Le président Tebboune a insisté dans son discours sur la notion de reddition de comptes par «les responsables qui n’ont pas été en mesure d’accomplir les tâches qui leur ont été confiées». Il a ainsi indiqué avoir «récemment pris des décisions à contrecœur en mettant fin aux fonctions de responsables locaux qui ont failli».
Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a réaffirmé, lundi, dans un discours à la nation, prononcé à Alger devant les deux chambres du Parlement, le caractère social indiscutable de l’Etat algérien.
«J’œuvre pour la consécration des droits de tous les Algériens», a-t-il déclaré dans un long discours, soulignant qu’il «œuvrait pour que chaque citoyen algérien jouisse pleinement de ses droits, de Timiaouine (extrême sud du pays, ndlr) à Hydra (quartier huppé perché sur les hauteurs d’Alger)».
En évoquant la lointaine localité de Timiaouine, le chef de l’Etat a ainsi voulu revenir sur sa démarche orientée vers un soutien plus affirmé et volontariste de l’Etat algérien en faveur des localités les plus déshéritées du pays, et ce depuis son élection en 2019.
Il a, à ce propos, souligné l’intérêt qu’il a toujours porté aux zones d’ombre, à propos desquelles il a dit : «Je n’ai jamais abandonné les zones d’ombre, depuis que j’étais un simple responsable.»
Ancien Premier ministre, plusieurs fois ministre du temps du défunt président Abdelaziz Bouteflika, Abdelmadjid Tebboune a gravi tous les échelons de l’administration en qualité de commis de l’Etat : chef de daïra, wali, ministre délégué…
Dans son discours, il prend appui sur sa propre expérience et son vécu dans le pays profond où sa parole est attentivement scrutée, fusse-t-elle solennelle et percutante.
Le président Tebboune le sait, mieux que quiconque. Il a, par ailleurs, insisté dans son discours sur la notion de reddition de comptes par «les responsables qui n’ont pas été en mesure d’accomplir les tâches qui leur ont été confiées». Il a ainsi indiqué avoir «récemment pris des décisions à contrecœur en mettant fin aux fonctions de responsables locaux qui ont failli».
Lorsque l’heure des comptes sonnera
Revendication d’abord populaire, le chef de l’Etat a cependant le mérite de remettre sur la table une notion constitutive de tout Etat de droit qui, théoriquement, a l’obligation de garantir aux citoyens les conditions idoines pour une expression libre, un débat politique et d’idées sans aucune contrainte, sauf morale et éthique, et cette capacité qui sied à la collectivité de prononcer sa sentence lorsque sonne l’heure des comptes.
Devant les membres du Parlement, le président de la République s’est dit fier d’être présent «devant les représentants du peuple», qualifiant le Parlement algérien d’aujourd’hui de «premier jalon de l’Algérie nouvelle».
«Je témoigne de votre intégrité et du fait que vous représentez le premier Parlement élu loin de l’argent sale et de l’argent en général», a-t-il affirmé. Selon lui, le sens à donner au discours qu’il a adressé à la nation est d’abord l’expression d’une volonté politique d’expliciter la démarche présidentielle et d’en dresser le bilan en s’adressant, depuis le Parlement, à l’ensemble des citoyens algériens.
«Nous instaurons aujourd’hui une tradition louable où le Premier responsable du pays adresse un discours annuel au peuple devant les deux chambres du Parlement», a-t-il souligné, rappelant «avoir érigé le dialogue constructif en culture de gestion de la chose publique».
Evoquant la période d’avant 2019, le président Tebboune a précisé que si «la gouvernance s’est détériorée, la corruption s’est répandue et la vie politique a été altérée», la cohésion du peuple avec l’armée a permis de «déjouer les plans visant à déstabiliser l’Algérie».
Une déstabilisation que l’Algérie ne pourra continuer à déjouer, durablement et efficacement, qu’à travers le renforcement des acquis sociaux, politiques et économiques, et cet effort incontournable consistant à donner de l’espoir d’un avenir meilleur pour ses enfants.
Cela passe, forcément, par l’amélioration du niveau de vie des Algériens, la lutte contre les inégalités sociales, les injustices et les disparités en matière de développement et la consolidation des efforts consentis par l’Etat en direction de secteurs-clés tels que l’éducation, la santé, l’enseignement, la culture.
En ce qui concerne ses 54 engagements électoraux, le président Tebboune a souligné que «pour la première fois, un candidat à la présidentielle formule ses engagements», faisant remarquer qu’ «il ne s’agit pas de simples paroles de sorte que quiconque entend nous demander des comptes puisse le faire».