La guerre commerciale initiée par les Etats-Unis se confirme. Elle vient de prendre de nouvelles proportions avec des surtaxes douanières ciblant trois pays : le Canada, le Mexique et la Chine.
Passé le sursis d’un mois accordé par Donald Trump, les importations américaines en provenance du Mexique et du Canada seront désormais taxées à hauteur de 25%, et de 10% pour les hydrocarbures canadiens. Mais ces mesures ne seront pas sans réaction de la part de ces pays, qui promettent de leur appliquer la réciprocité. Les importations américaines en provenance du Mexique et du Canada sont en effet taxées depuis hier à hauteur de 25%.
Le président américain, Donald Trump, selon l’AFP, accuse ses deux partenaires au sein du traité de libre-échange d’Amérique du Nord de ne pas assez lutter contre le trafic de drogue et l’immigration illégale. Au total, indique-t-on, 918 milliards de dollars de produits sont concernés, parmi lesquels, par exemple, les avocats produits au Mexique ou les voitures de diverses marques, y compris américaines, assemblées chez les deux voisins des Etats-Unis.
Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a, lui, promis de prendre des mesures de rétorsion en annonçant aussitôt la mise en place de droits de douane de 25% sur certains produits américains, pour un montant total de 155 milliards de dollars canadiens.
La présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, a, quant à elle, assuré que le Mexique avait «un plan A, un plan B, un plan C et un plan D» contre ces nouvelles taxes.
S’agissant de la Chine, la surtaxe est passée à 20% après un premier train début février imposant 10% de droits de douane additionnels sur les produits importés.
La Chine est le pays ayant le plus important excédent commercial avec les Etats-Unis pour les biens (295,4 milliards de dollars en 2024), selon l’AFP, qui cite le Bureau d’analyse économique, qui dépend du département américain du Commerce. La riposte de Pékin ne s’est pas fait attendre en annonçant des taxes de 10 et 15% sur une série de produits agricoles en provenance des Etats-Unis, allant du poulet au soja, déplorant une décision «unilatérale» de Washington.
L’UE prochainement visée ?
Cette riposte reste toutefois, a-t-on relevé, un cran en-dessous de l’offensive américaine, qui concerne l’ensemble des produits chinois entrant aux Etats-Unis. Si Washington persiste à mener une «guerre des droits de douane, une guerre commerciale ou toute autre forme de conflit, la Chine sera prête à l’accompagner jusqu’au bout», a, selon l’AFP, averti un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Outre les droits de douanes sus-indiqués, les Etats-Unis comptent également taxer les produits de l’agriculture de nombreux pays, avec une entrée en vigueur le 2 avril. Mais pas seulement, puisque, comme annoncé auparavant, Washington veut imposer de nouveaux droits de douane de 25% sur les importations d’acier et d’aluminium pour tous ses partenaires commerciaux. Les décrets signés par M. Trump doivent entrer en vigueur le 12 mars.
La Maison-Blanche, rappelle l’AFP, avait précisé courant février que pour l’acier et l’aluminium canadiens ou mexicains, cela s’ajouterait aux taxes nationales et porterait donc la surtaxe totale à 50%. Idem pour les importations d’automobiles qui seront imposées d’environ 25%, les semi-conducteurs et l’industrie pharmaceutique.
Le président américain compte imposer des droits de douane «réciproques» aux partenaires commerciaux des Etats-Unis à partir du 2 avril. L’Union européenne ne fait pas exception. Elle serait «prochainement» visée par une taxe de 25% sur ses produits à destination du marché américain, sans donner de date. Un excédent commercial en faveur de l’UE est estimé à 50 milliards de dollars par Bruxelles.
Des «droits de douane injustifiés imposés à l’UE (...) donneront lieu à des contre-mesures fermes et proportionnées», a menacé en retour la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, courant février.