Il a tué sa femme et leurs trois enfants : Le tribunal de Annaba condamne un homme à la peine de mort

04/03/2025 mis à jour: 10:31
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Le tribunal criminel de première instance du Conseil judiciaire de Annaba a prononcé cette semaine la peine de mort à l’encontre d’un homme reconnu coupable du meurtre de son épouse, Samia Djamouai, et de leurs trois enfants. Le crime d’une brutalité inouïe a été rapporté par la page «Féminicides Algérie». 

Le drame s’est déroulé le 30 août 2023, dans le quartier Bouzarrad Hocine, un quartier populaire de Annaba. Ce soir-là, ce qui aurait dû être une nuit ordinaire pour cette famille a viré au cauchemar. Samia Djamouai, âgée de 40 ans, a été tuée par son époux, un homme de 44 ans. 

Selon les conclusions de l’enquête, la dispute entre les époux a dégénéré lorsque l’homme a frappé sa femme à l’arrière du crâne avec un tournevis. Saignant abondamment, la victime a tenté d'appeler à l’aide, mais son mari l’a empêchée en lui couvrant la bouche, craignant d’éveiller leurs enfants. Face à sa résistance, il a fini par l’étrangler à l’aide de sa propre ceinture, mettant brutalement fin à sa vie.

Le drame ne s’est pas arrêté là. Le meurtrier s’est retrouvé face à ses trois enfants, âgés de 12 à 15 ans, dont des jumeaux. Témoins impuissants de l’horreur, ils ont tenté d’appeler à l’aide. Mais leur père a pris la décision de les faire taire à jamais :  un par un, il les a étranglés. Alors qu’il venait de commettre l’irréparable, un membre de la famille est entré dans l’appartement, découvrant la scène. Pris de panique, le meurtrier a tenté de se suicider en se jetant par la fenêtre, mais sa tentative a échoué. Il a été immédiatement interpellé par les forces de l’ordre.

«Contexte oppressant»

Lors de son procès, l’accusé a tenté de minimiser sa responsabilité, affirmant qu’il avait agi sous l’influence d’un «contexte oppressant» et en lançant un laconique : «Hasbi Allah wa ni’ma el wakil (Dieu est mon seul recours contre ceux qui m’ont poussé à commettre cet acte).» Paradoxalement, il a également vanté les qualités de son épouse, décrite comme une femme vertueuse et aimante. 

A l’issue des délibérations, la cour a prononcé la peine capitale, un verdict qui a résonné comme une réponse ferme face à un crime qui a choqué l’opinion publique. Ce quadruple homicide ravive les débats sur la violence domestique en Algérie. De nombreuses associations de défense des droits des femmes dénoncent un fléau qui continue de faire des victimes, souvent dans l’indifférence générale. 

En 2023, plusieurs féminicides ont été recensés dans le pays, relançant l’appel à un renforcement des lois pour mieux protéger les femmes et les enfants victimes de violences intrafamiliales. Si la peine capitale demeure en vigueur, aucune exécution n’a eu lieu depuis 1993, l’Algérie  appliquant un moratoire de facto sur la peine de mort.

 

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