L’alliance OPEP+ a décidé, à l’issue de sa 28e réunion ministérielle, tenue par vidéoconférence jeudi dernier, de maintenir sa stratégie de production au vu de «la persistance des fondamentaux du marché pétrolier et le consensus sur les perspectives indiquant un marché équilibré».
Le groupe, qui a par ailleurs «noté les effets persistants des facteurs géopolitiques et des problèmes liés à la pandémie en cours – notamment en Chine», a ainsi décidé, selon le communiqué final publié sur le site de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), de «réaffirmer la décision de la 10e réunion ministérielle OPEP et non-OPEP du 12 avril 2020 et entérinée lors de réunions ultérieures, et de reconfirmer le plan et le mécanisme d’ajustement de la production mensuelle, approuvés lors de la 19e réunion ministérielle OPEP et non-OPEP du 18 juillet 2021, et la décision d’ajuster à la hausse la production globale mensuelle pour le mois de juin 2022».
La réunion à laquelle a pris part le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a approuvé l’ajustement à la hausse de la production globale mensuelle de 432 000 barils par jour (bpj) pour le mois de juin 2022. La production de l’Algérie augmentera de ce fait de 11 000 bpj.
L’OPEP+, qui a réitéré l’importance cruciale d’adhérer à la pleine conformité et au mécanisme de compensation, en profitant de la prolongation de la période de compensation jusqu’à fin juin 2022, a par ailleurs fixé la date de sa prochaine réunion au 2 juin 2022. En choisissant le statu quo, à travers la reconduction d’ un plan progressif de levée des restrictions à la production appliquées en 2020, l’OPEP+ a encore une fois choisi d’ignorer les appels des pays occidentaux à accélérer les hausses de production.
«Augmenter la production»
Les Etats-Unis ont demandé à plusieurs reprises à l’OPEP d’augmenter la production, mais l’Organisation a résisté aux appels occidentaux. Le secrétaire général de l’OPEP, Mohammad Barkindo, a déclaré mercredi qu’il n’était pas possible pour d’autres producteurs de remplacer les exportations russes de plus de 7 millions de bpj. «La capacité de réserve n’existe tout simplement pas», a-t-il précisé.
Dans ce contexte, la commission judiciaire du Sénat américain a adopté jeudi un projet de loi connu sous le nom de «NOPEC» visant à infliger aux producteurs de pétrole de l’OPEP des poursuites américaines pour collusion sur les prix.
Le projet de loi, qui a été adopté par le comité par 17 voix contre 4, devrait cependant être adopté par l’ensemble du Sénat et de la Chambre et être signé par le président Joe Biden pour devenir loi.
Par ailleurs, la réunion qui intervenait un jour après la proposition de l’Union européenne d’appliquer un embargo progressif sur le pétrole russe, dans le sillage de la guerre en Ukraine, a évité d’aborder le sujet lors des pourparlers, qui ont duré à peine une quinzaine de minutes, consacrés exclusivement au calendrier des prochains ajustements de production.
Le ministre du Pétrole du Koweït affirme que la stratégie de l’OPEP+ assure la stabilité et l’équilibre du marché. Le ministre koweïtien du Pétrole a déclaré, à l’issue de la réunion, que la stratégie de l’OPEP+ d’augmentation mensuelle de la production de brut garantissait la stabilité et l’équilibre du marché, Mohamed Al Fares a également précisé, selon l’agence de presse koweitienne officielle KUNA, que l’alliance surveillait les fermetures liées à la propagation du coronavirus dans les villes chinoises et toute interruption possible de l’approvisionnement, ce qui pourrait compromettre les perspectives de la demande.
Des inquiétudes qui motivent la stratégie de l’OPEP+ qui refuse, selon plusieurs déclarations, de soumettre sa cohésion difficilement acquise – entre pays membres de l’OPEP et pays non membres menés par la Russie – à des risques de cassure pour des raisons géopolitiques et d’affrontements politiques en Europe, n’ayant aucun lien avec les fondamentaux du marché devant orienter ses décisions.