Alors que L’OPEP+ est à nouveau soumise à la pression occidentale : Les Emirats arabes unis vantent «le rôle important de la Russie»

29/03/2022 mis à jour: 18:50
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Le ministre du Pétrole des Emirats arabes unis, Suhail Mohamed Al Mazrouei / Photo : D. R.

La déclaration des Emirats arabes unis, qui intervient à quelques jours de la réunion de l’Opep+, prévue le 31 mars, sonne comme un refus de «casser» l’alliance avec la Russie, et de laisser le marché dériver au gré des tensions géopolitiques.

La Russie est un membre important de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés et devrait rester dans le groupe», a déclaré hier le ministre de l’Energie des Emirats arabes unis, Suhail Al Mazrouei, lors d’une conférence sur l’énergie tenue à Dubaï.

«C’est une alliance appelée à durer ; c’est une alliance dont nous avons besoin», a encore souligné le responsable émirati, au plus fort de pressions renouvelées par les pays occidentaux – menés par les Etats-Unis – en vue d’amener l’Opep à augmenter la production et isoler la Russie.

La déclaration des Emirats arabes unis, qui intervient à quelques jours de la réunion de l’Opep+ prévue le 31 mars, sonne comme un refus de «casser» l’alliance avec la Russie, et de laisser le marché dériver au gré des tensions géopolitiques.

Les pays membres de l’OPEP+, dont l’Arabie Saoudite, ont jusqu’à présent résisté aux pressions américaines, en vue d’amener les pays du Golfe, notamment, à rompre leurs liens avec leur allié russe au sein de l’Opep+, d’une part, et de décider d’une augmentation des quotas à mettre sur le marché, loin du calendrier prévu, d’autre part. Malgré les pressions, l’Opep+ devrait décider, sauf retournement de dernière minute, d’une autre augmentation modeste de l’offre lors de sa réunion du 31 mars.

Au cours de sa dernière réunion, tenue début mars, malgré le déclenchement de la crise ukrainienne, le groupe a passé moins de 15 minutes à étudier le marché avant de prendre la décision  de s’en tenir à son plan d’augmentation progressive de la production. Suhail Al Mazrouei a déclaré lundi que l’alliance «n’ajoutera pas de pétrole si le marché est équilibré et que les quotas décidés sont suffisants par rapport à la demande». L’OPEP+ doit décider de sa stratégie «loin de la politique», a-t-il ajouté.

En attendant la prochaine rencontre de l’Opep+, le marché reste soumis à la volatilité au gré des informations liées notamment aux facteurs géopolitiques. Les prix du pétrole ont chuté hier de plus de 5 dollars par rapport à la clôture de vendredi, alors que les craintes d’une baisse de la demande de carburant en Chine ont augmenté suite à la décision de «verrouillage» du centre financier de Shanghai, pour freiner une flambée des infections à la Covid-19.

Les espoirs de nouvelles négociations de paix – en Turquie – entre la Russie et l’Ukraine ont également pesé sur les prix, ainsi que les tensions entre l’Arabie Saoudite et les Houthis au Yémen. Les contrats à terme sur le Brent ont chuté hier, au courant de la matinée, à environ 115 dollars le baril, après un pic à plus de 120 dollars atteint vendredi.

Les contrats à terme sur le brut américain West Texas Intermediate (WTI) ont baissé à 108 dollars le baril. Les deux contrats de référence avaient augmenté de 1,4% vendredi, enregistrant leurs premiers gains hebdomadaires en trois semaines, avec le Brent en hausse de 11,8% et le WTI en augmentation de 8,8%.

Le pétrole perd plus de 5%

Les prix du pétrole perdaient plus de 5%, lestés par un confinement partiel à Shanghai, la capitale économique de la Chine. Le baril de Brent de la mer du Nord, la référence européenne, pour livraison en mai cédait vers midi 5,33% à 114,22 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois chutait, quant à lui, de 5,60% à 107,62 dollars.

Selon les analystes, la baisse des prix d’aujourd’hui s’explique par les inquiétudes concernant la demande, maintenant que la ville de Shanghai, métropole chinoise, est entrée dans une phase de confinement partiel. La capitale économique chinoise de 25 millions d’habitants affronte sa pire flambée de Covid-19 depuis deux ans.

La politique chinoise stricte de zéro Covid entraînera des confinements répétés dans les principaux centres d’affaires, ce qui ne risque pas de laisser indemne la demande de pétrole en Chine, ont-ils souligné. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+), qui se réuniront jeudi, «accordera une attention particulière à la situation de la Covid en Chine», ont-ils encore relevé.

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