Le représentant de l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD), George Murumba, a relevé l’importance de la coopération entre les pays africains, plus particulièrement ceux qui sont leaders dans le domaine des start-up.
Tomber de rideau hier sur la 3e édition de la Conférence africaine des start-up. Qualifié d’événement majeur, le plus grand du genre en Afrique, ce rendez-vous ayant pour thème «Ré-imaginer l’Afrique par intelligence artificielle» a rassemblé un grand nombre d’opérateurs économiques, plus de 200 experts, de décideurs et de promoteurs de start-up. Plus de 30 conférences ont été animées par des spécialistes en la matière, en sus d’un sommet ministériel africain tenu à huis clos et d’un sommet de l’intelligence artificielle regroupant des experts et des décideurs dans le domaine.
Ces derniers considèrent cette manifestation non seulement comme un forum essentiel pour établir des partenariats entre entreprises, mais également un espace d’échange d’idées, d’expériences et d’expertises, favorisant le développement d’une nouvelle vision des start-up axée sur l’intelligence artificielle.
Les débats ont porté sur les dernières innovations. Et c’est dans ce sens que le président du Conseil scientifique de l’intelligence artificielle (CSIA), le professeur Merouane Debbah, a présenté, devant un parterre composé de membres du gouvernement et de ministres africains, la première stratégie nationale de l’intelligence artificielle.
Celle-ci s’articule, explique-t-il, autour de plusieurs axes, dont la recherche, le développement des compétences, l’accompagnement des start-up, la mise en place de centres de données ainsi que l’identification des secteurs prioritaires, tels que la sécurité, l’agriculture, l’industrie et la santé.
Intervenant à cet effet, le ministre de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Noureddine Ouadah, a mis en avant les progrès réalisés par l’Algérie dans ce domaine, citant notamment la création de deux écoles nationales supérieures, l’une d’intelligence artificielle (Ensia), et l’autre de mathématiques (ENSM), ainsi que l’installation du CSIA chargé de l’élaboration de la première version de cette Stratégie nationale.
Le ministre a également souligné l’importance de mobiliser toutes les ressources humaines et matérielles pour accompagner ce «domaine sensible», précisant que «ce projet ambitieux» constitue «seulement un début» ,impliquant tous les secteurs et visant à positionner l’Algérie sur la voie des nations avancées dans cette technologie stratégique.
Il faut des start-up de haut niveau
De leur côté, les experts ont insisté, dans leur intervention lors d’une table ronde intitulée «Entrepreneuriat technique et environnement des start-up», sur la nécessité pour l’Afrique de multiplier le nombre des start-up afin d’attirer les investisseurs et de véhiculer surtout une image positive des pays africains, et ce, dans le but d’en faire une destination attractive à la hauteur de leurs potentialités.
Kamel Amroune, entrepreneur algérien dirigeant une start-up au Luxembourg, a affirmé que l’Afrique est appelée à augmenter significativement le nombre de ses start-up pour créer un marché attrayant pour les financements étrangers. Il cite l’exemple de certains pays ayant réussi à construire une image de nations en forte croissance, ouvertes à l’innovation.
Aussi, le représentant de l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD), GeorgeMurumba, a relevé «l’importance de la coopération entre les pays africains, plus particulièrement ceux qui sont leaders dans le domaine des start-up». L’objectif étant d’établir des normes pour définir la qualité et la compétitivité des start-up, afin de garantir leur présence sur la scène internationale et leur expansion.
L’expert a, en outre, indiqué que l’attractivité du climat des affaires repose sur trois piliers essentiels, à savoir la gouvernance, l’infrastructure financière solide et la mise en place d’incubateurs et d’accélérateurs d’affaires.
Parmi les autres experts, le Camerounais Clément Mugisa a affirmé que «les bailleurs de fonds et les investisseurs sont prêts à accéder au marché africain, mais recherchent des start-up de haut niveau, capables d’étendre leurs activités à plusieurs pays», précisant que les investisseurs privilégient les marchés riches en start-up et en opportunités, d’où la nécessité de créer davantage d’entreprises avant de lancer de nouveaux projets.
Par ailleurs, le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Sofiane Chaib, a souligné lors d’une table ronde portant sur «Le rôle de la diaspora algérienne et africaine», «l’engagement de l’Algérie à renforcer la coopération africaine dans les domaines de la transformation numérique et de l’intelligence artificielle, étant des piliers pour la relance de l’économie de la connaissance sur le continent».
Pour sa part, le directeur exécutif du centre technologique relevant de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale, Kareem Hassan, estime que «le continent africain est une pépinière de talents dans différents secteurs et les applications technologiques et l’intelligence artificielle font, selon lui, partie intégrante du processus de développement» et «sont à même d’accélérer la concrétisation des objectifs de développement durable (ODD)».
Notons qu’en marge des travaux de ce congrès, il y a eu l’organisation d’une exposition dédiée aux start-up. Celle-ci a été ponctuée par des rencontres bilatérales entre exposants. La motivation première de ces participants à cette manifestation qu’abrite l’Algérie était de décrocher des contrats de partenariat afin d’exporter leurs services au-delà des frontières de leurs pays respectifs.