Le 8 Mai 1945, le peuple algérien a connu l’un des pires épisodes coloniaux de son histoire. Sortis ce jour-là pour réclamer leur droit à la liberté et à l’indépendance, les forces coloniales ont fait subir à des milliers d’Algériens les pires souffrances suivies d’exécutions sommaires.
Mohammed Harbi a publié dans Le Monde Diplomatique une contribution sur les événements du 8 Mai 1945 sous le titre : «La guerre d’Algérie a commencé à Sétif».
Soixante-huit ans sont passés sur les massacres de Mai 1945, commis par l’armée coloniale à Kherrata (Béjaïa), mais le souvenir de cette journée effroyable et les atrocités dont elle a été le théâtre peinent à s’estomper, affirment des témoignages de survivants qui en sont marqués encore au fer rouge et que le temps n’a été d’aucun secours pour tempérer les douleurs vécues et les cruautés subies.
L’Algérie commémore, aujourd’hui, le 78e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata, où les forces coloniales françaises ont fait subir à des milliers d’Algériens les pires souffrances, suivies d’exécutions sommaires.
Les documents historiques et les témoins encore vivants révèlent que les assassinats de masse se sont poursuivis pendant plusieurs semaines et se sont propagés à d'autres régions du pays, et font état de la souffrance endurée par les citoyens lors de ces terribles massacres ayant fait de Sétif, Guelma et Kherrata un charnier inimaginable.
Peut-on oublier «l’autre 8 Mai 1945» dans le département de Constantine pendant la colonisation française ? Quoi dire de ce jour qui marque la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe et la chute du Troisième Reich : génocide, crimes contre l’humanité, crimes de guerre, crimes d’Etat, massacres de population musulmane, tragédie inexcusable... Non, l’oubli de ce jour maudit est impossible. La mémoire est toujours intacte après 78 années de cette date anniversaire, une blessure béante non cicatrisée sur plusieurs générations d’Algériens.
Le Centre national de la cinématographie et de l’audiovisuel (CNCA) a tracé un programme spécial à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de la mémoire commémorant les massacres du 8 Mai 1945, en projetant plusieurs films révolutionnaires et documentaires à la Cinémathèque d’Alger, et ce, jusqu’au 11 mai, a indiqué un communiqué du Centre.
«Le croiseur Duguay-Trouin, le contre-torpilleur Le Triomphant sur Cap Aokas et ses environs, en plus de l’aviation qui bombarda une cinquantaine de mechtas et villages.» «A Kherata, Amoucha, Aïn Kébira, El Ouarcia, la folie meurtrière se déchaîne contre la population civile.» «Sept semaines de répression féroce dans le Nord constantinois sous le commandement du général Duval sur instruction du général de Gaulle où du sang, des larmes ont coulé et des morts effroyables jetés vivants dans les gorges de Kherata. Avec Guelma et Sétif, il y a eu environ 45 000 martyrs.»
Il y a 77 ans, alors que la France fêtait la victoire des Alliés contre le nazisme, son armée massacrait, à Sétif, Guelma et Kherrata ainsi que d’autres villes, des milliers d’Algériens sortis manifester pour une Algérie libre et indépendante, un crime contre l’humanité qui reste toujours impuni.