Le wali de Béjaïa multiplie les visites inopinées au niveau du chantier de l’usine de dessalement de l’eau de mer à Tighremt, dans la commune de Toudja, en prévision d’une visite, sur le point de conduire bientôt le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans la région, pour l’inauguration de la 5e SDEM relevant du premier programme d’urgence en vue de faire face au stress hydrique.
Ces sorties d’inspection fréquentes permettent de suivre de plus près l’évolution de ce chantier dont le coup d’envoi effectif des travaux de réalisation a été donné en juin 2022, pour un délai initial de 28 mois, et confié à des filiales spécialisées de Sonatrach.
Malheureusement, jeudi dernier, le premier magistrat de la wilaya s’est déplacé pour constater un incident de nature à retarder la livraison du projet, ayant connaissance de la complexité du site et du gigantisme du défi relevé par des compétences nationales.
La perturbation climatique ayant affecté la wilaya de Béjaïa, à l’est du pays, a provoqué de fortes houles, sur tout le littoral, finissant par arracher, dans la nuit du 30 au 31 mars dernier, un tuyau d’admission enfoui au fond de la mer.
La canalisation sert l’alimentation de l’usine, en eau de mer. A cet effet, le wali de Béjaïa s’est rendu sur le site afin de relever l’ampleur des dégâts avant de prendre les mesures idoines. «Cette visite a eu lieu suite aux perturbations météorologiques qu’a connues Béjaïa et qui ont fait bouger l’un des canaux alimentant la station», selon la cellule de communication de la wilaya. Le tuyau en question, long d’une cinquantaine de mètres, a été dérivé par la houle vers la côte de Saket, à environ dix kilomètres à l’est de Tighremt (Toudja), où est implantée la SDEM de Béjaïa.

«Diagnostic approfondi»
Le wali, qui a rencontré les représentants des entreprises à pied d’œuvre sur le chantier, notamment ceux de l’Entreprise nationale de canalisations (ENAC), de Algerian Energy Company (AEC) et de la Société algérienne de réalisation de projets industriels (Sarpi), s’est engagé à mettre tout en œuvre pour accompagner et appuyer ces opérateurs, pour lesquels la réalisation d’une station de dessalement reste une première pour leurs équipes.
Pour sa part, le représentant de la Compagnie algérienne de l’énergie (AEC) a rassuré «qu’une équipe d’experts procède depuis l’avènement de l’incident à un diagnostic approfondi de la situation afin de trouver les solutions appropriées».
Cela suppose que les ingénieurs vont certainement explorer un autre système permettant de fixer durablement le tuyau d’admission de l’eau de mer vers l’usine et d’aménager la façade maritime afin de protéger les installations d’éventuels déchaînements de la mer.
Pour rappel, la mise en eau de la station de dessalement de Béjaïa a été effectuée fin février 2025, soit 34 mois après le lancement effectif du chantier.
Cette opération consistait à acheminer les premières quantités d’eau dessalée vers le principal réceptacle en vue de tester les différents équipements.
Depuis l’annonce, par la présidence de la République, de la visite du chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, dans la wilaya de Béjaïa, les autorités locales travaillent d’arrache-pied afin de peaufiner en premier la SDEM de Tighremt, où les entreprises concentrent leurs efforts actuellement dans la viabilisation du site et la réalisation des VRD, entre autres travaux de finition.
D’autres projets importants, tels que le CHU de Béjaïa (prévu à Boukhlifa) et le Centre anti-cancer d’Amizour (CAC) auraient pu faire objet respectivement de pose de la première pierre et d’inauguration par le Président, n’était le retard qu’accusent les deux programmes en étude pour le premier et en réalisation pour le second.
Béjaïa
De notre bureau Nordine Douici