Volonté d’apaiser la tension entre Alger et Paris : Les signes se font nombreux

26/03/2025 mis à jour: 04:33
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Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères

Prédisposition d’acteurs politiques à jouer les médiateurs entre Alger et Paris, visite envisagée en Algérie du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, appels à reprendre langue par la voie diplomatique… 

Les signes d’une volonté d’apaiser la tension entre l’Algérie et la France se font nombreux de l’autre côté de la Méditerranée suite à l’intervention médiatique du président Tebboune, retransmise samedi soir par la télévision nationale. 

L’information sur un déplacement «probable» de Barrot à Alger a été donnée, lundi, par Le Figaro dans un décryptage consacré aux relations algéro-françaises. «Dimanche matin à Paris, dans les coulisses de la diplomatie, on ne cachait pas une certaine satisfaction», rapporte ce média qui évoque d'un ton prudent : «Tout est encore très fragile», mais «un peu plus léger» qu’il y a dix jours. «Tous les messages pour se dire qu’on est prêts à dialoguer les uns avec les autres sont passés. 

Maintenant, on va essayer de concrétiser tout ça», ajoute Le Figaro qui se réfère à des sources diplomatiques. Le chef de l’Etat avait indiqué, samedi passé, que la question des relations entre l’Algérie et la France se discute en coordination avec le président français, Emmanuel Macron, estimant que celui-ci demeure l’«unique point de repère» dans cette relation. 

«On garde comme unique point de repère, le Président Macron. Nous travaillons ensemble. Il y a eu, c’est vrai, un moment d’incompréhension, mais ilreste le président de la République française, et personnellement, tous les problèmes doivent se régler soit avec lui ou avec la personne qu’il délègue, en l’occurrence son ministre des Affaires étrangères, à juste titre», a précisé M. Tebboune. Il avait indiqué, en outre, que l’Algérie et la France «sont deux Etats indépendants : une puissance africaine et une puissance européenne et deux Présidents travaillant ensemble. Tout le reste ne nous concerne pas». 

«On ne doit jamais renoncer…»

Après la prise de parole du président Tebboune sur l’état des relations entre les deux pays, la réaction des officiels français n’a pas trop tardé. La première réaction a été faite dimanche sur le plateau du « Grand Rendez-vous Europe 1/Cnews/LesEchos». 

L'invitée de l’émission, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a affiché son optimisme quant à un éventuel apaisement des tensions entre les deux pays. «C’est un bon signal», a-t-elle affirmé en réponse aux propos du président Tebboune. Pour Sophie Primas, les paroles du chef de l’Etat pourraient être «un premier pas vers une reprise du dialogue et une normalisation» des relations bilatérales. «Nous sommes déterminés à retrouver avec l’Algérie des relations normales», a-t-elle dit. 

Des personnalités politiques françaises se distinguant par une attitude loin de toute hostilité envers l’Algérie se sont également exprimée pour appeler à l’apaisement.  

Invitées sur le plateau de BFMTV le dimanche 23 mars, Ségolène Royal s’est montrée prête à jouer un rôle de médiateur entre la France et l’Algérie. Evoquée parmi les personnalités politiques françaises respectables par le président Tebboune, l’ancienne ministre socialiste a insisté sur le rôle de la diplomatie dans le réchauffement des relations politiques entre les deux pays. 

 «On ne doit jamais renoncer à la qualité diplomatique relationnelle», a-t-elle déclaré tout en émettant le souhait de voir le président de la République accorder «une grâce présidentielle» à l’écrivain Boualem Sansal, dont le verdict dans son procès est attendu demain jeudi. «Et je suis disponible pour servir à cette médiation, puisque je fus citée comme MM. de Villepin et Jean-Pierre Raffarin», a ajouté Mme Royal qui n’est pas insensible au fait qu’elle soit considérée par le Président algérien parmi les personnalités crédibles au sein de la scène politique française, soulignent des médias français. 

Ségolène Royal a fait partie de ces voix qui en France ont appelé à éviter l’escalade de tension avec l’Algérie en rappelant la responsabilité de la France concernant son passé colonial en Algérie. 

Des propos mesurés qui lui ont valu la reconnaissance du président Tebboune lors de précédentes déclarations à la presse. Sur la crise actuelle entre Paris et Alger, Ségolène Royal  estime que la voie diplomatique «est toujours possible», à condition qu’il n’y ait pas «de provocation, de surenchère et d’exploitation pour des raisons politiques intérieures …». Pour elle, la France ne doit jamais renoncer à la diplomatie relationnelle.  M. Abdelkrim

 

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