Institut français d’Oran : Des courts métrages en projection

08/04/2023 mis à jour: 20:30
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Photo : D. R.

Une première série de courts métrages a été projetée mercredi à l’Institut français d’Oran en présence des réalisateurs.

La seconde série est prévue pour la soirée du 12 avril. Il s’agit d’une initiative visant à faire connaître les travaux de quelques jeunes cinéastes prometteurs qui veulent s’investir dans le domaine du cinéma.

Le film intitulé La mobylette et le chardonneret de Amir Bensaifi est une espèce de «road movie» au féminin, utilisant la technique qui fait que le film se déroule au gré du récit d’un narrateur face caméra qui a le pouvoir d’arrêter les images, d’avancer ou de revenir en arrière.

Ne s’inscrivant dans aucune démarche particulière et ne renvoyant à aucun aspect social, le film déconnecté du réel fonctionne comme un documentaire sur les paysages.

Deux jeunes femmes qui décident de prendre la route sur une mobylette, qui s’égarent en pleine nature et qui, au besoin, sont dépannées (mécanique) par une femme est en soi presque banal, mais paraît ici invraisemblable d’abord, car les deux roues sont boudées par les femmes. Un renversement complet des rôles dans une société comme la nôtre, mais pourquoi pas ?

Une aventure épique qui reste à l’image de la mobylette et même du chardonneret, fragile. Pour les besoins du film, le cinéaste en herbe, intervenant dans le débat, confirme que la comédienne a dû s’entraîner à conduire une mobylette quatre jours avant le tournage. L’autre film, signé Imène Ayadi, paraît aujourd’hui comme un hommage au regretté Ahmed Benaïssa, une des grandes figures du cinéma algérien.

Le personnage, qui traverse Alger en voiture pour aller chercher un morceau de «kalbelouz» (pâtisserie traditionnelle) est accompagné en voix off, la sienne, par une espèce récit dont on ne sait si celui-ci est adressé à une femme, une ville (le thème de la chanson choisie s’y réfère) ou même à un pays.

C’est comme si le film en entier sert de décor au texte. Le petit trip s’appuie quand même sur quelques imprévus rencontrés en cours de route, le dépôt anarchique d’ordures ménagères, l’incivisme des gens qui accaparent la chaussée, etc.

La nostalgie semble être le thème principal accentué par la référence à la chanson, mais c’est aussi celle de l’enfant, le petit-fils revenu de l’étranger. Plus construit est sans doute le film Timoura, de Azedine Kasri, qui raconte le lien d’un Franco-Algérien avec son pays d’origine.

Le film est tourné entre Paris et Béjaïa dans des conditions assez spéciales. «C’est un film d’école qu’il fallait réaliser dans ce cadre-là et c’étais compliqué de faire venir une caméra en Algérie mais Imène Ayadi (assistante à la réalisation pour ce film) nous a prêté la sienne, un matériel tout neuf», a déclaré le réalisateur du film, précisant qu’il avait été agréablement surpris du fait que son équipe n’ait rencontré aucune difficulté à filmer en Algérie et que tout s’est déroulé normalement, sans avoir à demander à chaque fois des autorisations. Le parcours du jeune cinéaste est assez atypique.

A l’origine, il était banquier, mais il a fini par tout laisser tomber pour  se consacrer au cinéma, en commençant par jouer des rôles dans des longs métrages. «On me confiait, soit des rôles de terroriste, soit des rôles de voyou, et un jour j’en avais marre et j’ai décidé de passer à la réalisation en passant par une école de cinéma», a-t-il expliqué. 

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