Le débat autour du projet de loi relatif à la protection et à la promotion des personnes aux besoins spécifiques s’est poursuivi hier à l’Assemblée populaire nationale (APN).
Présenté la veille par la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Soraya Mouloudji , ce texte de loi, selon les député, revêt une importance particulière, mais dans leurs interventions ils étaient nombreux à plaider pour une «nouvelle approche» permettant de faire de ces personnes aux besoins spécifiques une «catégorie active» dans la société.
Pour eux, cette frange ne veut pas des avantages, mais plutôt des facilitations, telles que l’accès aux lieux publics, à l’emploi, aux administrations, le transport pour leur permettre d’évoluer dans un environnement comme des personnes à part entière. Toumi Abdelkader du Rassemblement national démocratique (RND) reconnaît que le texte apporte des «éléments nouveaux» qui vont dans le sens de l’amélioration de la situation de ces individus, mais, d’après lui, ces derniers, plus particulièrement ceux résidant dans des zones éloignées ou dans un village rural où les routes sont pratiquement impraticables, sont confrontés à d’énormes difficultés.
«Ces personnes souffrent beaucoup et de ce fait il leur faut une aide psychologique et à notre avis, il faut revoir à la hausse l’allocation octroyée aux personnes en situation de handicap et ne disposant d’aucun revenu», plaide Toumi. Des députés ont estimé que l’Etat doit «renforcer» la lutte contre la discrimination, la maltraitance et l’exploitation.
Ils ont réclamé un département qui devrait se charger de l’éducation, de l’accueil et de l’insertion des enfants handicapés, après un diagnostic et selon les besoins. Saklouli Walid du Mouvement de la société pour la paix (MSP) précise que les personnes en situation de handicap aspirent à avoir leurs droits. Il rappelle les objectifs de ce texte qui vise, dit-il, non seulement à protéger les droits fondamentaux de ces individus mais aussi à leur offrir des «opportunités» réelles d’intégration sociale et professionnelle.
«Il faut que l’Etat respecte ses engagements envers cette frange de la société. Il faut mettre en place des mécanismes adéquats pour leur insertion professionnelle et sociale. Il y a une discrimination criante en matière d’emploi. Les personnes en situation de handicap sont très lésées dans le domaine de l’accès au poste de travail», relève-t-il.
Et de soutenir que l’actualisation de cette loi est fondée sur le principe d’insertion sociale, professionnelle et économique de ces personnes, notamment la garantie de postes de travail stables et de projets professionnels adaptés et le renforcement de leur participation d’une manière «efficace et complète» dans tous les domaines de la vie.
Reconnaître l’autisme comme un handicap
Nombreux aussi étaient les parlementaires qui ont évoqué les accidents de la route qui sont une cause majeure de handicap chez, notamment, les jeunes adultes. «Le facteur humain est certes parmi les premières causes qui entraînent les accidents de la route, mais l’Etat de nos routes est aussi un autre facteur aussi important qui provoque des accidents et qui est à l’origine de handicap», lance un député du MPS.
Il ajoute que «dans certaines villes, nos routes sont dans un état lamentable. Elles sont tout simplement impraticables, d’où cette hécatombe sur nos routes. Nous invitons le ministre des Travaux publics à se rendre à Oum El Bouaghi par route et non par avion pour constater de visu l’état catastrophique de la route».
Les locataires de l’hémicycle ont également appelé à multiplier les établissements d’enseignement et de formation spécialisés pour inclure toutes les catégories d’âge, et ce, dans le but de garantir le développement des compétences des personnes ayant des besoins particuliers. Certains intervenants ont souligné l’importance de créer les conditions propices pour que les personnes ayant des besoins spécifiques deviennent une force productive, contribuant au développement économique et social.
Les politiques qui soutiennent l’intégration de cette frange dans le marché du travail, tout en garantissant leurs droits à l’éducation, à la santé et à la mobilité. Ils appellent à une vision globale qui renforce leur dignité. Par ailleurs, beaucoup de députés ont évoqué le cas des autistes et à l’unanimité ont plaidé pour l’intégration de la catégorie des personnes aux besoins spécifiques. «L’autisme doit être reconnu comme un handicap et les personnes autistes doivent bénéficier de leurs droits en tant que tel», note une député.