs déjà élevés et de marchés du travail tendus», a déclaré l'Opep dans son rapport.

«De plus, on ne sait toujours pas comment et quand le conflit géopolitique en Europe de l’Est pourrait être résolu », ajoute l’Organisation en référence au conflit en l’Ukraine. La demande chinoise de pétrole devrait augmenter selon le repport de l’Opep de 840 000 bpj, contre 800 000 bpj prévus le mois dernier, suite à la reprise post-  Covid-19.

L’Opep a laissé en outre sa prévision de croissance économique mondiale pour 2023 à 2,6%. Le rapport souligne que la croissance pourrait ralentir à 0,1% en rythme trimestriel au cours des trois derniers mois de l’année. Les facteurs potentiels de hausse, autre qu’une baisse de l’inflation, incluent  selon l’Opep un rebond économique encore plus fort que prévu en Chine et aux États-Unis.

L’AIE prévoit un pic de la demande mondiale avant la fin de la décennie

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) prédit que la demande globale de pétrole atteindra un point culminant «avant la fin de la décennie», selon un rapport annuel publié hier qui évoque pour la première fois un pic sur la période.

Dans son rapport 2023 sur le pétrole, vision à cinq ans du marché, l’AIE estime que la demande mondiale de pétrole va continuer d’augmenter, toutefois la croissance de celle-ci «devrait significativement ralentir d’ici 2028». 

C’est plus tôt qu’attendu dans son précédent rapport «World Energy Outlook» publié en 2022, l’AIE, émanation de l’OCDE basée à Paris, voyait «la demande mondiale de pétrole rebondir malgré des prix élevés, culminer et se stabiliser après 2035».

«Sur la base des politiques gouvernementales actuelles et des tendances du marché, la demande mondiale de pétrole augmentera de 6% entre 2022 et 2028 pour atteindre 105,7 millions barils par jour (mb/j), soutenus par une forte demande des secteurs de la pétrochimie et de l’aviation», expliquent les experts de l’AIE.

«Malgré cette augmentation cumulée, la croissance annuelle de la demande devrait se contracter, de +2,4 mb/j cette année à seulement +0,4 mb/j en 2028, laissant entrevoir un pic de la demande». (APS)


 


 

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