Etats-Unis : le Nouvel An commence mal

04/01/2025 mis à jour: 20:25
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La nouvelle année commence mal pour les Etats-Unis.La Nouvelle-Orléans, Las Vegas et New York ont été la cible d'attaques violentes en moins de 48 heures à l'aube de cette nouvelle année. 

D'abord dans la nuit du réveillon, un ancien militaire, sergent de son état, inaugure le bal tragique et macabre qui fait 15 morts et une trentaine de blessés ! Le suspect a aussi ouvert le feu sur des policiers. «L'auteur des faits, selon la cheffe de la police, a tiré sur nos agents depuis son véhicule. Deux d'entre eux ont été touchés. Leur état est stable.» Le suspect avait un étendard de l’Etat islamique dans son véhicule.

 Assez suffisant pour soulever l’ire de l’ancien nouveau président des USA, qui depuis longtemps répétait à l’envi  sa théorie explosive. Barack Obama et son héritière politique Hillary Clinton sont, selon lui, les responsables de la création du groupe Etat islamique, avait-il déclaré devant une assemblée de pasteurs conservateurs, avant d’ajouter : «Ils sont les fondateurs de l’EI, car ils ont fait preuve de manque de jugement.» Cette fois-ci, et dans le même registre, il a de nouveau versé dans l’erreur en déclarant : «Quand je disais que les criminels qui arrivent sont bien pires que les criminels que nous avons dans notre pays, déclaration contestée à l’époque par les démocrates et les Fake news médias, mais elle s’est avérée vraie», avait tonné Donald Trump dans sa première déclaration à propos de l’attaque, qui a endeuillé la Nouvelle-Orléans. 

On peut en conclure qu’il est allé vite en besogne, en étant à côté de la plaque, sans avoir la moindre idée des faits. Cela lui a coûté d’être sèchement corrigé par les autorités sécuritaires. «Il s’agit bien d’un citoyen américain qui a commis ce massacre et non d’un ''criminel qui arrive'' aux Etats-Unis comme le suggérait Trump. Il s’appelle Shamsu Din Jabar  natif du Texas, a 42 ans, vit à Houston et a longtemps servi dans l’armée américaine, où il a été décoré lors de la guerre  en Afghanistan.» Selon la police, il a voulu écraser le plus de personnes. Il était farouchement déterminé à provoquer un carnage. Depuis sa retraite, il était agent immobilier. Son frère a témoigné. «Il était musulman depuis son jeune âge. Ce qu’il a fait ne représente pas  l’islam, il était en procédure de divorce et se trouvait en situation financière difficile.» 

Ainsi Jabar a mal fini, à l’instar de son alter ego de Las Vegas, également soldat. Coupables, mais aussi victimes des guerres auxquelles ils ont pris part, qui laissent inexorablement des traces indélébiles et des séquelles abominables et  cruelles. Des soldats américains, en nombre selon les statistiques, en ont en été lourdement affectés. 

En subissant des traumatismes psychologiques accumulés, qui donnent lieu à des bilans accablants. Selon les psychiatres, les haines  de soi développées, se transforment graduellement en haines d’autrui. Les autres, quels qu’ils soient, pourvu qu’ils aient une apparence humaine, deviennent de potentiels ennemis et de vraies cibles. L'obsession est d’en éliminer le maximum. Les constats sont bouleversants et les récents événements aux USA, si puissants, mais aussi vulnérables, en sont un exemple frappant. Ces faits monstrueux, encore inexpliqués, ont donné lieu  à une vive tension  et des interrogations au sein de la population américaine, peu habituée à ces postures. 

A quelques jours de l’investiture de leur Président  élu  qui prendra officiellement ses fonctions le 20 janvier 2025, l’image du véhicule Tesla, marque d'Elon Musk, potentiel «adjoint» du président Trump, conduit par le suspect, en flammes, devant l’empire de Trump, en plein cœur de la Nouvelle-Orléans, est tout un symbole qui nourrit les appréhensions les plus légitimes et les interrogations les plus fondées face à un danger qui peut survenir à tout moment... et qui met l'Amérique dans l'esprit de ses concitoyens pour qui la sécurité est quelque chose de sacrée, moins intouchable qu'elle ne l'était.
 

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