Depuis hier, des tractations sont en cours en vue d’aller vers une trêve d’une semaine qui permettra un échange
de prisonniers entre le Hamas palestinien et l’occupant israélien.
Encore des morts à Ghaza ! Alors que le Conseil de sécurité de l’ONU peine toujours à adopter une résolution «appelant à une trêve durable», l’occupant israélien poursuit son acharnement contre les civils ghazaouis.
La liste des victimes continue de s’allonger. Selon l’agence Wafa, «de nombreux civils palestiniens ont été massacrés et d’autres ont été blessés, hier, à la suite des frappes aériennes israéliennes en cours visant les villes de Ghaza et de Khan Younès».
Selon la même source, «des dizaines de personnes ont été tuées et d’autres blessées à la suite d’un bombardement ciblant les environs de l’hôpital de campagne, dans la ville de Khan Younès, au sud de la bande de Ghaza».
«A l’est de la ville de Ghaza, de nombreux Palestiniens ont également été tués et des dizaines d’autres blessés à la suite d’un attentat à la bombe visant des personnes déplacées à l’école Al Mustaqbal, dans le quartier d’Al Sabra», précise l’agence.
Les forces d’occupation ont également encerclé le centre ambulancier de Jabalya, qui abrite 127 personnes, dont des ambulanciers et des personnes déplacées. Dans cette zone, les avions et l’artillerie israéliens intensifient leurs bombardements ciblant des civils. La poursuite de cette agression et le blocus imposé sur toute la Bande de Ghaza ne font qu’aggraver la situation humanitaire.
«Risque d’épidémies»
En effet, outre la famine qui menace près de 2 millions de Palestiniens forcés à l’exode, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) met en garde contre les risques de propagation d’épidémies. Selon Margaret Harris, porte-parole de l’organisation, la situation du système de santé à Ghaza «s’aggrave», et «il existe des risques d’épidémies majeurs».
«Compte tenu de la détérioration du système de santé à Ghaza, il y a un fort risque d’apparition d’épidémies», déclare-t-elle, affirmant qu’il «existe des preuves et des indications à ce sujet».
Sur le déplacement de près d’un million d’enfants à Ghaza, Margaret Harris a prévenu contre des «risques majeurs» concernant la propagation de maladies parmi eux. «En plus du froid et de la pluie à Ghaza, nous constatons qu’il existe un véritable état de famine : 90% de la population n’a pas de nourriture ou ne sait pas où trouver suffisamment de nourriture», alerte-t-elle.
Dans une étude rendue publique, l’Observatoire Euro-méditerranéen pour les droits de l’homme (Euro-Med Monitor) affirme que plus de 71% des Palestiniens dans la Bande de Ghaza souffrent d’une faim extrême. «Plus de 71% des participants à une étude menée dans la Bande de Ghaza par Euro-Med Monitor, ont déclaré souffrir d’une faim extrême, ce qui confirme que l’occupant israélien utilise la famine comme arme contre les civils palestiniens.»
L’enquête fait ressortir également que «98 % des personnes interrogées ont déclaré manger des quantités insuffisantes de nourriture, tandis que 64% des participants ont admis manger de l’herbe, des fruits, des aliments non mûrs et des matériaux périmés pour apaiser leur faim».
L’étude a révélé en outre que le taux d’accès à l’eau dans la Bande de Ghaza est de 1,5 litre par personne et par jour. «C’est 15 litres de moins que la quantité minimale d’eau nécessaire à la survie au niveau requis par les normes internationales», note Euro-Med Monitor.
Malgré cette situation, les aides humanitaires continuent d’arriver au compte-gouttes. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), un convoi de 750 tonnes d’aide alimentaire, le premier en provenance de la Jordanie, est arrivé hier dans la Bande de Ghaza.
«Ce convoi de 46 camions, organisé par le PAM et l’ONG humanitaire jordanienne, la JHCO, transportait 750 tonnes d’aide alimentaire et a nécessité des semaines de coordination avec toutes les parties», indique l’agence onusienne dans un communiqué.
«La livraison de nourriture depuis la Jordanie vers Ghaza à travers le poste-frontière (....) augmentera la quantité et la rapidité des livraisons de nourriture dans la Bande de Ghaza, alors que des millions de personnes risquent la famine», se réjouit le PAM.
Nouvelle trêve ?
Depuis hier, des tractations sont en cours en vue d’aller vers une trêve d’une semaine qui permettra un échange de prisonniers entre le Hamas palestinien et l’occupant israélien. C’est dans ce sens, rapportent de nombreux médias, que le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, s’est déplacé en Egypte pour des discussions sur la situation à Ghaza.
«Les discussions au Caire porteront sur de nombreuses propositions dont celle d’une trêve d’une semaine en échange de la libération par le Hamas de 40 prisonniers israéliens», affirme une source proche du Hamas, citée par l’AFP.
Ismaïl Haniyeh devrait notamment rencontrer le chef du renseignement égyptien, Abbas Kamel, pour des discussions «sur l’arrêt de l’agression et de la guerre, pour préparer un accord de libération de prisonniers et la fin du siège imposé à la Bande de Ghaza». Le chef du Djihad islamique devra, lui, se rendre au Caire au début de la semaine prochaine pour les mêmes raisons.
Du côté de l’occupation, le président Isaac Herzog a affirmé, depuis mardi, qu’il était «prêt à une nouvelle pause humanitaire et à une aide humanitaire supplémentaire pour permettre la libération des otages».
Selon l’AFP, «une rencontre constructive a eu lieu cette semaine à Varsovie entre le directeur du Mossad (David) Barnea, le Premier ministre qatari, Mohammed Ben Abdelrahmane Al Thani, et le directeur de la CIA, William Burns». «Les pourparlers sont toujours en cours», selon la source citée par la même agence.