Guerre contre Ghaza : Raids meurtriers à Nuseirat et attaques contre l’hôpital Kamal Adwan

02/11/2024 mis à jour: 09:01
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L'armée israélienne a bombardé l’hôpital Kamal Adwan, dans la ville de Beit Lahia

Au moins 47 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres ont été blessées dans des frappes qui ont ciblé, dans la nuit de jeudi à vendredi, le centre de la bande de Ghaza, a indiqué hier l’agence Wafa. 

Ces raids ont visé notamment les villes de Deir Al Balah, Al Nuseirat et Al Zouweida. L’agence d’information palestinienne qui cite des sources médicales a fait savoir qu’un grand nombre de victimes ont péri suite à un bombardement qui a visé des habitations à Nuseirat, en précisant que les maisons ciblées «accueillaient des déplacés venus d’autres régions». «Les forces d’occupation ont bombardé les maisons une première fois. Et après que les gens s'étaient précipités pour porter secours aux victimes et inspecter les effets des frappes, elles les ont bombardés à nouveau», relate Wafa. L’agence palestinienne ajoute que «les recherches se poursuivent pour retrouver des personnes ensevelies sous les décombres».


Au cours de la journée d’hier, au moins 10 personnes ont été tuées et plusieurs autres ont été blessées dans un nouveau massacre commis par l’occupation israélienne, en bombardant une école abritant des personnes déplacées dans le camp de réfugiés de Nuseirat, d’après l’agence Wafa. Un peu plus tôt, trois personnes dont un enfant ont trouvé la mort dans un autre raid sioniste sur le camp de réfugiés de Nuseirat. 

Dans la ville de Ghaza, deux civils ont trouvé la mort suite à une frappe ayant visé un groupe de gens dans la rue Baghdad du quartier Al Shujaiya, à l’est de la ville, fait savoir la même source. A Khan Younès, au sud de la bande de Ghaza, au moins trois Palestiniens ont été tués et d’autres ont été blessés après un raid contre deux véhicules sur la route côtière à l’ouest de la ville de Qarara. 


«L’hôpital fonctionne à peine après cette attaque»


Jeudi, l’aviation israélienne a bombardé l’hôpital Kamal-Adwan, dans la ville de Beit Lahia, au nord de la bande de Ghaza, ce qui a provoqué un départ de feu qui a incendié des fournitures médicales que l’hôpital venait de recevoir de la part de l’OMS. Selon le directeur des soins infirmiers à l’hôpital Kamal Adwan, Eid Sabbah, «certains membres du personnel avaient subi des brûlures après que la frappe a touché le troisième étage de l’hôpital», rapporte l’APS. 

Des responsables médicaux de l’établissement ont déclaré que «les services chirurgicaux seraient complètement suspendus après la frappe aérienne en raison des dégâts importants et des menaces persistantes pour la sécurité», ajoute la même source. Le ministère de la Santé de Ghaza a affirmé, pour sa part, qu’un certain nombre de travailleurs de l’hôpital Kamal Adwan ont été blessés dans les bombardements. «L’occupant a bombardé l’usine de dessalement, le service de dialyse, le service d’ingénierie et de maintenance, et les réservoirs d’eau à l’intérieur de l’hôpital», a-t-il alerté. 


Le patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a condamné avant-hier cette nouvelle attaque sur l’hôpital Kamal Adwan. «L’OMS condamne l’attaque de ce jeudi contre l’hôpital Kamal Adwan, qui a blessé certains membres du personnel de l’établissement», a-t-il dénoncé dans un message posté sur X. 


Cette «dernière attaque met gravement en danger la vie des patients», a-t-il prévenu, précisant que les forces d’occupation sionistes avaient «touché un espace de stockage contenant des fournitures vitales de l’OMS apportées lors de missions complexes». D’après le Dr Ghebreyesus, «l’hôpital fonctionne à peine après cette attaque».

 Les forces israéliennes avaient pris cet hôpital le 25 octobre. «Des dizaines de personnes avaient aussi été arrêtées, dont un chirurgien orthopédique travaillant pour Médecins sans frontières, le docteur Mohammed Obeid», rappelle l’AFP. 

