Le commerce international de produits alimentaires et agricoles a connu une forte croissance au cours des dernières décennies et contribue de manière très significative à la diversité, à la disponibilité et à l’accessibilité des aliments et des nutriments dans le monde.
Les échanges ont augmenté dans toutes les catégories d’aliments et à tous les niveaux de transformation depuis 2000. Les aliments de base représentent la plus grande part des calories échangées, mais leur part est en baisse tandis que celle des graisses et des huiles, des légumineuses, des graines et des noix et des aliments d’origine animale est en hausse.
C’est en résumé le contenu d’un nouveau rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). «L’expansion du commerce alimentaire mondial a été influencée par les règles commerciales multilatérales qui ont façonné un environnement commercial plus libre, plus juste et plus prévisible, ce qui, avec un nombre croissant d’accords commerciaux régionaux, a favorisé le commerce des denrées alimentaires», a déclaré à ce sujet le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.
Cependant, cette accélération des échanges alimentaires a induit certains changements dans les habitudes de consommation, en stimulant la consommation d’aliments à faible valeur nutritionnelle et riches en graisses, en sucre et/ou en sel. D’où la nécessité selon les rédacteurs du rapport de renforcer la cohérence des politiques entre les secteurs du commerce et de la nutrition.
Le rapport, intitulé «Commerce et nutrition : cohérence des politiques pour une alimentation saine», note en effet qu’il y a lieu de s’assurer que le commerce ne porte pas atteinte à la qualité de l’alimentation et ne contribue pas à l’augmentation des taux d’obésité et de surpoids.
Prix des denrées
«A mesure que les revenus augmentent, un effet bienvenu du développement, la demande d’importation d’aliments ultra-transformés augmente encore plus rapidement, ce qui souligne l’utilité de permettre aux décideurs politiques de prendre en compte le rôle de la nutrition», explique l’étude de la FAO, rappelant que le commerce international double en moyenne la diversité des aliments disponibles dans un pays.
Le document souligne par ailleurs que les prix des denrées alimentaires ont tendance à être plus bas dans les pays ouverts au commerce. Un constat qui s’applique, selon la même source, à tous les secteurs, y compris les aliments de base, les aliments frais et les aliments transformés pour lesquels les dépenses se sont accrues ces dernières années.
«Une augmentation de 10% des revenus entraîne une augmentation de 11% de la demande d’importations d’aliments ultra-transformés et de 7% de la demande d’importations d’aliments non transformés et peu transformés», indique le rapport de la FAO. Et de préciser que les aliments ultra-transformés représentaient, en 2020, 7% des calories échangées à l’échelle mondiale et 12% des importations alimentaires dans les pays à revenu élevé en 2021.
En termes monétaires, la valeur des aliments ultra-transformés importés était bien supérieure à leur part calorique. Toujours en 2020, les pays produisaient en moyenne 120 produits alimentaires différents, tandis que le commerce a porté le nombre de produits alimentaires disponibles à une moyenne de 225, avec une croissance significative enregistrée au cours de la dernière décennie.
«L’augmentation des investissements et de l’innovation dans les secteurs de la transformation alimentaire signifie que davantage d’aliments transformés sont disponibles localement et distribués largement grâce à la prolifération des supermarchés», indique par ailleurs le rapport.