215 établissements éducatifs touchés à Ghaza, dont 77 complètement détruits : Le spectre d’une deuxième année blanche menace la scolarité des élèves

06/11/2024 mis à jour: 09:01
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D’après un nouveau bilan des victimes de la guerre contre Ghaza rendu public hier par le ministère de la Santé dans la bande de Ghaza, les exactions israéliennes ont fait jusqu’à ce mardi 43 391 morts et 102 347 blessés depuis le 7 octobre.

Pour la deuxième année consécutive, les élèves et les étudiants palestiniens de la bande de Ghaza ne sont pas près de retourner à l’école ni de cirer les bancs des amphis.

 Dans un communiqué publié ce mardi, le ministère palestinien de l’Education dresse un bilan effroyable de la catastrophe pédagogique causée par la guerre dévastatrice que mène depuis plus d’une année l’occupant israélien contre Ghaza et la Cisjordanie. En tout, quelque 11 923 élèves et étudiants palestiniens ont été tués et 19 199 ont été blessés depuis le 7 octobre 2023 selon les autorités palestiniennes. Dans la bande de Ghaza, la communauté scolaire et universitaire déplore la perte de 11 808 élèves et étudiants, tandis que 18 596 autres ont été blessés. 

En Cisjordanie, 115 élèves et étudiants ont été tués et 603 autres ont été blessés. En outre, 148 enseignants et 450 élèves et étudiants de Cisjordanie croupissent dans les geôles israéliennes. Côté encadrement, 561 enseignants et administrateurs sont tombés en martyrs et 3 729 ont été blessés dans la bande de Ghaza. S’agissant des établissements scolaires, la même autorité précise que 341 écoles publiques et universités et 65 bâtiments de l’UNRWA ont été bombardés et vandalisés dans la bande de Ghaza. 

Parmi ce patrimoine, 77 établissements ont été complètement détruits, 138 ont été gravement endommagés à Ghaza. En Cisjordanie, 84 écoles et 7 universités ont été prises d’assaut et vandalisées. Le ministère palestinien de l’Education fait savoir par ailleurs que 788 000 élèves et étudiants de la bande de Ghaza sont privés d’école. La plupart d’entre eux souffrent de traumatismes psychologiques dû aux violences dévastatrices qu’ils subissent depuis plus d’une année. 


25 Palestiniens tués à Beit Lahia 

Et ce cauchemar n’est pas près de prendre fin. Hier, 25 Palestiniens dont 13 enfants ont été tués suite à un bombardement par l’aviation israélienne d’une zone d’habitation à l’aube dans la ville de Beit Lahia, rapporte l’agence Wafa. La même source ajoute qu’au total, ce sont 29 personnes au bas mot qui ont péri, dont des enfants, suite à des raids de l’armée sionistes menés tôt hier matin dans divers secteurs de la bande de Ghaza. « Au moins 29 citoyens, dont des enfants et des femmes, sont tombés en martyrs à l’aube aujourd’hui, mardi, lorsque l’aviation de l’occupant israélien a bombardé des maisons et des tentes abritant des personnes déplacées dans plusieurs zones de la bande de Ghaza, notamment Beit Lahia, Deir Al-Balah, Al Zawaida et Khan Younès » détaille l’agence d’information palestinienne. Outre Beit Lahia qui a enregistré le plus de pertes au cours de la journée sanglante d’hier, quatre Palestiniens ont été fauchés par des tirs de missiles israéliens dans le camp de réfugiés de Jabalia, toujours au nord de l’enclave, après qu’un avion de chasse sioniste ait « pris pour cible une maison dans la zone d’Al-Alami», d’après Wafa. Quatre autres civils ont trouvé la mort à Al Zawaida, au centre de l’enclave assiégée, tandis qu’à Deir al Balah, deux personnes ont été décimées suite au bombardement d’une tente abritant des déplacés. « Dans la région de Ma’an, à l’est de Khan Younès, trois civils, dont un enfant, sont tombés en martyrs lorsqu’une tente abritant des personnes déplacées a été prise pour cible » révèle également l’agence palestinienne.


