Au nord-ouest de Rafah, ville assiégée depuis plusieurs jours, au moins neuf Palestiniens, en majorité des enfants, sont tombés en martyrs, à la suite d’une attaque aérienne israélienne contre une maison.
L’occupant israélien continue de semer la mort et la désolation dans la bande de Ghaza. Et rien ne semble en mesure d’arrêter la folie meurtrière du gouvernement extrémiste de Netanyahu. Hier encore, l’armée d’occupation a intensifié ses frappes aériennes sur Ghaza, faisant plusieurs morts parmi les civils, dont deux médecins, a rapporté l’agence de presse palestinienne, Wafa, en citant des sources locales. «Muhammad Nimr Qazat et son fils Youssef, tous deux médecins, sont tombés en martyrs, lors d’un raid aérien sioniste dans le centre de l’enclave palestinienne.
Leurs corps ont été transférés vers l’hôpital des martyrs d’Al Aqsa à Deir Al Balah», a indiqué la même source. L’agence palestinienne affirme également que «plusieurs autres civils sont tombés en martyrs à l’aube, et des dizaines d’autres ont été blessés dans ces bombardements interminables». Au nord-ouest de Rafah, ville assiégée depuis plusieurs jours, au moins 9 Palestiniens, en majorité des enfants, sont tombés en martyrs, à la suite d’une attaque aérienne contre une maison. Un grand nombre de blessés ont été également dénombrés.
Les raids de l’occupation ont également ciblé, ajoute Wafa, le camp de réfugiés de Nussairat dans le centre de Ghaza, alors que des drones de l’armée sioniste ont tiré des coups de feu en direction d’ambulances, près d’une clinique relevant de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), dans le camp de réfugiés de Jabalia.
Toujours dans la journée d’hier, au moins deux autres Palestiniens sont tombés en martyrs et cinq autres ont été blessés, après des tirs intenses ciblant la périphérie sud du quartier d’Al Zeytoun au sud-est de Ghaza, touchant aussi des maisons à proximité de la mosquée Al Banna, faisant un martyr et six blessés.
Selon plusieurs médias, la ville de Rafah, toujours menacée par une offensive terrestre de l’occupant, se vide de plus en plus. Sommés d’évacuer les lieux, plusieurs milliers de personnes, en majorité des réfugiés ayant fui les zones du nord et du centre de Ghaza, ont quitté, selon une responsable de l’UNRWA, la partie ouest de la ville. «Tout le monde a très peur. Dans la nuit de vendredi à samedi, les bombardements n’ont pas arrêté. Ils ont bombardé depuis la mer, il y a eu des attaques de drones.
Et en plus, l’armée israélienne a fait des incursions très avancées dans la partie est de Rafah. Donc ces dernières 48 heures, les habitants ont décidé de partir, parce qu’ils ne sont plus en sécurité ici», explique Louise Wateridge, porte-parole de l’UNRWA, citée par RFI. Selon elle, le nombre de personnes poussées à nouveau à l’exode «dépasse certainement les 300 000».
Dans le même temps, la liste des victimes ne cesse de s’allonger. Selon le ministère palestinien de la Santé, l’agression israélienne a fait 35 034 morts dans la bande de Ghaza depuis le 7 octobre 2023. En 24 heures, au moins 63 morts supplémentaires ont été recensés, selon un communiqué du ministère qui fait état de 78 755 blessés en plus de sept mois de guerre.
Les aides bloquées
Face à cette situation, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, appelle à nouveau à un cessez-le-feu. «Je réitère mon appel, l’appel du monde entier, à un cessez-le-feu humanitaire immédiat, à la libération inconditionnelle de tous les otages», a-t-il déclaré, dans une allocution vidéo lors d’une conférence internationale de donateurs au Koweït, insistant aussi sur «une augmentation immédiate de l’aide humanitaire».
«Mais un cessez-le-feu ne sera qu’un début. Le chemin sera long pour se remettre de la dévastation et du traumatisme de cette guerre», précise le chef de l’ONU. Cependant, l’appel de Guterres ne trouve pas d’échos auprès de l’occupation. Même l’entrée des aides humanitaires à Ghaza est quasiment bloquée, selon l’ONU, depuis que les troupes israéliennes ont pénétré lundi dans l’est de Rafah et pris le point de passage frontalier avec l’Egypte. Selon le porte-parole de l’autorité des points de passages de Ghaza, Hicham Adwan, cité par l’AFP, «des véhicules militaires israéliens ont avancé depuis la frontière (...) sur environ 2,5 kilomètres en profondeur».
L’ONG Médecins sans frontières (MSF) estime, de son côté, que les opérations israéliennes dans la ville de Rafah «rendent impossible la fourniture d’une assistance médicale vitale», ajoutant avoir commencé à évacuer 22 patients de l’hôpital de campagne à Rafah. Alors que la situation humanitaire ne cesse de se dégrader sur le terrain, le président américain Joe Biden laisse entendre que le cessez-le-feu est conditionné par «la libération des otages». «Il y aurait un cessez-le-feu demain, si le Hamas libère les femmes et les personnes âgées en otages», déclare-t-il.
Joe Biden explique, dans une déclaration faite samedi soir, que «l’attention du monde est actuellement dirigée vers la bande palestinienne de Ghaza et que son administration suit également de près les derniers développements dans cette région». «Israël avait déclaré que le cessez-le-feu dépendait de la libération des otages par le Hamas. Cela pourrait être possible rapidement si un pas était fait dans ce sens», soutient-il. Cette déclaration est considérée par le mouvement Hamas comme «un revers pour les négociations en cours», afin de parvenir à un accord de cessez-le-feu.