Lazzarini alerte sur les conséquences du démantèlement de l’agence onusienne : «Sans l’UNRWA, le sort de millions de personnes ne tiendra qu’à un fil»

04/11/2024 mis à jour: 03:37
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Philippe Lazzarini, le chef de l’UNRWA, a déclaré hier que le démantèlement de l’Agence onusienne pour les réfugiés palestiniens comme l’a décidé récemment le Parlement israélien «privera les enfants palestiniens d’apprentissage». 

«Nos écoles sont le seul système éducatif de la région qui comprend un programme des droits de l’homme et qui respecte les normes et les valeurs des Nations unies. Le démantèlement de l’UNRWA en l’absence d’une alternative viable privera les enfants palestiniens d’apprentissage dans un avenir prévisible», a-t-il averti dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. «Sans apprentissage, les enfants sombrent dans le désespoir, la pauvreté et l’exploitation (...). Sans apprentissage, cette région restera instable et volatile. Sans l’UNRWA, le sort de millions de personnes ne tiendra qu’à un fil», martèle Philippe Lazzarini. 


Les efforts devraient se focaliser selon lui sur «la conclusion d’un accord pour mettre fin à ce conflit». «C’est la seule façon, insiste-t-il, de donner la priorité au retour à l’école de centaines de milliers d’enfants, qui vivent actuellement dans les décombres. Il est temps de donner la priorité aux enfants et à leur avenir.» 
Le commissaire général de l’UNRWA affirme que l’agence qu’il dirige a dispensé un enseignement à «plus de 300 000 garçons et filles à Ghaza, soit la moitié de la cohorte des écoliers». «Ils perdent maintenant une deuxième année d’éducation», regrette-t-il. En Cisjordanie occupée, «près de 50 000 enfants fréquentent nos écoles», a-t-il précisé, avant de souligner : «L’UNRWA est la seule agence de l’ONU qui dispense directement une éducation dans les écoles des Nations unies.»

De son côté, le directeur du bureau du Programme alimentaire mondial (PAM) à Berlin, Martin Frick, a condamné avant-hier l'interdiction imminente par l'entité sioniste des activités de l’UNRWA en Palestine occupée. «Nous ne pouvons pas remplacer les fonctions importantes de l'UNRWA à Ghaza, comme la gestion des abris d'urgence, des écoles et des centres de santé», a déclaré Martin Frick à des médias allemands, déclaration reprise par l’APS. 

Selon sa formule, l’UNRWA est «l'épine dorsale de l'aide humanitaire dans la bande de Ghaza».  Martin Frick rappelle que l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens «assure la nutrition, la protection et les soins médicaux à une population qui subit l'inhumanité». «Interdire l'UNRWA priverait ceux qui luttent pour leur survie de leur dernière ressource», a-t-il prévenu. 
 

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