L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés, dont la Russie, connue sous le nom d'Opep+, continueront d'être un régulateur responsable du marché, a indiqué le ministre saoudien de l'Energie.
Les prix du pétrole ont augmenté hier, dans le sillage d’un avertissement du ministre saoudien de l'Energie aux spéculateurs, et la perspective de nouvelles réductions de la production de l'OPEP+ lors de sa prochaine réunion prévue début juin. Les contrats à terme sur le Brent ont augmenté à plus de 78 dollars le baril en début de matinée de cotation, tandis que le brut américain West Texas Intermediate (WTI) a été propulsé à plus de 74 dollars le baril.
Le soudain rebond des prix a été notamment enregistré suite aux déclarations du ministre saoudien de l'Energie, le prince Abdelaziz Ben Salmane, qui a mis en garde les spéculateurs – ceux qui parient que les prix baisseront – au contrecoup, suite à une prochaine réaction de l’Opep+, leur recommandant de «faire attention» aux conséquences. Certains investisseurs ont pris, selon Reuters, cette déclaration comme un signal que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, dont la Russie , pourraient envisager de nouvelles réductions de production lors d'une réunion le 4 juin.
Les vendeurs à découvert sont des investisseurs qui parient sur la chute des prix du pétrole, et donc lorsqu'une décision inattendue de l'OPEP+ de réduire la production provoque un rebond des prix, ils sont obligés de clôturer leurs positions à perte. Le ministre saoudien a déclaré que l'alliance continuerait d'être proactive et de se prémunir contre ce qui pourrait arriver à l'avenir, quelles que soient les critiques.
Les Etats-Unis avaient fortement critiqué les dernières décisions de l’Opep+. «Nous devrions être assez courageux pour nous occuper de l'avenir sans poursuivre les politiques dites de ''coup de pied''. Ces politiques qui peuvent nous permettre de faire face à la situation pour ce mois, le mois prochain ou le mois d'après, mais avec cela, nous perdons de vue nos intentions et nos objectifs les plus importants», a-t-il dit. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés, dont la Russie, connue sous le nom d'OPEP+, continueront d'être un régulateur responsable du marché, a ajouté le ministre saoudien.
Il a de nouveau accusé l’Agence internationale de l'énergie (AIE), basée à Paris, et ses prévisions initiales d'une baisse de 3 millions de barils par jour (bpj) de la production russe à la suite de la guerre en Ukraine d'avoir induit le marché en erreur.
«Regardez qui a fait le plus pour essayer d'apporter des prévisions, des données et des projections qui ont vraiment créé la majeure partie de la volatilité que nous avons eue en 2022 et qui continue de le faire ?» a souligné le prince saoudien. «Il existe une organisation appelée AIE, je pense qu'ils ont prouvé qu'il faut vraiment un talent spécial pour se tromper constamment.» L'Arabie saoudite, le plus grand exportateur mondial de pétrole, et d'autres producteurs de l'OPEP+ ont annoncé en avril des réductions volontaires surprises, qui ont fait grimper les prix de l’or noir, après une chute provoquée par la crainte qu'une crise bancaire n'affecte la demande.
Les prix du pétrole brut ont augmenté, pour une troisième journée consécutive, tôt hier, après des gains lundi et mardi, alors que l'American Petroleum Institute (API) a estimé mardi soir que les stocks de pétrole brut aux Etats-Unis avaient chuté de 6,70 millions de barils la semaine dernière, par rapport aux attentes des analystes d'une construction de 525 000 barils.