Une baisse effarante de l’aide autorisée à entrer

Par ailleurs,  la Défense civile de Ghaza a fait savoir hier que 13 personnes ont été tuées par des frappes aériennes israéliennes dans la nuit de lundi à mardi. « Sur les 13 personnes tuées, quatre ont péri lorsqu’une frappe israélienne a touché une maison familiale dans l’est de la ville de Ghaza (nord) » a déclaré à l’AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal. Trois autres personnes ont été tuées et plusieurs blessées lorsqu’une dans une autre attaque contre une tente de réfugiés à l’est de la ville de Khan Younès, ajoute Mahmoud Bassal. « Des secteurs entiers de la bande Ghaza ont été réduits à l’état de ruines et la quasi-totalité de ses 2,4 millions d’habitants ont été déplacés au moins une fois pendant la guerre entre Israël et le Hamas qui a provoqué une grave crise humanitaire dans le territoire palestinien » note l’AFP.

Outre les cortèges de morts qui viennent allonger chaque jour un peu plus la liste déjà très longue des victimes palestiniennes de l’acharnement israélien, il faut insister sur le désastre humanitaire que représente Ghaza. Parmi les facettes de ce désastre apocalyptique, la famine qui ravage l’énorme camp de concentration qu’est devenu le minuscule territoire dévasté. 

La malnutrition s’est aggravée, faut-il le souligner, depuis la limitation du trafic routier autour des points de passage vers Ghaza, si bien que les flux d’acheminement de l’aide humanitaire ont été réduits de façon drastique. Selon Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’UNRWA, l’entité sioniste a réduit le nombre de camions d’aide autorisés à entrer dans la bande de Ghaza à seulement 30 par jour durant le mois d’octobre. 

« Seulement 30 camions d’aide sont entrés  par jour à Ghaza au cours du mois dernier, ce qui est le niveau d’aide le plus bas depuis longtemps » a affirmé en effet M.Lazzarini dans un message publié ce lundi sur la plateforme X. D’après le chef de l’UNRWA, « ces aides ne peuvent pas répondre aux besoins de plus de deux millions de personnes à Ghaza, dont la plupart souffrent de faim et de maladies ».

 La quantité d’approvisionnements autorisés « ne représente que 6% des fournitures humanitaires qui entraient à Ghaza » avant le début de la campagne impitoyable israélienne contre Ghaza, précise le responsable onusien. Il faut savoir qu’avant la guerre, 500 camions d’approvisionnement en denrées alimentaires, en moyenne, entraient quotidiennement à Ghaza.  Mustapha Benfodil
 


 

Plus de 50 pays appellent à stopper la vente d’armes à Israël

Plus de 50 pays ont demandé au Conseil de sécurité et à l’Assemblée générale de l’ONU de prendre des mesures immédiates pour mettre fin à la vente ou au transfert d’armes à l’État hébreu, rapporte l’agence Wafa. Les initiateurs de cet appel ont insisté sur le fait qu’il existe des motifs raisonnables de soupçonner que ce matériel militaire sera utilisé dans la guerre contre Ghaza. 

Dans une lettre adressée à ces deux instances de l’ONU ainsi qu’au secrétaire général António Guterres, la cinquantaine de pays qui ont initié cette procédure accusent l’occupant israélien de violer continuellement les lois internationales à Ghaza et dans le reste des territoires palestiniens occupés, ainsi qu’au Liban et dans le reste du Moyen-Orient. « Le nombre impressionnant de victimes civiles, principalement des enfants et des femmes, dû aux violations continues du droit international par Israël, la puissance occupante, depuis plus d’un an, est intolérable et inacceptable » dénoncent les pays signataires de ce document. 

« Nous devons agir de toute urgence pour mettre fin aux souffrances humaines extrêmes et à l’instabilité régionale qui menace d’éclater en une guerre totale dans la région » insistent-ils. A travers cette lettre, les pays concernés demandent en outre au Conseil de sécurité des Nations unies de « déclarer un cessez-le-feu immédiat pour arrêter cette catastrophe (en Palestine) », de « prendre des mesures pour mettre en œuvre les résolutions précédentes visant à protéger les civils » et d’émettre « une résolution claire pour arrêter le transfert d’armes à Israël ». 

D’après l’agence d’information palestinienne Wafa, « des sources diplomatiques turques ont indiqué précédemment qu’Ankara avait lancé une initiative au sein des Nations unies pour mettre fin à la vente d’armes et de munitions à Israël ». Wafa précise que la lettre adressée au Conseil de sécurité de l’ONU « a été signée par 52 pays, la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique ». Mustapha Benfodil

 

 

 

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