L’OPEP+ pompe environ 40% du brut mondial et a réduit son objectif de production d’un total de 3,66 millions de bpj, soit 3,6% de la demande mondiale.
Les prix du pétrole ont augmenté hier en début de cotation, au lendemain de la réunion de l’Opep+, qui a décidé de prolonger son plan de réduction en cours jusqu’en 2024. Le marché réagissait aussi à la décision du principal exportateur de brut, l’Arabie Saoudite, qui s’est engagé à réduire sa production de 1 million de barils par jour (bpj) supplémentaires à partir de juillet, pour contrer la déprime qui pèse sur le cours du brut depuis des semaines.
La coupe annoncée est la plus importante de l’Arabie Saoudite depuis des années. Les contrats à terme sur le Brent ont dépassé les 78 dollars le baril, alors que le brut américain West Texas Intermediate a grimpé à plus de 73 dollars. Les deux contrats ont prolongé les gains de plus de 2% suite aux déclarations du ministère saoudien de l’Energie qui a souligné que la production du royaume tomberait à 9 millions de bpj en juillet, contre environ 10 millions de bpj en mai.
La réduction volontaire s’ajoute à un accord plus large conclu par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés, dont la Russie, pour limiter l’offre jusqu’en 2024 alors que le groupe de producteurs OPEP+ cherche à faire grimper les prix du pétrole en baisse. L’Opep+ a décidé dimanche, après sept heures de pourparlers, de réduire les objectifs de production globaux à partir de 2024 de 1,4 million de bpj supplémentaires au total.
L’OPEP+ pompe environ 40% du brut mondial et a réduit son objectif de production d’un total de 3,66 millions de bpj, soit 3,6% de la demande mondiale. Le cabinet de conseil Rystad Energy cité par Reuters a estimé que la réduction supplémentaire saoudienne devrait creuser le déficit du marché à plus de 3 millions de bpj en juillet, ce qui pourrait faire grimper les prix dans les semaines à venir.
Les analystes de Goldman Sachs ont déclaré que la réunion était «modérément haussière» pour les marchés pétroliers et pourrait faire grimper les prix du Brent en décembre 2023 entre 1 et 6 dollars le baril selon la durée pendant laquelle l’Arabie Saoudite maintiendra sa production à 9 millions de bpj au cours des six prochains mois.
«L’impact immédiat sur le marché de cette réduction saoudienne est probablement plus faible, car l’établissement des stocks prend du temps, et le marché a probablement déjà mis une probabilité significative sur une réduction aujourd’hui», ont ajouté les analystes de la banque.
Lors de la réunion de l’Opep, les Emirats arabes unis ont été autorisés à augmenter leur production de 200 000 bpj, tandis que certains pays africains, dont le Nigeria et l’Angola qui n’avaient pas atteint leurs quotas, ont vu leurs seuils de production ajustés.
La Russie prolongera sa réduction de 500 000 barils par jour. «L’OPEP+ a souligné que le groupe des principaux pays producteurs de pétrole est important pour assurer la stabilité des marchés mondiaux de l’énergie», selon les déclarations du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui s’exprimait au lendemain de la réunion de l’Opep+.
L’Algérie prolonge sa réduction volontaire de 48 000 b/j jusqu’à fin 2024
L’Algérie a décidé de prolonger sa réduction volontaire de 48 000 barils de pétrole par jour, jusqu’à fin décembre 2024, en coordination avec les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+), a annoncé le ministère de l’Energie et des Mines dans un communiqué.
«L’Algérie prolongera sa réduction volontaire de 48 000 barils de pétrole par jour jusqu’à fin décembre 2024, par mesure de précaution, en coordination avec les pays participant à l’accord Opep+, qui avaient précédemment annoncé des réductions volontaires en avril dernier», indique la même source. «Cette réduction volontaire se fera à partir du niveau de production requis, comme convenu lors de la 35e réunion ministérielle de l’Opep+ du 4 juin 2023», tenue en présence du ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, ajoute la même source.
Le ministre a en outre a déclaré que «les pays de l’Opep+ sont particulièrement attentifs à l’évolution des fondamentaux du marché pétrolier international» estimant que «la conjoncture économique mondiale devrait croître modérément jusqu’à la fin de l’année en raison d’une croissance faible dans les pays industrialisés, une inflation élevée et un rebond modéré de la croissance économique dans les pays émergents. L’ensemble de ces facteurs agissent sur la demande mondiale de pétrole qui devrait rester relativement contenue au second semestre 2023 alors que le marché pétrolier reste convenablement approvisionné». Z. H.