Israël accepte de comparaître pour génocide : Les premières auditions devant la CIJ les 11 et 12 janvier

04/01/2024 mis à jour: 07:01
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la Cour internationale de justice (CIJ)

Déposée le 29 décembre dernier auprès de la Cour internationale de justice (CIJ), la plainte de l’Afrique du Sud accusant Israël de «crimes de génocide» avance sûrement, contrairement à celle qu’elle a introduite avec quatre autres Etats, des centaines d’avocats et autant d’associations contre les dirigeants israéliens devant la Cour pénale internationale (CPI) et qui peine depuis  deux mois à agir. 

Ainsi, les deux premières auditions sont programmées devant les magistrats  de cet organe judiciaire de l’ONU, les vendredi 11 janvier et samedi 12 janvier. Elles concernent les «mesures conservatoires urgentes» demandées par Pretoria, pour «arrêter les actes de génocide, prévenir la commission d’autres génocides à travers une injonction de cessez-le-feu immédiat». Contraignantes, les décisions de la CIJ ont un caractère exécutoire pour l’ensemble des Etats parties de cet organisme de droit, à commencer par Israël, qui est signataire au même titre que l’Afrique du Sud, de la Convention internationale de prévention et de lutte contre les crimes de génocides.

 Dans le cas où l’Etat hébreu est épinglé pour ces actes, il risque de lourdes sanctions, parmi lesquelles l’isolement diplomatique, des sanctions économiques  contre Tel-Aviv ou les sociétés israéliennes. Des menaces de plus en plus persistantes, surtout que d’autres Etats risquent d’appuyer la procédure sud-africaine, comme l’a fait la Malaisie au début de cette semaine, alors qu’Israël annonçait son intention de comparaître devant la CIJ. 

L’information a été rendue publique mardi dernier par la radio publique, qui a expliqué que cette décision a été prise «à la suite de discussions intensives tenues lundi dans le cabinet du Premier ministre Netanyahu». La même journée, le chef du Conseil de sécurité, Tzachi Hanegbi, déclarait au quotidien Yediot Aharonot que «l’Etat d’Israël est signataire de la convention contre le génocide depuis des décennies et nous ne boycotterons pas la procédure. Nous y répondrons et repousserons cette requête ridicule». 

Et toute honte bue, le responsable estime que «l’allégation  infondée, selon laquelle Israël n’a pas le droit de se défendre, est une honte et nous attendons de tous les pays civilisés qu’ils rallient notre position». Ces déclarations sont en fait une réponse aux révélations faites la veille par le quotidien de gauche Harretz, selon lesquelles «les services de sécurité et le bureau du procureur général israéliens s’inquiètent du fait que la CIJ puisse accuser Israël d’avoir commis des génocides à Ghaza». 

Citant «des experts juridiques de haut niveau», le journal  a affirmé que ces derniers ont «averti ces derniers jours les officiels, y compris le chef de l’état-major des armées, Herzi Halevi, sur le fait qu’il existe un danger réel sur le fait que la CIJ rende une ordonnance judiciaire appelant Israël à cesser le feu». Les mêmes experts ont toutefois souligné au journal qu’«Israël respectera les décisions de la CIJ et que l’armée et le bureau du procureur général se préparent à faire face à cette plainte». 

Il faut rappeler que Pretoria a suspendu ses relations avec Israël et déposé une plainte contre les dirigeants israéliens pour génocide, devant la CPI, avant de saisir la CIJ, pour les mêmes faits, mais cette fois-ci, la requête est dirigée contre l’Etat hébreu. La procédure pourrait se renforcer par des saisies d’autres Etats allant dans le même sens afin de stopper les opérations génocidaires et sanctionner Israël mais aussi les Etats complices, à travers des embargos, notamment,  sur les armes. 

La Malaisie, après avoir banni de ses ports les navires israéliens, a annoncé lundi qu’elle viendra en soutien à l’Afrique du Sud, devant la CIJ, alors que la France, par la voix de son ambassadeur à l’ONU, a déclaré qu’elle respectera toutes les décisions de la CIJ. 
 

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