Un recueil de chroniques poignantes vient de voir le jour pour dénoncer, avec une force inouïe, le génocide perpétré en toute impunité contre le peuple palestinien.
Intitulé Ghaza, ce recueil propose des chroniques intenses et percutantes, écrites avec une bonne dose de vitriol. Ce livre, qui vient de paraître aux éditions Dar El Qods El Arabi, est signé par le journaliste et écrivain Saïd Oussad, sous le pseudonyme Aka Moncef Wafi, paru dans le journal Algérie Presse. Ecrit avec un style cru et sans concession, ce nouvel opus se distingue par son ton acerbe et son regard acéré sur la tragédie à Ghaza.
Préfacé par Rabeh Sebaa, professeur des universités et écrivain, l’ouvrage qui compile des chroniques, parues durant la période allant d’août 2023 à novembre 2024, s’attaque frontalement aux grands principes de l’humanité, tout en mettant en lumière l’attitude des grandes puissances mondiales qui ferment les yeux devant la souffrance d’un peuple.
Ecrit avec une plume trempée dans l’acide des vérités tues, cet ouvrage déchire le voile de l’hypocrisie pour révéler les mécanismes d’un génocide, orchestré dans l’indifférence calculée et le cynisme des grandes puissances, qui, loin de protéger les innocents, ont permis aux bourreaux de continuer leurs horreurs.
Avec un style à la fois implacable et poétique, l’écrivain s’impose avec une écriture sans compromis, un mélange de poésie dramatique et de réflexion profonde, qui fait de ce recueil une œuvre magistrale pour ceux qui cherchent à comprendre non seulement le génocide lui-même, mais aussi le rôle de l’inaction internationale.
Le ton est donné dès les premières pages avec une chronique intitulée Ghaza, the year after, parue le 7 octobre 2024 : «Le 7 octobre a changé la face du monde. La Résistance palestinienne a franchi le rubicond, bousculant un statu quo fragile, mais ô combien réconfortant pour les frêles républiques et fantoches monarchies régionales». Consommateurs de discours à l’emporte pièces, passez votre chemin, ici ça carbure au langage cru. «La statue de la liberté a montré son hideux visage, celui du cynisme.
Et la balance de la justice a penché du côté des assassins de civils». Les chroniques détaillent comment, depuis octobre 2023, des dizaines de milliers de Palestiniens ont été tués, dont une majorité de femmes et d’enfants, sous les bombardements israéliens soutenus par des milliards d’aide militaire occidentale.
Les chroniques qui succèdent n’apporteront pas franchement un rayon de soleil dans les ténèbres de l’âme humaine. «Ghaza à 90% détruite, des hôpitaux bombardés, des écoles rasées et des réfugiés pourchassés. La faim, la soif, les maladies, des centaines d’orphelins errant entre les ruines d’une ville fantôme, à la recherche de la caresse d’une mère, courant derrière le sourire d’un père.
En face, le mythe de l’armée invincible, la plus morale du monde, a explosé en plein vol». Ces chroniques dressent une galerie de portraits unique en son genre. «Biden s’est endetté sur le dos de son peuple pour satisfaire les ordres des véritables maîtres de l’Amérique».
Des chroniques bel et bien ancrées dans la réalité cruelle, la plume de l’auteur, trempée dans le vitriol, est, à ce titre, d’une redoutable force incisive : «Des enfants tirés à bout portant, écrasés sous les décombres des ruines de Ghaza, affamés, gazés, phosphorés, sous-citoyens dans la plus belle république de la galaxie. Leur seule fierté est d’être Palestiniens, debout jusqu’à la mort».
La même noirceur et la justesse habite chacun de ses billets, chacune de ces tranches de vies palestiniennes démolies. «Ils sont tombés au champ d’honneur à un âge où les enfants de leurs âges, de par le monde, jouent au ballon, écoutent de la zik, vont à l’école et ont des rêves plein la tête».
La vie est une cruauté, en l’occurrence l’auteur nous sert des tranches de vies bien boucanées ; à chaque fois il réussit à nous émouvoir : «Pourquoi la Palestine ? Parce qu’elle est la mère des batailles, la dernière à mener contre la tyrannie et la barbarie d’une partie du monde qui se croit au-dessus de l’humanité. Parce qu’elle est une cause commune, pas seulement celle des Arabes et des musulmans, mais elle concerne tous les esprits libres et justes».
L’une des plus grandes barbaries de l’histoire humaine
C’est le récit de l’une des plus grandes barbaries de l’histoire humaine. Le livre, composé de chroniques saisissantes, décrit un génocide dont l’ampleur est ignorée par le monde : «Faut-il se taire et détourner le regard pour oublier cette impression d’impuissance qui vous prend à la gorge et la serre un peu plus fort à la vue de ce flot de sang et de ces fleuves de larmes qui se déversent dans les rues dévastées de notre inutile conscience ?
