En marge du salon international du livre d’Alger, le thème du patrimoine algérien à l’UNESCO, a fait l’objet d’une rencontre, mardi dernier, au niveau du pavillon Panaf.
Le professeur en anthropologie, Slimane Hachi et l’universitaire Moubarka Belhassane, sont revenus sur certains axes, en lien direct avec le patrimoine Algérien. L’académicien Slimane Hachi, tient au début de son intervention, à définir le concept de patrimoine.
Il préfère plutôt parler plutôt « d’expression culturel » au lieu de « patrimoine culturel ». Il rappelle, que l’Algérie comme d’autres pays du monde dispose de textes de loi législatifs concernant la protection et la sauvegarde du patrimoine, datant de 1998. Cette loi a permis d’adopter très vite la convention internationale de 2003 qui porte sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.
Pour sa part, l’Algérie n’a eu aucun mal a ratifié cette dite loi parce qu’elle était conforme à sa propre loi. En 1992, l’UNESCO a institué la convention internationale de protection du patrimoine culturel matériel. L’Algérie a ratifié cette convention de sauvegarde du patrimoine culturel matériel, à l’image d’autres pays étrangers. Au bout de trente ans de mise en œuvre de cette loi, la plupart des pays, se sont rendu compte que cette convention ne sauvegarder pas vraiment tous les aspects du patrimoine.
Le directeur général de l’UNESCO de l’époque en 2003, Koïchiro Matsuura, a soulevé le problème de toute la sauvegarde du patrimoine national, notamment de ses aspects immatériels. Il lance un appel à des Algériens pour demander d’établir des collectifs, des réunions, des colloques, pour produire un texte susceptible de sauvegarder le patrimoine culturel immatériel, indique Slimane Hachi.
L’Algérie participe, ainsi, à la rédaction de cette convention de sauvegarder du patrimoine culturel immatériel. Le directeur du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) en Algérie Slimane Hachi, affirme, que l’Algérie a é été le premier pays a ratifié cette convention 2004. Aujourd’hui, 183 Etats ont ratifié cette convention internationale. Celle-ci définit uniquement le patrimoine culturel immatériel.
L’Algérie, a été, élue récemment et à l’unanimité, membre du comité du patrimoine culturel immatériel pour la période de 2024 à 2028, représentant le groupe arabe. Cette élection, rappelons-le, a eu lieu lors de la 10 éme Assemblée générale des Etats parties à la convention pour la sauvegarde du patrimoine immatériel, tenue au siège de l’UNESCO à Paris, en juin dernier.
Lors de ses dernières années, plusieurs éléments du patrimoine culturel algérien ont été inscrits sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.
Dans le registre du patrimoine immatériel, figurent, entre autres l’Ahellil du Gourara, les rites et les savoir-faire artisanaux associés à la tradition du costume nuptial de Tlemcen, les pratiques et savoirs liés à l’imzad des communautés touarègues de l’Algérie, le pèlerinage annuel au mausolée de Sidi ‘Abd el-Qader Ben Mohammed dit « SidiCheikh » (Au sud algérien),le rituel et les cérémonies de la Sebeïba l’oasis de Djanet, les savoirs et savoir-faire des mesureurs d’eau des foggaras ou aiguadiers du Touat-Tidikelt et le sbuâ, pèlerinage annuel à la zawiya Sidi El Hadj Belkacem. Sept sites figurent, aussi, sur la liste principale du patrimoine mondial dont la Kalâa des Béni Hammad, le Tassili n’Ajjer, la vallée du M’Zab, Djemila, Tipaza, Timgad ou encore la Casbah d’Alger.
A la question de savoir si, une fois, ces éléments inscrits sur le plan international à l’UNESCO, continuent de se maintenir localement, l’académicien Slimane Hachi tient à préciser que l’inscription augmente la visibilité. Il s’agit d’une aubaine, souligne Slimane Hachi, ajoutant, que les peuples se doivent d’utiliser cet acquis. D’abord par la remise en circulation sociale et sociétale.
En effet, la remise en circulation et la visibilité internationale de l’élément est de nature à augmenter cette visibilité. Cette convention donne la responsabilité de l’élément inscrit à deux acteurs, à savoir à l’Etat et à la communauté.
L’orateur cite « le Rakb Sidi Cheikh», la «fantasia» algérienne classée par l’UNESCO en 2013. Les gens viennent de partout pour assister à des activités patrimoniales dont la psalmodie du Cora, le chant et la poésie. Cependant, l’élément important reste la fantasia où avant son inscription sur le patrimoine de l’UNESCO, 300 cavaliers sont venus d’Algérie en 2013. Mais dés les premières années de l’inscription internationale, il a été enregistré la participation de 1200 cavaliers. Idem pour le couscous qui a été classé patrimoine mondial de l’humanité, il a eu une démultiplication de la demande de ce blé.
D’autre part, l’universitaire et chercheur Moubarka Belhassane d’Oran a choisi de parler du dialecte Hassani. Un thème qu’elle maitrise assez bien puisqu’elle a effectué un travail de recherche à Tindouf, elle est arrivée, à la conclusion, que le dialecte Hassani est connu pour être l’un des plus anciens dialectes arabes.
Outre l’Algérie, ce dialecte parlé est utilisé aussi par d’autres pays tels la Maurétanie, le Togo, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Sahara occidental. L’universitaire précise que plusieurs poètes puisent dans ce dialecte pour leurs créations, à l’image de Khadidja Nousber ou encore Mohamed Lamine Zine.