De nouvelles perspectives s’ouvrent pour la coopération économique entre l’Algérie et l’Italie. Les deux pays cherchent, en effet, à consolider leurs relations sur ce plan. La visite hier en Algérie du vice-président du Conseil des ministres italien, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Antonio Tajani entre dans ce cadre.
Reçu par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, le chef de la diplomatie italienne a effectué cette visite dans le cadre du forum d’affaires entre les deux pays.
A la tête d’une importante délégation économique dont le groupe italien ENI, Antonio Tajani a évoqué avec son homologue algérien plusieurs questions. Les discussions entre les deux parties ont porté sur les progrès réalisés dans le cadre du renforcement des relations de coopération et de partenariat algéro-italiennes dans leurs diverses dimensions politique, économique et humaine. C’est ce qu’indique un communiqué rendu public à cet effet.
A cet égard, les deux ministres ont salué «la dynamique remarquable des relations bilatérales et l'intensité des échanges de visites et de consultations bilatérales». Ils ont évoqué «les échéances bilatérales à venir». Avec la tenue du forum d’affaires, les dossiers économiques se sont taillés la part du lion lors de cette visite.
Cette dernière est intervenue moins d’une semaine après l’obtention du groupe Bonifiche Ferarresi (BF) de l’acte de concession sur 36 000 hectares pour la réalisation d’un complexe intégré dans la filière céréalière à Timimoun pour un investissement de 420 millions d’euros. Un autre pas franchi dans la coopération entre les deux pays en attendant les conclusions du forum d’affaires et la signature d’autres projets dans divers secteurs.
Forte présence des entreprises italiennes en Algérie
Donner un nouvel essor aux relations économiques et commerciales est donc l’objectif principal de cette visite officielle. La coopération algéro-italienne, qui s'est consolidée au cours de ces dernières années, est appelée à la faveur de ce forum à passer à une autre étape.
La réunion qui a rassemblé des acteurs économiques des deux pays a permis d'examiner plusieurs projets d'investissement et de partenariat. Il est attendu que les résultats renforcent la dynamique des échanges algéro-italiens. L'Algérie est, rappelons-le, le premier partenaire commercial de l'Italie sur le continent africain. Et ce, avec des importations de gaz algérien importantes.
L’Algérie fournit à l’Italie 40% de ses besoins en gaz. Ce qui représente 8,48 milliards d'euros au cours des onze premiers mois de 2024, soit 85,3% des importations italiennes en provenance d'Algérie.
De son côté, l’Italie exporte vers l’Algérie des machines et les produits issus du raffinage du pétrole entre autres. Au cours des onze premiers mois de 2024, l'Italie a exporté des marchandises d'une valeur de 2,57 milliards d'euros vers l'Algérie. Les données officielles italiennes montrent en effet qu’entre janvier et novembre 2024, le volume total des échanges s'est élevé à 12,5 milliards d'euros contre 15,5 milliards au cours de la même période de l'année précédente.
L’on note par ailleurs une forte présence des entreprises italiennes en Algérie,en dehors de l'énergie. C’est le cas notamment dans les infrastructures et la construction, le secteur naval et l’automobile à travers l'usine Fiat d’Oran lancée en décembre 2024. A noter que plusieurs projets sont prévus pour l'Afrique dans le cadre du Plan Mattei présenté fin janvier 2024 à l'occasion des travaux du sommet Italie-Afrique.
Le plan en question repose «sur cinq piliers, à savoir l'éducation et la formation, l'agriculture, la santé, l'énergie et l'eau». L’Algérie est concernée par ce plan avec notamment le projet de BF à Timimoun .