Israël exécute des cadres de la police et des travailleurs humanitaires

21/03/2024 mis à jour: 06:59
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Photo : D. R.

Après l’assassinat par l’entité sioniste du général de brigade Fayak Mabhouh, responsable de la sécurité des convois humanitaires vers le nord de Ghaza, et du lieutenant colonel Raed Al Bana, tué avec plusieurs membres de sa famille après le bombardement de sa maison familiale, c’est au tour du colonel Mahmoud Al Bayoumi, chef du commissariat de Nuseirat, de subir le même sort.

Très tôt dans la journée d’hier, un missile l’a visé alors qu’il se trouvait dans sa voiture non loin du bureau de l’Unrwa, au centre de Ghaza. Le choix de ces trois officiers de la police de Ghaza, par l’entité sioniste, n’est pas fortuit.

Les trois officiers de la police de Ghaza assuraient la sécurité des convois d’aide humanitaire du Centre vers le Nord, sinistré et livré par l’armée sioniste à la famine. Le premier à être tué par l’armée sioniste, dans la nuit de lundi à mardi derniers, lors de l’offensive militaire contre l’hôpital Al Shifa, est Fayak Mabhouh, le chef de la police, présenté par les USA puis Israël comme le n°3 du Hamas.

Sa mort est intervenue 48 heures après avoir réussi à acheminer un convoi d’aide humanitaire vers le nord de Ghaza, en assurant sa sécurité jusqu’à sa destination finale.

Très apprécié par la population, mais aussi par les tribus, il coordonnait son travail en tenant des réunions avec les représentants de l’Unrwa  et des tribus de Ghaza, qui ont abouti à l’arrivée de deux convois de camions chargés de marchandises et d’aide humanitaire sans aucun incident dans le camps d’Al Jabaliya et dans la ville de Beit Hanoun, qui ont connu des massacres terrifiants, exécutés par l’armée de l’occupation.

Avec ses éléments, il a lutté contre l’insécurité et aidé à la réhabilitation du complexe Al Shifa, après la destruction d’une grande partie de ses ailes durant les premières attaques qui l’ont ciblé.

Ce qui a permis sa réouverture malgré le manque de médicaments et de personnel soignant. Grâce à lui, les tribus sont restées soudées et ont refusé de se plier aux injonctions de l’armée sioniste.

Il se trouvait chez lui, avec les membres de sa famille, à l’hôpital Al Shifa où il résidait, lorsque les troupes israéliennes ont lancé leur violente offensive, appuyées par des hélicoptères de combat et des chars. Il est mort avec plusieurs autres Palestiniens, après plus de 12 heures de tirs.

Juste après son assassinat, l’entité sioniste a ciblé le lieutenant colonel Raed Al Bana, chef des enquêtes dans le nord de Ghaza, en bombardant son domicile dans la nuit de lundi dernier. Il est mort avec sa femme et ses enfants.

«Politique de la famine»

Lui aussi était chargé d’assurer la sécurité des convois humanitaires en coordination avec l’Unrwa, ses collègues, dont Mabhouh, ainsi que les chefs de tribus. Hier, Israël a annoncé avoir tué quatre cadres de la police, membres du comité d’urgence, alors que le Hamas a dénoncé ce qu’il a appelé «une opération d’exécution des cadres de la police à Ghaza, qui assurent la sécurité des convois et des institutions dans le but de faire régner le chaos et d’empêcher tout retour à la paix».

De son côté, le bureau d’information officielle à Ghaza a affirmé, quant à lui, que «plus d’une centaine de travailleurs humanitaires ont été tués dans des raids durant cette semaine seulement et ces actes ont pour objectif de semer le chaos et l’insécurité à Ghaza afin de consacrer la politique de la famine».

En effet, hier matin, le directeur du comité d’urgence pour l’ouest de Ghaza, Amjad Hathat, a été également tué. Il était chargé de la coordination avec les services de police d’organiser et d’assurer la sécurité des convois d’aide humanitaire.

Le bureau de l’information de Ghaza a par ailleurs ajouté, qu’«en parallèle des assassinats des travailleurs humanitaires qui régulent et acheminent l’aide, l’entité sioniste cible les cadres de la police, dont quatre ont été tués en 24 heures».

Visiblement, Israël est en train de se venger des chefs de tribus de Ghaza, qui ont refusé de traiter avec l’armée de l’occupation et préféré coordonner et sécuriser les convois de l’Unrwa, avec les travailleurs humanitaires, supervisés par les comités d’urgence et la police de Ghaza.

D’ailleurs, des centaines de camions ont été bloqués à la frontière avec l’Egypte, alors que la population du nord et du centre de Ghaza souffre de la famine et de la malnutrition. La politique du recours à la famine comme arme de guerre est aujourd’hui plus que visible.

Hier, l’Onu a encore tiré la sonnette d’alarme sur «l’ampleur des restrictions qu’Israël continue d’imposer à l’entrée de l’aide à Ghaza» et sur «la manière dont il continue de mener les hostilités» qui, selon l’Onu, «peuvent équivaloir à l’utilisation de la famine comme méthode de guerre, ce qui constitue un crime de guerre».

 

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