Quels sont les faits marquants à la Bourse d’Alger en 2024 ?
La Bourse d’Alger a connu le 26 mars 2024 l’introduction du Crédit populaire d’Algérie (CPA) au compartiment principal / marché titre de capital, par l’ouverture de son capital social à hauteur de 30% par appel public à l’épargne via une première opération d’offre publique de vente de 22 millions d’actions, susceptibles d’être augmenté à 60 millions d’actions au prix de 2300 DA par action. Il y a eu également la mise en place de nouveaux mécanismes d’animation du marché à travers un contrat de rachat par la société de ses propres actions cotées en Bourse, un contrat de liquidité sur les valeurs mobilières cotées en Bourse et l’animation des valeurs mobilières cotées en Bourse (marketmakers)
L’on retiendra par ailleurs la mise en place des conditions et des modalités d’inscription des promoteurs en bourse, l’agrément de la société InvestMarket, en tant qu’Intermédiaire en Opérations de Bourse (IOB) et l’adhésion de la Société de gestion des valeurs mobilières au guichet unique lancé par la Commission d’observation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob). Et ce, en plus de l’organisation de rencontres, les entreprises et les associations en sus des formations dispensées aux cadres du CPA et de la banque Essalem.
L’arrivée du CPA sur le marché boursier a, certes, augmenté la capitalisation boursière, mais qu’en est-il des échanges sur le marché secondaire ? Quid de la liquidité ?
Pour répondre à votre question, je citerai quelques indicateurs.
Nette progression de la liquidité sur le marché secondaire à travers :
• Évolution du nombre d’ordres présentés en Bourse de : 3035 à 12 097, soit 298,58%
• Evolution du volume d’ordres présentés en bourse de : 4 478 301 à 21 846 822, soit 387,84%
• Evolution du volume transigée de 940 505 à 1 279 766, soit 36,07%
• Evolution de la valeur transigée DA de : 503 249 325,00 à 2 755 158 466,00, soit 447,47%
• Evolution du nombre de transactions de : 277 à 1249, soit 350,90%
• Evolution de la capitalisation boursière
de : 71 Mrds à plus de 521 Mrds, soit 633,80%.
Devrait-on s’attendre à des échanges plus dynamiques avec l’entrée en Bourse de la Banque de développement local (BDL), la startup Moustashir et l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy prochainement ?
L’entrée prochaine en Bourse de la BDL va certainement dynamiser davantage le marché boursier, avec deux banques publiques cotées sur le marché principal, la capitalisation boursière bondira pour atteindre les 700 Mrds DA.
De plus, le marché connaîtra un plus grand volume d’échanges (transactions boursières).
Moustashir est par ailleurs la première start-up qui est coté depuis le 14 janvier 2025 au compartiment croissance. C’est un signal prometteur pour que d’autres start-up s’intéressent à la Bourse.
Où est le processus de digitalisation des opérations en Bourse ?
La mise en place du nouveau système de cotation digitalisé permettra d’effectuer des transactions de vente et d’achat, directement en ligne (première étape : les IOB ne se déplaceront plus en bourse).
La SGVB est en phase finale des essais qui a impliqué l’ensemble des acteurs. La deuxième étape consiste en l’introduction de nouveaux outils digitaux qui permettront de faciliter l’accès des investisseurs aux titres, d’améliorer la liquidité du marché et de rendre les transactions plus rapides et plus sécurisées.
Quid du lancement des Sukuk ?
L’Algérie a récemment franchi une étape significative en matière de diversification de ses sources de financement en introduisant les Sukuk souverains. Ces instruments financiers islamiques permettent aux investisseurs de détenir une part de copropriété sur les bénéfices des actifs ou des projets, se distinguant ainsi des obligations conventionnelles qui reposent sur le versement d’intérêts.
La loi de finances 2025 autorise le Trésor public à émettre des Sukuk souverains sur le marché boursier. Cette initiative vise à réduire la dépendance aux moyens de financement traditionnels et à attirer de nouveaux investissements en renforçant l’inclusion financière et en s’appuyant sur les outils de la finance islamique. Les sukuk souverains constitueront un outil supplémentaire pour financer les investissements publics, augmentant ainsi la valeur et le volume des échanges sur le marché des valeurs mobilières.
Pour préparer le lancement du marché des Sukuk souverains, la Bourse d’Alger a adopté un nouveau règlement général, approuvé par la Cosob. Ce règlement prévoit la création de ce marché aux côtés des obligations conventionnelles existantes.
Propos recueillis par Samira Imadalou