Une fois l’industrie et l’importation automobile lancées : Les marques qui prédomineront le marché

23/01/2025 mis à jour: 10:44
8636

Le paysage automobile en Algérie, en hibernation depuis plusieurs années, connaîtra à moyen  terme une nouvelle mutation au vu des démarches entreprises dans le secteur. 

Si l’on s’attarde à faire le bilan des deux dernières années en se basant sur des pronostics qui reposent sur les activités avérées et en cours de réalisation dans la filière, il sera vite constaté que le marché automobile du pays sera orienté dans les années à venir vers une nouvelle tendance.

 Autant dire sans détours et avant de s’attarder sur le sujet que le parc automobile aura un autre visage caractérisé par une prédominance du véhicule asiatique. 

Comprenons par là toutes les marques de voitures émanant de ce continent, à savoir les marques de voitures japonaises, coréennes et chinoises. Là encore, il y a d’autres facteurs sous-jacents qui prédominera le plus des trois. Il n’est pas nécessaire de recourir à la boule de cristal pour le dire, mais plutôt en se basant sur des facteurs bien déterminants déjà démontrés sur le terrain. 

Sur ce sujet, il n’y a pas de doute, les marques venant de l’Empire du Milieu se tailleront la part du lion au marché du véhicule neuf loin devant les autres. Si les marques coréennes en l’occurrence Kia et Hyundai ou encore les japonaises, telles que Toyota, Suzuki, Nissan, Mitsubishi ou même Honda, peuvent se targuer de jouir d’une réputation solide à l’échelle mondiale, cela ne serait guère un argument de taille pour espérer monter sur le perchoir de notre marché local, encore moins sur les premières marches du podium de vente. 

A contrario, les géants de l’automobile chinois ont plusieurs cordes à leurs arcs pour le concrétiser. D’abord, il faut prendre en considération la position de ces marques dans le marché automobile mondiale qui ne font que confirmer leur hégémonie. L’exemple récent est celui du Salon mondial de Paris où une kyrielle de marques chinoises, à l’instar de BYD, Xpeng, Leapmor, Skyworth ou Hongqi ont suscité l’intérêt des visiteurs et ont volé la vedette aux géants conventionnels du marché. Mais concentrons-nous seulement sur notre marché.


Facteurs

La déferlante des marques de voitures chinoises en Algérie est une donne qui tend à se confirmer dans les prochaines années. Non seulement grâce au terrain propice que les autorités du pays ont mis à la disposition de ces constructeurs chinois pour lancer une vraie industrie automobile, mais aussi grâce à la perspicacité de ces constructeurs qui voient dans le pays un marché à fort potentiel, et ce, dans le but de satisfaire une demande accrue et penser, dans un second temps, à l’exportation. 

Selon le ministère de l’Industrie, sur les 30 demandes d’implantation d’usines, 75% émanent de marques asiatiques, révélant un intérêt croissant dans ce domaine. 

Environ une vingtaine de marques chinoises, dont Geely, Chery, JAC, BAIC, Jetour, Dongfeng, Yutong et bien d’autres, se disputent le marché algérien. Ces marques lancent des projets industriels pour répondre à la forte demande en véhicules neufs. 

Moqdad Akoun, directeur central au ministère de l’Industrie et chef de la cellule technique en charge du dossier des véhicules, avait lui-même souligné l’intérêt croissant des marques chinoises pour le marché algérien.  C’est le cas du constructeur chinois JAC qui se prépare à lancer son site d’assemblage dans la zone industrielle Tamzoura, à cheval entre Oran et Aïn Témouchent. 

Après le lancement de la commercialisation de ses voitures, en novembre 2023, la marque chinoise Chery prévoit, quant à elle, d’ouvrir d’ici fin 2024 une usine de montage automobile à Bordj Bou Arréridj, dotée d’une capacité de 100 000 véhicules dès la troisième année de son implantation. 

Pour ce qui est de Geely, le directeur général de Sodivem (distributeur officiel de Geely en Algérie) avait annoncé, lors du lancement officiel de la marque en Algérie, le lancement, fin 2024, de la réalisation d’une usine de production de véhicules Geely qui serait opérationnelle en 2026.  JAC avait fait état du grand progrès d’avancement de l’usine, implanté à Aïn Temouchent et qui produira une capacité totale estimée à 100 000 voitures/an en pleine exploitation dès sa mise en exploitation. 

Il y a aussi le constructeur Baic qui annonce la relance de l’assemblage dans son usine de Batna trois modèles de véhicules. En attendant d’autres prétendants chinois…

Un autre facteur prépondérant qui fera de ces marques des acteurs clés du marché est l’accessibilité en matière tarifaire. Sur ce terrain, il serait difficile de faire mieux. Ces fabricants, une fois installés en Algérie, comptent également proposer des solutions de financement pour faciliter l’accès à leurs véhicules. Tout cela préfigure une transformation significative du paysage automobile algérien dans les années à venir. La conquête des chinois s’accélère tant sur le plan industriel que commercial. 

Cela marque  d'ores et déjà une longueur d’avance sur les autres marques, à l’instar des européennes qui ne se sont pas encore manifestées sur notre marché.  

En tout état de cause, cette nouvelle ère promet non seulement une diversification de l’offre, mais également une concurrence accrue, offrant ainsi aux consommateurs algériens des choix variés et compétitifs.  

 

Aziz Kharoum
Mail : [email protected]

 

Copyright 2025 . All Rights Reserved.