Selon bon nombre d’observateurs, Abdelmadjid Tebboune devrait évoquer de nombreuses questions internes et externes et des sujets d’ordre économique, social, sécuritaire, mais aussi politique, notamment le lancement du dialogue national inclusif, promis en septembre de l’année en cours.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’adressera demain, à partir du Palais des nations (Club des Pins-Alger) à la nation. Il prononcera un discours, deuxième du genre après celui du 25 décembre 2023, devant l’Assemblée populaire nationale (APN) et le Conseil de la nation réunis en session extraordinaire. Le chef de l’Etat a décidé l’institution de cette tradition.
Ainsi, il se pliera chaque fin d’année à cet exercice constitutionnel, conformément au décret qu’il a signé le 19 décembre 2023 portant organisation d’une session extraordinaire des deux Chambres du Parlement, dont l’ordre du jour s’articulera autour du discours du président de la République sur l’état de la nation. Il s’agit aussi de l’incarnation de l’article 150 de la Constitution de novembre 2020, qui stipule que le chef de l’Etat peut soumettre ou adresser une lettre au Parlement.
Tebboune, selon bon nombre d’observateurs, devrait évoquer, à cette occasion, de nombreuses questions internes et externes et des sujets d’ordre économique, social, sécuritaire, mais aussi politique, notamment le lancement du dialogue national inclusif, promis en septembre de l’année en cours.
Devant initialement se tenir, comme il l’avait affirmé en octobre dernier, lors d’une entrevue avec des représentants de la presse nationale, fin 2025 ou début 2026, la date de cette échéance pourrait être avancée au regard des multiples appels dans ce sens.
Plusieurs formations politiques, y compris celles qui ont soutenu sa candidature pour un deuxième mandat, ont appelé à l’organisation, dans les meilleurs délais, de ce dialogue qui devient, de leur avis, «une urgence», compte tenu du contexte géopolitique actuel et les bouleversements stratégiques majeurs que connaît le monde. Ces entités mettent en avant la nécessité «d’immuniser l’Algérie des ingérences» et «de renforcer la cohésion nationale» pour mettre en échec «les plans, les tentatives et les pressions étrangères qui menacent le pays».
Loi sur les partis
L’autre dossier sur lequel s’attardera, inévitablement, le Président a trait à la loi sur les partis politiques. Le nouveau texte, avait-il annoncé mardi dernier à l’ouverture des travaux de la réunion gouvernement-walis, pourrait être prêt au début de l’année prochaine. Il a promis de donner plus de détails demain. Tebboune a annoncé, rappelons-le, en août 2023, la révision de la loi sur les partis politiques. Une initiative réitérée au mois d’octobre dernier, soit quelques jours après son investiture pour un deuxième mandat à la tête du pays.
Le chef de l’Etat s’est engagé, à cet effet, à associer les concernés dans l’élaboration de ce texte de loi et a tenu à rappeler à l’adresse de ces formations politiques qu’elles «sont libres de tracer leurs propres programmes politiques», mais elles doivent toutes avoir pour «dénominateur commun, l’unité nationale» et la «Proclamation du 1er Novembre qui appelle à l’édification d’un Etat démocratique et social».
L’annonce de la révision de cette loi est accueillie positivement par les entités politiques qui estiment que celle-ci arrive à point nommé pour corriger certaines «lacunes» contenues dans ce texte, dont la dernière révision remonte à 2011.
Nombreux sont les parlementaires qui pensent que le Président devrait décliner «les grands axes de son nouveau mandat présidentiel, entamé depuis le mois de septembre de l’année en cours, qui impliquera sans nul doute les priorités de la phase post-présidentielle». Il est à rappeler que le 25 décembre 2023 était une opportunité pour le chef de l’Etat de revenir, dans son discours à la nation, sur les réalisations des quatre premières années de son premier mandat.
Il avait réaffirmé «le caractère social indiscutable de l’Etat algérien» et avait, entre autres, insisté sur la notion de reddition de comptes par «les responsables qui n’ont pas été en mesure d’accomplir les tâches qui leur ont été confiées». Comme il avait énuméré les défis rencontrés durant son mandat, dont la crise sanitaire due à la Covid-19 et les retombées de la guerre en Ukraine, le tout aggravé par les tentatives de sabotage par des éléments, qu’il a qualifiés de «résidus de la Issaba», en créant des pénuries, notamment d’oxygène dans les hôpitaux et de produits alimentaires.