Les documents historiques et les témoins encore vivants révèlent que les assassinats de masse se sont poursuivis pendant plusieurs semaines et se sont propagés à d'autres régions du pays, et font état de la souffrance endurée par les citoyens lors de ces terribles massacres ayant fait de Sétif, Guelma et Kherrata un charnier inimaginable.
L'Algérie commémore, aujourd'hui, le 78e anniversaire des événements tragiques du 8 Mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata, où les forces coloniales françaises ont fait subir à des milliers d'Algériens, sortis ce jour-là pour réclamer leur droit à la liberté et à l'indépendance, les pires souffrances, suivies d'exécutions sommaires. Un crime atroce qui restera à jamais gravé dans la mémoire.
Les documents historiques et les témoins encore vivants révèlent que les assassinats de masse se sont poursuivis pendant plusieurs semaines et se sont propagés à d'autres régions du pays, et font état de la souffrance endurée par les citoyens lors de ces terribles massacres ayant fait de Sétif, Guelma et Kherrata un charnier inimaginable.
En fait, ces événements étaient une expression de la maturité de la réflexion nationale et portaient le caractère d'un soulèvement pacifique, traduit sur le terrain par des manifestations tenues dans différentes régions du pays, selon des historiens qui s'accordent à dire que les Algériens étaient accablés par le cumul des crises complexes et interminables liées principalement aux affres de la colonisation.
La répression était ignoble et sauvage contre des manifestants pacifiques dont le «seul tort» est de sortir manifester dans la rue pour réclamer leur indépendance face à des forces coloniales surarmées.
Les statistiques font état de plus de 45 000 martyrs tombés lors de ces massacres, mais les rapports des forces coloniales n'ont pas fourni de chiffres sur les exécutions sommaires perpétrées par les milices de la mort à l'encontre de citoyens désarmés, selon ces mêmes historiens, qui estiment que les massacres du 8 Mai 1945 n'ont pas encore pris leur juste place dans les recherches, les études et la documentation, ce qui nécessite l'intensification des efforts pour faire la lumière sur ces événements et sur les réactions face à ces atrocités.
La mission principale des acteurs du domaine aujourd'hui est de consolider l'écriture de l'histoire des massacres du 8 Mai 1945 pour les générations montantes afin de préserver la mémoire collective, recommandent des universitaires, qui soulignent la nécessité de mettre l'accent sur les innombrables exécutions, tueries collectives et tortures, entre autres crimes abjects commis sous la bannière d’une politique d’Etat.
Proclamée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, Journée nationale de la mémoire, il y a trois ans, le 8 Mai 1945 constitue, de l'avis de chercheurs en histoire, une autre halte historique indélébile, au vu des crimes commis par le colonisateur abject à Sétif, Guelma et Kherrata et dont l'histoire retiendra l'atrocité et la barbarie.
Le président Tebboune a été catégorique en affirmant, lors de sa dernière entrevue périodique avec des représentants des médias nationaux, que l'Algérie ne renoncera jamais au dossier de la mémoire et ne marchandera avec aucun pays cette question. Dans un message qu'il avait adressé l'année dernière à l'occasion de la commémoration de cette journée, le président de la République avait affirmé que les massacres du 8 Mai 1945 avaient constitué une période charnière de l'histoire de la nation, indiquant que l'attachement au dossier de l'histoire et de la mémoire émanait de la responsabilité de l'Etat envers son capital historique.
Le chef de l'Etat avait précisé que cet attachement «s'éloigne de toute surenchère ou négociation pour préserver notre mémoire et œuvre parallèlement au traitement du dossier mémoriel et de l'histoire en toute probité et avec objectivité dans la perspective d'établir la confiance et de jeter les bases de relations de coopération durable et fructueuse, garantissant les intérêts des deux pays (Algérie-France) dans le cadre du respect mutuel».
Le chef de l’Etat avait également considéré que «notre glorieuse histoire, source de notre fierté et inspirant les générations au fil du temps, s'illumine et s'enracine davantage dans notre esprit à chaque fois que la rancœur de ceux qui ne se sont toujours pas débarrassés de leur extrémisme et attachement chronique à la doctrine coloniale désuète et misérable, s'accentue. Ceux-là n'ont pas appris des tentatives désespérées de dissimuler les vérités de l'histoire par l'imposture et l'oubli».
Le président de la République avait rappelé aussi que les atrocités perpétrées à Sétif, Guelma, Kharrata et dans d'autres villes «sont témoins de massacres hideux qui ne sauraient été oubliés. Ils resteront gravés, par leurs tragédies affreuses, dans la mémoire nationale, mais également dans le référentiel historique dont les bases ont été jetées vaillamment par le combat de notre peuple contre l'injustice du colonialisme». A. Z. et APS