Vernissage à la villa Abdeltif à Alger : Alessandro Calizza et Lyes Karbouai exposent leurs œuvres

20/02/2025 mis à jour: 20:15
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Photo : D. R.

L’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), en collaboration avec l’Institut culturel italien d’Alger, organise, le 25 février à partir de 15h30, le vernissage de l’exposition de l’artiste italien, Alessandro Calizza, et de l’artiste algérien, Lyes Karbouai.

L’exposition en question n’est autre que le fruit d’une résidence de l’artiste autodidacte romain d’Alessandro Calizza. Cette dernière se déroule du 6 au 26 février à la villa Dar Abdeltif, à Alger. Les organisateurs rappellent que le concept de cette résidence est centré sur les contrastes typiques de notre époque : réel-virtuel, Occident-Orient, passé-futur, guerre-paix. Cette résidence a pour objectif essentiel de réunir le génie créatif de deux cultures, occidentale et maghrébine, entre deux artistes visuels, avec des influences diverses.

«Nous mettons en avant leurs expériences picturales afin de créer des œuvres originales reflétant leur personnalité. C’est l’occasion pour eux de vivre ensemble et de partager leurs connaissances durant ce séjour», lit-on dans  le communiqué. Pou rappel, Alessandro Calizza travaille dans l’Artist Run Space Ombrelloni, situé dans le quartier de San Lorenzo à Rome.  Il a  à son actif des expositions dans de nombreuses villes italiennes et à l’étranger.

C’est l’un des artistes les plus influents de la scène artistique romaine contemporaine  depuis  2012. Il se plaît à créer avec le génie qu’on lui reconnaît des statues grecques antiques en «liquéfaction» ou encore d’édifices infestés de vignes fluorescentes. Sa production son oscille «entre des codes  résolument pop et atmosphères au goût surréaliste, empreints d’une délicate réflexion artistico-sociologique».

Pour Alessandro Calizzaet, tout peut être source d’inspiration, «cela dépend de l’état de conscience dans lequel on se trouve et de la façon dont on exprime sa réalité. Ma volonté de créer une œuvre d’art est née de l’envie de raconter quelque chose, même s’il n’y a personne qui veut écouter. Je ressens l’urgence de raconter et de façonner des dynamiques dans lesquelles nous sommes quotidiennement plongés mais qui sont souvent difficiles à définir, surtout quand nous vivons au quotidien sans possibilité de nous arrêter et de nous rendre compte de ce qui se passe.

C’est comme être sur un tapis roulant qui tourne à vitesse maximale, on n’a pas le temps de demander ou de regarder autour de soi, il suffit de courir sans se poser de questions sinon on est foutu», avait- il témoigné  à la presse italienne, il y a quelques années déjà.

Usage du lettrage

Et d’ajouter : «L’art, c’est prendre le temps d’arrêter notre course quotidienne dénuée de sens et de réfléchir à nos vies. Ce que je veux communiquer, c’est ma vision des choses, mon inquiétude quant à la direction que notre époque semble avoir prise. Nous devons revenir à la réalité vivante avec plus de conscience.

Nous croyons que nous vivons dans un système immuable, donc tout est immuable et doit être accepté sans discussion, faux, tout reste dans un équilibre très précaire à la place, il en faudrait très peu pour que tout s’effondre et ensuite peut-être essayer de le reconstruire différemment.»

Pour sa part, Lyès Karbouai, alias LMNT, est un artiste visuel algérien autodidacte. L’artiste Street Art algérien est originaire de Souk Ahras. Il est psychologue clinicien de formation. Il a décidé de se consacrer, entièrement, à l’art. Il fait ses tout premiers débuts en 2010 en tant que graffeur sur les murs de sa ville natale. Pour rappel, le graffiti a un rôle fondamental dans le mouvement hip-hop, servant d’outil d’expression à la fois sociale et politique.

C’est un vecteur de messages contestataires et revendicatifs, permettant aux artistes de la rue de s’exprimer librement et de revendiquer leur identité. L’artiste explique  que sa démarche artistique  n’est  autre que : «L’usage du lettrage dans mes gras s’est imposé donc d’une manière plus que naturelle, me permettant d’user des mécanismes du partage et de création collective, d’une façon plus large touchant le maximum d’individus…

C’est dans le fait d’habiller les rues d’une création artistique unique, même appeler à disparaître, couvant un message générateur de questionnement individuel dans un cadre esthétique, que mon intérêt principal se loge.» Lyès Karbouai a participé à plusieurs expositions et a collaboré avec de nombreux illustrateurs et créateurs.

 

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