L’armée d’occupation israélienne cible depuis hier la ville de Rafah : 1,3 million de Ghazaouis en danger de mort

04/02/2024 mis à jour: 04:06
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Après avoir concentré ses assauts sur la ville de Khan Younès, l’armée de l’occupation israélienne sème désormais la mort, y compris à Rafah - Photo : D. R.

Ces nouvelles attaques ne font que confirmer l’intention des autorités d’occupation israéliennes de vider cette partie du territoire palestinien de ses occupants. Et par la violence.

Il n’y a plus d’endroit sûr pour la population palestinienne de Ghaza. Ayant fui les bombardements aveugles et criminels de l’armée de l’occupation israélienne, 1,3 million de Ghazaouis, réfugiés dans la ville de Rafah, au sud de la Bande encerclée, sont désormais directement ciblés.

Une centaine d’entre eux, particulièrement des enfants et des femmes, ont été tués, dans la nuit de vendredi à hier, par l’occupant qui étend ainsi sa guerre abjecte à la partie sud de la Bande de Ghaza. Selon plusieurs agences de presse et des médias, l’Etat hébreu, défiant la Cour internationale de justice (CIJ) et le droit international, a pilonné des maisons à Rafah faisant au moins 100 morts parmi les civils.

De nouvelles victimes qui alourdissent encore le bilan du génocide israélien qui s’élève, selon le ministère palestinien de la Santé à 27 238 personnes tuées, en majorité des femmes, enfants et adolescents, et 66 452 blessés depuis le début de cette nouvelle agression israélienne. 
Ces nouvelles attaques ne font, en fait, que confirmer l’intention des autorités de l’occupation de vider cette partie du territoire palestinien de ses occupants.

Et par la violence. En effet, après avoir concentré ses assauts sur la ville de Khan Younès durant les dernières semaines, l’armée de l’occupation israélienne sème désormais la mort y compris à Rafah, où s’entassent les civils chassés de leurs maisons au nord de Ghaza. Selon l’AFP qui cite des témoins, 12 personnes ont été tuées lors d’une frappe aérienne sur une maison appartenant à la famille Hijazi.

«Ils ont bombardé sans aucun avertissement», témoigne Bilal Jad, 45 ans, un voisin dont la maison a été endommagée lors de l’attaque. «Il n’y a aucun endroit sûr. Les frappes aériennes ont lieu partout», précise-t-il. Abdoulkarim Misbah résume le calvaire des civils palestiniens pourchassés par le danger.

Installé dans un centre après avoir fui le camp de réfugiés de Jabaliya dans le Nord, l’homme s’est installé à Khan Younès. Mais il a été à nouveau contraint de quitter les lieux. «Nous avons échappé la semaine dernière à la mort à Khan Younès. Nous sommes partis sans rien emporter avec nous», raconte-t-il.

Antonio Guterres préoccupé

Cette situation fait réagir le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a exprimé vendredi sa «profonde» préoccupation quant à une éventuelle expansion de l’agression israélienne contre la ville de Rafah, dans le sud de la Bande de Ghaza. S’exprimant lors d’une conférence de presse, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, affirme : «Nous avons déjà vu l’impact des actions à Khan Younès sur les civils, mais aussi l’impact sur nos propres installations lorsque notre complexe a été touché.»

Pour rappel, le 24 janvier, le bombardement par l’armée d’occupation d’un centre de formation de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (Unrwa) dans la ville de Khan Younès a fait 13 martyrs et des dizaines de blessés.

En plus de l’accueil des réfugiés, cette ville constitue également la principale voie d’acheminement des aides humanitaires à environ 2,3 millions de personnes, qui vivent dans des conditions extrêmement précaires avec des besoins des plus urgents. Cette extension de la guerre par l’occupation intervient au moment où des diplomates s’activent pour parvenir à une seconde trêve, plus longue que celle d’une semaine qui avait permis en novembre la libération de prisonniers.

Une seconde trêve

En vue de mettre en place cette seconde trêve, le leader du Hamas, Ismaïl Haniyeh, était attendu hier en Egypte pour discuter d’une proposition élaborée lors d’une réunion, fin janvier à Paris, entre le chef de la CIA, William Burns, et des responsables égyptiens, israéliens et qataris.

Selon une source du Hamas, citée par des agences de presse, la proposition porte sur trois phases, dont la première prévoit une trêve de six semaines. Durant celle-ci, Israël devra libérer 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 otages détenus à Ghaza, et 200 à 300 camions d’aide humanitaire pourront entrer chaque jour dans le territoire.

Ces derniers jours, le Qatar a fait état de «premiers signes» d’appui à la trêve de la part du Hamas. Pour sa part, la partie israélienne, assure aussi Doha, «approuve la proposition».

L’affirmation est contradictoire avec les déclarations des responsables de l’Etat hébreu, qui soutiennent «qu’ils ne mettront pas fin définitivement à l’offensive à Ghaza qu’une fois le mouvement islamiste éliminé, les otages libérés et après avoir reçu des garanties sur la sécurité future du territoire».

Ce projet de trêve doit d’ailleurs être au cœur d’une nouvelle tournée au Proche-Orient du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, à partir d’aujourd’hui, qui le conduira au Qatar, en Egypte, en Israël, en Cisjordanie occupée et en Arabie Saoudite.

17 000 enfants sans accompagnement

En attendant cette trêve, le cauchemar continue pour les enfants palestiniens. Selon un communiqué de l’Unicef, publié vendredi dernier, au moins 17 000 enfants de la Bande de Ghaza sont non accompagnés ou séparés. «Chacun d’entre eux a une histoire déchirante marquée par le deuil et le désespoir.

Ce chiffre correspond à 1% de l’ensemble de la population déplacée, soit 1,7 million de personnes. Il s’agit bien évidemment d’une estimation, car il est pratiquement impossible de recueillir et de vérifier les informations dans le contexte sécuritaire et humanitaire actuel», relève l’organisation onusienne.

Selon la même source, la santé mentale des enfants est gravement affectée. «Ils présentent des symptômes tels que des niveaux extrêmement élevés d’anxiété persistante, une perte d’appétit, ils ne peuvent pas dormir, ils ont des crises émotionnelles ou de panique à chaque fois qu’ils entendent les bombardements», déplore la même source.

L’Unicef affirme que tous les enfants de Ghaza ont besoin d’une telle aide, soit plus d’un million. «Depuis le début du conflit, l’Unicef et ses partenaires ont apporté un soutien psychosocial et de santé mentale à plus de 40 000 enfants et 10 000 personnes s’occupant d’eux (…). Seul un cessez-le-feu permettra d’apporter ce soutien psychosocial et de santé mentale à grande échelle», indique le même document. 

 

 

 

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