Dans une déclaration à la presse, le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakary Yaou Sangaré, qui était en visite mardi à Alger, a salué le rôle de l’Algérie dans le règlement des crises que le Niger a eu à affronter par le passé.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a reçu, mardi, à Alger, son homologue nigérien, Bakary Yaou Sangaré, en visite de travail en Algérie.
Les discussions entre les deux responsables, a indiqué un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères, ont été axées sur les relations de coopération entre les deux pays qui partagent 951 kilomètres de frontières et entretiennent depuis longtemps de bons rapports ainsi que des liens solides notamment sur le plan politique.
Les deux ministres se sont, en effet, longuement entretenus sur l’évaluation des relations de coopération entre l’Algérie et le Niger dans différents domaines. Il a ainsi été question de projets économiques de dimension régionale, notamment, dorsale dessinée par la route transsaharienne, et ce, au regard de son rôle dans le développement au Sahel.
Le projet de la transsaharienne est, surtout, destiné à désenclaver un certain nombre de pays africains et devrait faciliter les échanges à l’échelle continentale.
Par ailleurs, les deux ministres ont passé en revue les développements de la situation dans la région, notamment la crise au Niger. Le ministre nigérien des Affaires étrangères, Yaou Bakary Sangaré, n’a pas manqué de saluer le rôle de l’Algérie dans le soutien à son pays pour sortir de la crise actuelle.
Il a, à la suite de son entretien avec M. Attaf, souligné le caractère exceptionnel des relations entre les deux pays. Il s’est aussi félicité de la qualité de ces relations, évoquant des projets communs mais aussi le rôle qu’a toujours joué l’Algérie dans la résolution des crises qu’a connues son pays.
Dans une déclaration à la presse, Yaou Bakary Sangaré a évoqué la coopération entre les deux pays et les possibilités de son renforcement, notant que les deux parties ont évoqué, lors de leur entretien, un certain nombre de projets communs.
M. Bakary Sangaré a aussi abordé la situation politique au Niger et le rôle que joue l’Algérie qui «a toujours été aux côtés» de son pays. «L’Algérie a toujours été du côté du Niger dans toutes les crises que le pays a eu à affronter par le passé», a-t-il déclaré, ajoutant : «Nous avons toujours été satisfaits de la manière dont l’Algérie a servi de médiateur de bons offices à chaque fois qu’il y a eu un problème au Niger.»
Yaou Bakary Sangaré précisera que le Niger est «aujourd’hui en pleine médiation avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao)». «(…) Je suis venu faire le point avec mon frère algérien pour lui expliquer la dynamique dans laquelle nous nous trouvons actuellement», a-t-il ajouté.
«La médiation avec la Cédéao est en bonne voie, nous espérons que très rapidement nous laisserons toute cette situation derrière nous et que nous parviendrons à trouver une sortie de crise rapide par rapport à la situation que nous traversons actuellement», a-t-il mentionné.
Bakary Sangaré a affirmé que «la sortie de crise espérée» devrait permettre «(…) de nous concentrer sur le travail qui (nous) attend pour le retour à l’ordre constitutionnel et pour les actions de développement de notre pays».
Rappelons que l’Algérie a lancé une médiation au Niger, au lendemain du coup d’Etat du 26 juillet, tout en adoptant une position intransigeante concernant une intervention étrangère pour rétablir le président déchu Mohamed Bazoum dans ses fonctions. Une médiation malheureusement «contrariée» quelques semaines après son lancement.
La séquence a quelque peu jeté un coup de froid sur les relations entre les deux pays. Cet épisode relève désormais du passé, puisque les relations diplomatiques entre Alger et Niamey connaissent clairement aujourd’hui un réchauffement.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune avait, faut-il souligner, en août dernier, exprimé la volonté d’Alger de trouver une solution pacifique au Niger. «Nous sommes prêts à aider les Nigériens à s’unir», avait-il déclaré lors d’une rencontre avec des journalistes de la presse nationale.
«Il n’y aura aucune solution sans nous, avait-il lancé. Nous sommes les premiers concernés (par la situation au Niger, ndlr).»
Pays frontalier du Niger, l’Algérie s’est très tôt impliquée dans la recherche d’une solution diplomatique à la crise à laquelle est confronté le Niger, en rejetant catégoriquement l’option militaire envisagée par la Cédéao et soutenue par la France. Celle-ci vient d’ailleurs de rapatrier il y a à peine quelques jours ses derniers soldats qui étaient stationnés à Niamey.