Ghaza, héroïque résistance !

03/01/2024 mis à jour: 02:33
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On ne se lasse pas de voir – et revoir – sur la chaîne satellitaire Al Jazeera ces scènes incroyables de combattants palestiniens détruire d’imposants chars israéliens et éliminer des groupes entiers de soldats.

Avec de simples RPG, de minuscules mortiers et de bonnes vieilles Kalachnikovs – celles-là mêmes qui ont équipé les révolutionnaires du monde entier – ils surgissent de nulle part, de leurs tunnels patiemment bâtis ou d’entre les dalles effondrées des habitations ghazaouies bombardées sans relâche.

Ils évoluent sans tenue de combat, poitrines découvertes, souvent pieds nus. Ils combattent pour la patrie et pour la liberté, à la différence de leurs adversaires, sans idéal, souvent des réservistes ramenés de force, quelquefois des mercenaires appâtés par le gain.

Présentés comme des militaires d’élite, ils se sont révélés incapables de la moindre victoire militaire sur Hamas et les autres groupes résistants. Aucun leader n’a été tué ou capturé alors que nombre d’officiers supérieurs israéliens ont été abattus, aux côtés de centaines de soldats.

A chaque cible atteinte, les résistants palestiniens crient «Allah Akbar», interpellant parfois l’analyste militaire d’Al Jazeera, le général à la retraite Fayez Al Douiri, pour en tenir compte dans ses comptes rendus quotidiens. Celui-ci a fini par faire partie du «champ de bataille», transmettant, aux côtés des journalistes de la chaîne qatarie, les victoires des résistants palestiniens à des millions de personnes dans le monde, plus particulièrement en Occident.

Une bataille de la communication vitale pour briser la chape de plomb posée sur la réalité du terrain à Ghaza : l’armée israélienne a interdit aux journalistes du monde entier de s’y rendre, tuant une centaine d’entre eux, en pleine mission et avec leurs badges bleus, la majorité étant des journalistes palestiniens.

Pour les Israéliens, le génocide ne devait se faire qu’à huis clos, comme la destruction totale de l’enclave de Ghaza. Il fallait à leurs yeux dominer la communication dans le monde entier, notamment occidentale, pour présenter leur pays comme une victime d’un certain 7 octobre avec le «droit de se défendre», mais sans référence à sa responsabilité historique dans le drame palestinien qui perdure depuis plus de 70 ans.

Les gouvernements occidentaux ont joué totalement le jeu avec eux, s’appuyant sur des cohortes de journalistes complaisants ou acquis et sur une armée de propagandistes présentés comme experts et triés sur le volet.

De grands médias, notamment audiovisuels, se sont mis à la disposition des maîtres de Tel-Aviv, quitte à verser dans l’ignominie qui consiste à se voiler les yeux devant l’effacement totale de la ville de Ghaza, ses 21 000 morts, les deux tiers de femmes et des enfants, ses 60 000 blessés, des traumatismes psychologiques infinis.

Sans oublier l’autre drame qui frappe la Cisjordanie où des centaines de morts ont été dénombrés depuis ces trois derniers mois avec des centaines d'arrestations et des expulsions de Palestiniens de leurs terres avec la complicité des militaires israéliens.

Même le drame des chrétiens de Palestine est ignoré par les capitales occidentales qui n'ont même pas osé condamner l'assassinat de ceux froidement exécutés ces derniers jours. Les colons ont redoublé de férocité et leur maître à penser, le sinistre Itamar Ben Gvir, ministre de Netanyahu, a appelé, pour l’année 2024, à l’éviction des habitants de Ghaza afin d’installer sur leur terre les anciens colons de Ghaza partis en 2005.

«Encourager l’émigration des habitants de Ghaza nous permettra de ramener chez eux les habitants de la zone frontalière et du Goush Katif», l’ancien bloc de colonies à Ghaza, a-t-il affirmé. Itamar Ben Gvir, chef du parti d’extrême droite Force juive, a été inculpé plus de 50 fois dans sa jeunesse pour incitation à la violence ou pour des discours de haine.

Un autre chef de l’extrême droite, le ministre des Finances Bezalel Smotrich, avait lui aussi exigé un retour des colons juifs à Ghaza et un exode de sa population palestinienne. Voilà ce que Tel-Aviv prépare politiquement pour l’année à venir, mais sans se soucier de la déroute militaire sans précédent de son armée sur le terrain de Ghaza.
 

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