Il se dit favorable à la dénonciation de l’accord de 1968 sur l’immigration : Le ministre français de l’Intérieur relance la polémique

30/11/2024 mis à jour: 09:25
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La campagne anti-algérienne a repris de plus belle en France. Des acteurs de la droite et de l’extrême droite ont profité 
de la récente interpellation de l’écrivain Boualem Sansal pour s’attaquer à l’Algérie.

Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, continue son forcing pour une éventuelle abrogation de l’accord de 1968. Connu pour être un des meneurs de la dernière campagne anti-immigrés algériens, le responsable du gouvernement français se dit, à nouveau, favorable à la dénonciation de cet accord, devenu, selon les autorités algériennes, «une coquille vide». «A titre personnel, je suis pour la dénonciation de cet accord. Il donne des droits (aux Algériens, ndlr) exorbitants.

Plus rien ne justifie aujourd’hui ces droits-là et ces dérogations», estime-t-il lors de son passage sur Publicsenat.fr. Et d’ajouter : «Je le pense vraiment, l’Algérie vole de ses propres ailes depuis des années et des années, et c’est tant mieux.»

Ce n’est pas la première fois que Bruno Retailleau exprime son hostilité à cet accord et à l’immigration algérienne en France. Il a tiré, à maintes reprises, sur l’accord avant de devenir membre du gouvernement. Il a plaidé, depuis sa nomination à la tête du ministère français de l’Intérieur, «pour la suppression de l’accord» afin, juge-t-il, «d’arriver à réduire les flux migratoires».

Selon lui, l’accord de 1968 est «très favorable pour l’Algérie et très défavorable pour la France». Le ministre français estime, dans la foulée, que les relations entre Alger et Paris sont «extrêmement tendues» suite à l’accumulation d’une succession d’affaires. «La dernière affaire est celle de Boualem Sansal, mais les relations sont extrêmement tendues. Elles l’ont toujours été, même si la France a fait beaucoup d’efforts pour se rapprocher de l’Algérie. Le président Macron a fait beaucoup dans ce sens. Ce n’est pas le cas du régime algérien», dit-il.

Bruno Retailleau cite ce qu’il considère comme des mesures visant la France, dont celles «de défranciser au niveau de l’école, de la jeunesse…» «On a vu que bien avant la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, le régime algérien avait lancé un processus très agressif contre la France», dit-il encore.

«Une coquille vide»

Pour rappel, le président Abdelmadjid Tebboune avait qualifié, en octobre dernier, la polémique actuelle autour des accords de 1968 «d’épouvantail», affirmant que le document est devenu une «coquille vide». «L’accord de 1968 est venu pour restreindre les Accords d’Evian, qui ont institué la libre circulation des personnes entre les deux pays.

Les Européens sont partis, la France a exprimé ensuite son désir de stopper le flux migratoire, nous avons dit d’accord. Il y a eu une révision en 1985, puis en 1995 et en 2001. Son contenu a été vidé. Il est devenu un slogan politique qui est fait pour réunir leurs extrêmes», avait-il précisé.

Selon le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, «l’accord de 1968 est l’étendard derrière lequel marche l’armée des extrémistes». Pour lui, ceux qui brandissent cet «étendard» cherchent la «revanche». «Ils se trompent, et nous n’allons pas entrer dans ces futilités (…).

C’est une minorité haineuse qui cultive la haine et qui veut salir l’Algérie. Ils n’y arriveront pas. L’accord de 1968 est une coquille vide. Cette minorité raciste oublie que 60% de notre communauté en France sont des binationaux», avait-il précisé. La campagne anti-algérienne, rappelons-le, a repris de plus belle en France.

Des acteurs de la droite et de l’extrême droite ont profité de la récente interpellation, à Alger, de l’écrivain Boualem Sansal pour s’attaquer à nouveau à l’Algérie en utilisant tous les qualificatifs. 

 

 

 

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