Anticipation des catastrophes météorologiques : Lancement de l’initiative «Des alertes précoces pour tous»

04/06/2023 mis à jour: 08:15
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Bâtiment de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) à Genève, Suisse - Photo : D. R.

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) vient de publier ses nouvelles conclusions sur le coût humain et économique des catastrophes d’origine météorologique à l’occasion de son congrès quadriennal, tenu récemment à Genève (Suisse) et axé sur la mise en œuvre de l’Initiative des Nations unies «Des alertes précoces pour tous».

Il en ressort que le réchauffement climatique d’origine humaine, amplifié par les phénomènes météorologiques extrêmes a causé plus de 2 millions de morts et 4 300 milliards de dollars de pertes depuis cinquante ans. Afin d’anticiper ces catastrophes, l’initiative en question est présentée tel un rempart.

Lancée, en novembre dernier, lors de la conférence sur le changement climatique (COP27) à Charm Al-Cheikh (Égypte), elle vise à rendre accessibles les services d’alerte précoce à tous les habitants de la terre d’ici à 2027. Actuellement, seule la moitié de la planète est dotée de ce genre de systèmes. Certains pays, très exposés à ces aléas, sont loin derrière. En conséquence, leurs pertes économiques représentent jusqu’à 30% du produit intérieur brut (PIB). Selon l’OMM, pour le cas des États insulaires en développement, «une catastrophe sur cinq a eu un impact équivalent à plus de 5%  du PIB, certaines ayant anéanti la totalité du PIB du pays».

Toutefois, ce dernier a souligné que l’amélioration des alertes précoces et la coordination de la gestion de ces phénomènes ont permis d’atténuer leur impact mortel. L’Agence onusienne a également relevé que le nombre de décès enregistré entre 2020 et 2021 était inférieur à la moyenne de la décennie précédente.

En Afrique, la sécheresse, est-il souligné, était à l’origine de 95% des 733 000 décès attribués aux catastrophes climatiques. L’OMM avait déjà démontré qu’un préavis de 24 h avant l’arrivée d’un phénomène météorologique dangereux permettait de réduire de 30% les dommages qui en résulteraient.Ainsi, une première série de 30 pays, particulièrement à risque, dont la moitié se situe sur le continent africain, a été identifiée pour bénéficier de ladite initiative en 2023.

Des progrès insuffisants

Un moyen de combler le retard accusé en matière de gestion des risques de catastrophes. «Les progrès mondiaux en matière de gestion des risques de catastrophe ont été faibles et insuffisants, mettant en péril les objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030», a déclaré la vice-secrétaire générale de l’ONU, Amina Mohammed, devant l’Assemblée générale, du 18 mai, et relative à l’examen des progrès dans la mise en œuvre du Cadre de Sendai.

Un accord historique conclu en 2015 vise à réduire les dommages, les pertes et les décès dus aux aléas naturels et anthropiques d’ici la fin de la décennie. Huit ans plus tard, quel en est le constat ? «Nous devons admettre que nos progrès n’ont pas suivi le rythme de l’urgence de nos jours. Le nombre connu de personnes touchées par les catastrophes a été multiplié par 80 depuis 2015», a affirmé le président de l’AG, Csaba Körösi, en alertant que «l’examen à mi-parcours constitue la dernière chance avant 2030 de changer collectivement de cap».Un nombre croissant de gouvernements ont établi ou amélioré des systèmes nationaux de comptabilisation des pertes.

Il est enregistré, en outre, une hausse significative du nombre de pays dotés de stratégies de réduction des risques de catastrophe. «Cependant, les progrès restent inégaux», atteste l’ONU. Et partant, une déclaration politique appelant à l’amélioration des mécanismes nationaux de partage des données et des analyses sur les risques en question, y compris aux niveaux régional et international, a été adoptée. 

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