La question n’en est plus une, lorsque le doigt hésite à cliquer sur le ‘‘play’’ du doute ou à zapper le ‘‘mute’’ de l’indifférence. Ne pas cesser d’évoquer l’horreur en live qui secoue le monde, continuer à croire que notre ‘‘virtuelle’’ souffrance est la réponse à donner à ce faux sentiment de voyeurisme, aident à supporter ces images d’un autre âge, celui des croisades et de leurs lots de Martyrs».
A travers un style implacable, l’auteur n’épargne ni les responsables directs ni les spectateurs passifs qui, par leur inaction, ont permis à cette atrocité de se dérouler sous leurs yeux. L’écrivain choisit un ton dur, un langage sans filtre, un narratif à la fois direct et poignant, un style cru qui ne laisse aucune place à l’indifférence.
Les chroniques, au fil des pages, nous plongent dans l’horreur quotidienne vécue par les victimes palestiniennes, tout en dévoilant les ténèbres qui enveloppent l’inaction internationale : «Des suprémacistes blancs aux extrémistes religieux en passant par des racistes décomplexés, l’administration Trump 2 va gérer le monde et le conduire à sa destruction». L’auteur fustige le double langage des «démocraties».
Les Etats-Unis et l’Europe, tout en brandissant les droits de l’homme, bloquent systématiquement les résolutions de l’ONU visant à protéger Ghaza, tout en finançant l’arsenal génocidaire israélien. Les récits s’entrelacent dans un style romanesque qui rend la souffrance encore plus tangible, plus palpable.
Les mots de Saïd Oussad sont à la fois symboliques et réels, incarnent la douleur, la perte de sens, mais aussi la résistance. Les textes, tout en se maintenant à une distance de rigueur journalistique, ne manquent pas de se faire l’écho de ce cri du cœur que la communauté internationale a préféré ignorer.
L’auteur invite ses lecteurs à réfléchir à la responsabilité collective de l’humanité. Ce silence, aussi glaçant que complice, fait l’objet d’une critique acerbe. Alors que des milliers de vies sont anéanties, le monde observait, dans une paralysie absolue, le génocide se perpétrer. Le recueil décrit avec rage cette indifférence coupable, et surtout cette complicité, tacite ou manifeste, des puissances politiques et économiques qui ont non seulement tourné la tête mais ont même facilité l’impunité des responsables du génocide.
Chaque chronique se lit comme un coup de poing
A travers des mots tranchants, ce recueil soulève la question d’une hiérarchie internationale des souffrances humaines, où certaines vies comptent plus que d’autres. Chaque chronique se lit comme un coup-de-poing, chaque phrase est une invitation à repenser la manière dont les grandes puissances agissent - ou n’agissent pas - face à des crimes contre l’humanité. C’est un appel à la conscience collective. Au-delà de la colère et de l’indignation, ce livre est avant tout un appel à la conscience collective.
Par son ton acerbe, il invite ses lecteurs à ne pas tourner la tête, à ne pas se laisser endormir par le flot constant de nouvelles mondaines qui éclipsent ces horreurs. En mettant à nu les mécanismes du déni, l’auteur rend hommage à la mémoire des dizaines de milliers de victimes tout en appelant les lecteurs à une conscience plus vigoureuse, pour que ce génocide ne soit jamais oublié.
Ce recueil est une œuvre qui ne laisse pas indifférent. Il frappe fort, très fort, au cœur de notre conscience collective. Ce livre est une alerte, un cri de douleur et d’indignation, mais aussi un appel à ne pas laisser le silence devenir la norme face à l’injustifiable. L’écriture de Saïd Oussad se veut comme arme face à l’impunité internationale.
Ce recueil de chroniques émerge tel un cri étouffé. A travers des récits bruts, des analyses cinglantes et des portraits sans concession, l’auteur transforme l’encre en projectiles, visant directement les silences coupables et les complicités des plus puissants de ce bas monde. Le recueil dénonce aussi la fabrique du silence par les médias de la désinformation qui sévissent en occident.
Le recueil s’attaque aux médias, complices par manipulation. En Occident, les reportages sur Ghaza utilisent un lexique aseptisé pour masquer la réalité des bombardements barbares sur les écoles et les hôpitaux. L’ouvrage s’en prend également aux architectes de l’horreur : l’ouvrage dresse des portraits au scalpel. C’est une écriture contre la fatalité.
Ce recueil n’est pas qu’un constat désespéré : c’est un appel à l’insurrection des consciences face à ce génocide. L’auteur exige des sanctions contre Israël, un embargo sur les armes, et la reconnaissance des génocides occultés. Mais surtout, il rappelle que «les mots sont des balises dans la nuit de l’injustice», une arme pour briser les silences complices.