A la veille du 1er mai, Journée internationale du travailleurs, le Front des forces socialistes (FFS) a organisé, au siège du parti, une conférence-débat consacrée à «la situation sociale et pouvoir d’achat, ainsi que les droits des travailleurs et libertés syndicales».
Des responsables d’organisations syndicales, des universitaires et des avocats en droit des affaires et économistes ont pris part à cette rencontre, qui vise à faire une autopsie de la situation qui prévaut dans le pays, sur ces thèmes étroitement liés et qui concernent de près les travailleurs algériens.
Les intervenants ont également suggéré des solutions aux multiples problèmes posés. Les projets de loi sur l’exercice syndical, le droit de grève et la prévention contre les conflits de travail, adopté récemment par le Parlement, ont été au centre des débats.
Les syndicats autonomes continuent de solliciter le président de la République pour leur retrait. Lyes Merabet et Messaoud Boudiba, respectivement président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSSP) et porte-parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste) ont expliqué pourquoi ces textes risquent de constituer un frein à l’adhésion des travailleurs à une organisation syndicale.
«Depuis notre création, nous n’avons cessé de demander la révision à la baisse du taux de représentativité, qui était de 20%, et ce, pour le ramener à 10%, mais au lieu de cela ce taux a été augmenté à 25%», constate le syndicaliste. «Un article du projet impose un quota pour les femmes et les jeunes, un autre article oblige le syndicat à remettre une copie du bilan moral et financier au ministère du Travail et un autre impose la limitation des mandats à 4 ans», indique le Dr Merabet.
Abondant dans le même sens, M. Boudiba estime que l’approche du gouvernement à travers le ministère du Travail est beaucoup plus instructive. «Dans notre combat, nous avons de tout temps plaidé pour le respect des lois de la République. Le travailleur algérien vit une situation insupportable engendrée par la hausse des prix et l’inflation galopante… Un Etat est aussi fort par ces syndicats», affirme-t-il en substance.
Pour sa part, Noureddine Bouderba, ancien syndicaliste et consultant en questions sociales, a affirmé que la «création d’un syndicat risque d’être un parcours du combattant».
A l’entame des travaux de cette rencontre, le premier secrétaire du FFS, Youcef Aouchiche, fait part de la dégradation du pouvoir d’achat du citoyen. «Les mesures prises pour redresser la situation, même si elles étaient nécessaires, restent insuffisantes.»
Aouchiche estime que «la valeur du travail doit être réhabilitée et la page des détournements et du gaspillage des ressources du pays doit être enfin tournée».