L’armée israélienne est la plus morale au monde», disait Bernard-Henry Lévy dès le début de l’invasion de Ghaza par l’armée israélienne en octobre 2023. D’autres laudateurs avaient tenu à peu près le même discours. On ne sait pas si le philosophe français, grand fervent d’Israël et qui a sillonné le monde dans des zones en guerre, a mesuré la gravité de ses propos.
Or, après une année d’agression contre le peuple palestinien suivie d’une guerre injuste contre le Liban, l’armée israélienne a démontré qu’elle est la plus cruelle, la plus lâche et la plus sadique de notre époque.
Déjà, presque 45 000 civils palestiniens, dont 70% de femmes et d’enfants tués, sans compter ceux qui sont encore sous les décombres et qui seraient au moins le double, ont été recensés par les Nations unies et pratiquement toutes les autres organisations internationales, à l’exception de l’Unesco qui s’est fait remarquer par un silence assourdissant et une absence totale sur le terrain. Israël s’est surtout distingué par ses punitions collectives et horribles.
Par exemple, son armée n’hésite pas, avec ses missiles guidés par l’intelligence artificielle à tuer 10 ou 200 civils s’il y a parmi eux un Palestinien ou un Libanais sur la liste des hommes à abattre.
Dimanche, à Beyrouth, elle a détruit tout un immeuble et tué tous ses habitants, parce que le chargé de communication du Hezbollah, un civil, y aurait trouvé refuge, selon elle.
La sauvagerie de l’armée israélienne est telle, que de nombreux pays, parmi ceux qui étaient des inconditionnels d’Israël, s’éloignent du pouvoir israélien, tout en condamnant ses crimes en Palestine occupée et au Liban, jamais Israël n'a été autant isolé et condamné par la communauté internationale. Il ne lui reste que les Etats-Unis pour le soutenir, contre toute logique devenant surtout des complices directs du génocide en cours, s’ils ne sont pas purement et simplement les directeurs des opérations. Ils ne craignent plus le ridicule quand, par exemple, ils appellent Netanyahu et sa bande «à la retenue», mais leur fournissent les armes de destruction massive pour exterminer le peuple palestinien. Joe Biden ne disait-il pas que «si Israël n’avait pas existé, on l’aurait créé».
C’est là sans doute un soutien fanatique et aveugle de Washington pour un pays paria et surtout très dangereux parce qu’il possède l’arme nucléaire.
C’est l’appui inconditionnel et multiforme des Etats-Unis, seuls contre tous, qui explique la sauvagerie des Israéliens qui se sentent assurés de l’impunité et qui s’apprêtent à doubler de férocité avec l’arrivée du messie Trump qui est en train de mettre en place une administration totalement acquise à Israël, dont la plupart des membres nient jusqu’à l’existence du peuple palestinien.
Le futur représentant des Etats-Unis au Conseil de sécurité de l’ONU est un inconditionnel de l’annexion de la Cisjordanie par Israël, de même que le futur ambassadeur américain à Jérusalem, sans parler du remplaçant d'Antony Blinken et qui depuis toujours s’est voulu plus israélien que les Israéliens et plus sioniste que les sionistes. Mais c’est surtout Netanyahu qui est en train de jouir.
Assoiffé de sang et de guerre, il se dit qu’avec Trump, plus personne ne lui parlera de paix et il aura totalement les mains libres pour exterminer ce qui reste des Palestiniens. Il est tellement mû par la haine, il n’a pas hésité à se débarrasser du général Yoav Gallant, le ministre de la Défense, pourtant aussi radical que lui, parce qu’il a refusé d’augmenter la cadence des bombardements, expliquant à son Premier ministre qu’il n’y a plus rien à détruire à Ghaza. Netanyahu a un plan jusqu’au-boutisme qu’il veut exécuter jusqu’à son terme. Plus connu sous le nom de «plan des généraux» israéliens à la retraite, et sorti du cerveau morbide du général retraité Eiland, il consiste en trois phases : évacuer, assiéger, affamer.
L’objectif dans une première étape est de vider le nord de Ghaza de ses Palestiniens pour les remplacer par des colons juifs et de l’annexer définitivement. Interrogé par une journaliste lundi sur la cruauté de ce plan, il a répondu avec cynisme : «Il vaut mieux qu’ils meurent de faim que sous les bombes», et a coupé brutalement la discussion. Un diplomate, n°2 du Conseil national de sécurité d’Israël, a révélé à une chaîne TV française qu'Antony Blinken a demandé à Netanyahu de rendre public ce plan, ce dernier a répondu catégoriquement par la négative.
Cela veut dire qu’il y aura une suite plus criminelle, qu’il y aura plus de négation des droits des Palestiniens, plus de malheur et de destruction au Liban et en Syrie. Israël est en train de donner l’exemple à tout régime aventurier, ennemi de la légalité internationale, l’appelant à s’engager dans la même voie que lui.