Hausse des prix du gaz : Alger et Madrid débutent les négociations

09/04/2022 mis à jour: 04:46
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Le gouvernement espagnol espère que les augmentations des prix voulues par l’Algérie ne seront pas importantes

Le gouvernement espagnol confirme, par la voix de sa troisième vice-présidente, que l’Algérie augmentera les prix du gaz qu’elle fournit à l’Espagne, mais espère qu’il s’agira d’une augmentation «modérée» à l’issue des négociations en cours entre le groupe Sonatrach et la société espagnole Naturgy.

La ministre espagnole Teresa Ribera, citée par la presse locale, souligne qu’il relève de la responsabilité de la compagnie Naturgy de «veiller à ce qu’il n’y ait pas une forte augmentation des prix».

Pour minimiser la pression sur son gouvernement, elle a écarté, dans des déclarations à la télévision espagnole TVE, tout lien entre la négociation actuelle et la crise diplomatique entre les deux pays, soutenant que la négociation se déroule dans un contexte purement commercial, lié au nouveau scénario énergétique international, et écartant tout lien avec le désaccord sur la Sahara occidental. «La révision des prix du gaz est une opération strictement commerciale entre entreprises.

Ce n’est pas une relation entre gouvernements», a-t-elle notamment déclaré.

A la question de savoir si le revirement inattendu du gouvernement espagnol par rapport au Sahara occidental pourrait nuire à l’approvisionnement en gaz de l’Espagne, la troisième vice-président a déclaré, selon des comptes rendus de la presse espagnole, que «la relation avec l’Algérie, qui est un pays fiable qui respecte ses engagements, nous semble assurée pour ce qui est de l’approvisionnement en gaz, selon les besoins et dans les conditions que l’Espagne achète depuis longtemps», affirmant que la confiance de l’Espagne dans le respect de ses engagements par l’Algérie est «totale».

Rappelant que le contrat gazier à long terme entre Naturgy et Sonatrach prévoit un bilan d’étape et une projection pour la période 2022-2024, la ministre espagnole de la Transition écologique a assuré que «l’intention du groupe Sonatrach est d’augmenter les prix, dans le cadre de négociations, entamées depuis octobre 2021, car le groupe estime que les prix sont bien inférieurs au prix auquel le gaz est coté sur les marchés internationaux (…). J’espère que ce sera une augmentation modérée», a-t-elle déclaré. 

Teresa Ribera a souligné, en outre, que les négociations entre les entreprises espagnoles et Sonatrach «prennent généralement beaucoup de temps», tout en espérant que les actuelles négociations autour du prix du gaz pourront être conclues «dès que possible».

Pour le patron de Naturgy, la politique «influencera» les négociations. Des déclarations qui s’avèrent sur certains aspects – volet politique – en totale contradiction avec celles du PDG du groupe Naturgy, Francisco Reynés, qui a assuré, jeudi dernier, lors d’une réunion à la Confédération espagnole des directeurs et cadres (CEDE), répercutée par le journal El Mundo, qu’il ne s’agissait pas seulement d’une négociation commerciale mais d’une négociation qui se déroule sous l’influence d’autres paramètres. 

«La négociation n’est pas seulement entreprise-entreprise mais aussi entreprise-Etat», précise Reynés, qui explique que Naturgy est en négociation avec l’Algérie dans le cadre des contrats à long terme, dont les clauses prévoient une révision des prix tous les trois ans, même si le contrat à long terme est signé jusqu’à 2032. Reynés avertit que Naturgy «a une certaine capacité à négocier les prix, mais en aucun cas, ils ne sont détachés de la trajectoire actuelle des prix sur les marchés».

Les prix du contrat de trois ans, qui a expiré en 2021, étaient indexés sur un indice de référence Brent au lieu du marché international du gaz – ce qui les rendaient moins chers, selon une source gouvernementale espagnole, or, selon le directeur de la compagnie gazière espagnole, «la tendance du marché s’est inversée et donc l’Algérie veut négocier les nouveaux prix avec une nouvelle référence et c’est ce que nous discutons». 

Le président de Naturgy a indiqué, selon le site El Periodico de la Energia, que l’énergie «va être plus chère qu’elle ne l’était», précisant que «celui qui gagne (...), c’est le producteur, le propriétaire des puits de gaz et de pétrole». 

Le responsable a en outre souligné que les prix à terme du gaz seront toujours «sensiblement» au-dessus des niveaux de 2021 à la fin de 2023, et qu’au cours des 10 prochains mois, le TTF néerlandais continuera d’être au-dessus des 100 euros. 

Le président de Naturgy a souligné l’importance que le gaz aura encore dans la transition énergétique et l’impossibilité de le remplacer dans un délai prévisible.

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