Le prix du mouton de l’Aïd et la poudre de lait s’invitent à l’APN : Les précisions du ministre de l’Agriculture

21/06/2023 mis à jour: 00:09
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Photo : D. R.

Aux parlementaires qui l’ont invité à intervenir pour mettre fin à la flambée des prix excessifs du mouton, le ministre de l’Agriculture, Abdelhafid Henni, a expliqué que le marché est libre, mais son département envisage de mettre en place un nouveau système prenant en compte de tous les facteurs. Il précise que l’Algérienne des viandes rouges (Alviar) propose des prix «fixes et raisonnables».

La cherté du mouton de l’Aïd et la problématique de la poudre de lait se sont invitées à l’Assemblée populaire nationale (APN), ces deux derniers jours, à l’occasion du débat autour du projet de loi relatif aux forêts et richesses forestières. Des sujets qui ont suscité une polémique et «une prise de bec» entre les députés du Mouvement El Bina et le président de l’Assemblée, Ibrahim Boughali. Hier, dans ses réponses aux préoccupations des députés, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhafid Henni, a qualifié de «très violente» certaines interventions des parlementaires, en référence à celle du député de la wilaya d’Oran, Rachid Cherchar.

Celui-ci, comme d’autres élus, s’est montré très critique sur les prix des moutons, des viandes rouges, ainsi que sur les pénuries du lait en sachet. «On ne vous a pas entendus parler de l’Aïd. Le citoyen n’a pas les moyens pour célébrer l’Aïd. Le mouton coûte dix millions de centimes. Un œuf coûte 25 DA», a dénoncé le député Cherchar. Et d’ajouter : «La viande est à 2500 DA. Vous nous avez promis de la viande à 1200 DA le kilo. On n’a vu que de la publicité. Trouvez une solution pour que l’Algérien puisse manger de la viande tout au long de l’année. Pourquoi attendre le mois de Ramadhan pour s’activer ?» assène le député.

Pour le parlementaire, le ministre n’a pas «de feuille de route». «Je vous le dis en toute franchise, vous êtes sur les traces de l’ancien ministre.» Ces propos du député ont fait réagir le président de l’Assemblée, qui a encadré sèchement l’intervenant en le sommant d’être plus «respectueux» à l’égard des ministres et hauts responsables. C’est à ce moment que l’échange tendu entre les deux hommes a commencé. «Les remarques sont les bienvenues, mais les accusations en citant d’anciens ministres je ne peux les tolérer», a répondu le président de l’APN.

Les députés d’El Bina n’ont pas du tout apprécié l’intervention du président de séance, la qualifiant d’«ingérence» dans le travail du parlementaire. Kamel Benkhalof du même parti a rappelé à M. Boughali que le député était dans son rôle et «personne n’a le droit en plénière de dicter au député ce qu’il doit faire. Notre mission est de contrôler le travail de l’Exécutif et c’est ce que nous sommes en train de faire». De son côté, le ministre de l’Agriculture s’est dit disposé à répondre et à prendre en charge les doléances des députés et leurs propositions à condition qu’elles aient un ancrage juridique.

Numérisation de l’opération de distribution du lait

D’ailleurs, hier, le président de l’APN a permis aux députés, après les réponses du ministre, une première à l’Assemblée, de poser toutes les questions qui ont trait au secteur, qu’elles soient d’ordre local ou national. Le ministre a expliqué, à cet effet, que son département avait une feuille de route et que lors des Assises nationales sur l’agriculture tenues en février, une cinquantaine d’experts ont pris part à cet événement «sanctionné par des recommandations sur lesquelles nous nous basons pour promouvoir le secteur».

Aux parlementaires qui l’ont invité à intervenir pour mettre fin à la flambée des prix excessifs du mouton de l’Aïd, le ministre a expliqué que le marché est libre mais son département envisage de mettre en place un nouveau système qui tienne en compte tous les facteurs y afférents. Néanmoins, il précise que les prix du mouton au niveau des points de vente relevant de l’Algérienne des viandes rouges (Alviar) sont «fixes et raisonnables».

S’agissant de la disponibilité de la poudre de lait, M. Henni a indiqué que cette responsabilité incombe à l’Office national interprofessionnel du lait et des produits laitiers (Onil) qui a pour charge d’importer cette poudre et de la distribuer sur les 118 laiteries, dont 15 relèvent du secteur public et 103 du privé. Il a rappelé que durant le mois de Ramadhan, le quota de la poudre de lait a été augmenté de 30% pour répondre à la demande.

Les walis ont été invités à exprimer leurs besoins en ce sens et leurs réclamations ont été satisfaites. Le ministre a estimé que les files d’attente observées chaque matin sont, certes, «inadmissibles», mais il ne faut pas en faire une matière médiatique dès lors qu’elles portent atteinte à l’image du pays. Concernant la distribution du lait, M. Henni a fait savoir qu’une nouvelle application de traçabilité par GPS a prouvé son efficacité à Aïn Defla et elle sera généralisée à l’échelle nationale.

Le tout dans le cadre du processus de numérisation de l’opération de distribution des produits laitiers. Par ailleurs, pour ce qui est du projet de loi objet de débat, le ministre a précisé que 18 textes d’application sont prêts. «Nous allons organiser une séance de travail autour de ces textes avec les responsables du secteur, la direction des forêts, et les députés peuvent assister pour avoir une idée et le détail de ces textes», affirme le ministre.

Pour ce qui est de la stratégie nationale de lutte contre les feux de forêt, le ministre a donné des chiffres concernant les équipes d’intervention rapide. Le parc dispose de 340 véhicules, 14 véhicules citerne, 7000 agents forestiers et 5000 agents de la Protection civile. S’agissant de la revendication portant sur l’armement des agents forestiers, le département de l’Agriculture a, dit-il, introduit, à ce sujet, une demande auprès du ministre de la Défense et il est dans l’attente d’une réponse. 


 

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