Dans un message posté sur la plateforme X, MSF, qui était sans nouvelles du Dr Obeid, a confirmé que le chirurgien a bien «été arrêté par les forces israéliennes avec plusieurs membres de l'hôpital Kamal Adwan le 26 octobre». «Nous sommes très inquiets par la détention de notre collègue», s’alarme l’ONG. 


La Défense civile empêchée d’intervenir au nord de Ghaza

De son côté, la Défense civile palestinienne à Ghaza a annoncé avant-hier que toutes les opérations de sauvetage et de lutte contre les incendies dans le nord de l’enclave ont été suspendues «de force» pour le huitième jour consécutif. Et d’appeler dans un communiqué la communauté internationale, les institutions humanitaires, le Bureau des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) et le Comité international de la Croix-Rouge à «intervenir d’urgence pour permettre à ses équipes d’accomplir leur devoir humanitaire dans le nord de Ghaza». 

Le 23 octobre dernier, la Défense civile a annoncé qu’«elle avait complètement arrêté son travail dans le gouvernorat du Nord, après que l’armée (sioniste) a arrêté 5 de ses membres, en a directement ciblé 3 autres et a bombardé le seul camion de pompiers (dont elle dispose)». 

Le 5 octobre, l’armée d’occupation a lancé une campagne militaire d’envergure sur le camp et la ville de Jabaliya ainsi qu’une grande partie du nord de la bande de Ghaza. Cette campagne a fait plus d’un millier de morts. Qui plus est, le siège imposé à ce territoire est en train d’asphyxier des milliers de personnes, les laissant sans eau, sans nourriture et sans médicaments. 

Selon le ministère palestinien de la Santé à Ghaza, 43 259 personnes ont été tuées et 101 827 blessées dans l’enclave depuis le 7 octobre 2023. 55 Palestiniens ont été tués et 186 autres ont été blessés en 24 heures, entre jeudi soir et hier matin, précise la même source.  Mustapha Benfodil
 

 

 

 

 

SITUATION AU LIBAN : Mikati accuse Israël de refuser un cessez-le-feu

Le Premier ministre libanais a affirmé hier que «l’extension» des frappes menées par Israël signalait «son refus de tous les efforts déployés pour un cessez-le-feu» avec le Hezbollah, alors que des émissaires américains ont tenté de négocier un arrêt de la guerre. «L’extension, une nouvelle fois, de l’agression de l’ennemi israélien contre les régions libanaises (...) et le fait qu’il ait de nouveau pris pour cible la banlieue sud de Beyrouth par des raids destructeurs sont autant d’indicateurs qui confirment son refus de tous les efforts déployés pour obtenir un cessez-le-feu», a déclaré Najib Mikati dans un communiqué. L’aviation israélienne a mené au moins dix frappes hier à l’aube sur la banlieue sud de Beyrouth pour la première fois cette semaine, alors qu’elle poursuit ses raids intensifs sur le sud et l’est du Liban. Ces raids interviennent alors que deux émissaires du président américain Joe Biden ont tenté jeudi en Israël de trouver une issue à plus d’un mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah. Selon M. Mikati, «les déclarations israéliennes et les signaux diplomatiques que le Liban a reçus confirment l’obstination d’Israël à rejeter les solutions proposées». Le président du Parlement libanais, Nabih Berri, a lui aussi estimé que «depuis septembre à minima, Israël a laissé passer plus d’une opportunité pour un cessez-le-feu», selon ses propos rapportés par l’Agence nationale d’information libanaise Ani. Les deux responsables libanais ont tenu ces propos hier en recevant tour à tour le commandant de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), le général Aroldo Lazaro. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a affirmé jeudi aux émissaires américains qu’une trêve devait en priorité garantir la sécurité d’Israël. «J’apprécie beaucoup, beaucoup, le soutien américain, et ma politique est simple : quand c’est possible, je dis oui, mais quand il le faut, je dis non», a-t-il déclaré. Selon des médias israéliens, citant des sources gouvernementales, le plan élaboré par les médiateurs américains prévoit un retrait du Hezbollah des régions frontalières avec Israël dans le sud du Liban, ainsi que le retrait de l’armée israélienne de cette région, dont le contrôle reviendrait à l’armée libanaise et aux Casques bleus de l’ONU.
Au moins 1829 personnes ont été tuées depuis le début, le 23 septembre, des frappes israéliennes intensives sur le Liban, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.   AFP
 

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